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Si j'Ă©tais chef de gare

Si j'étais chef de gare est une chanson française, d'une durée de 2 min 51 s, créée en 1929 par Raoul Moretti (musique) et André Barde (paroles) pour l'opérette en 3 actes Kadubec[1].

Caractéristiques

La chanson est ambivalente : sur la forme, elle est un air d'opérette[2], gai et entraînant.

Cependant, sur le fond, elle est chantĂ©e par un homme qui explique aux auditeurs ce qu'il ferait s'il Ă©tait chef de gare : après avoir constatĂ© des dysfonctionnements ferroviaires (« Tout l’monde sait ça, ça n’va guère, ça n’va pas, sur la ligne de l’Ouest ; tout l’monde sait ça, ça n’va guère, ça n’va pas sur l’rĂ©seau d’l’État Â»), il userait de son autoritĂ© naturelle (« je ferais "fuit fuit", tout marcherait au pas Â»), les locomotives rouleraient vite, les voyages seraient agrĂ©ables et les voyageurs seraient enchantĂ©s. En effet les lignes du rĂ©seau dĂ©ficitaire de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest rachetĂ© en 1909 par l'État Ă©taient restĂ©es en mauvais Ă©tat après une longue pĂ©riode de sous-investissement et avant la nomination en 1928 de Raoul Dautry Ă  sa tĂŞte[3].

Toutefois la chanson a un double-sens paillard : la gare dont il est question peut faire rĂ©fĂ©rence Ă  une maison close (« le matĂ©riel, ça est officiel, vous envoie au Ciel Â»), les locomotives Ă©voquent les prostituĂ©es, y compris les prostituĂ©es vierges (« elle vous dit qu’elle est vierge pardi, la voie est fermĂ©e au public, il y a du retard dans l’trafic, au bon moment on entre rarement dans le compartiment Â» ; « elle aurait beau ĂŞtre chaste, je la mettrais Ă  loisir sur la voie de ballast, oĂą c’qu’est l’train d’plaisir ! Â»), qui contente tous les clients (« tous les wagons sont omnibus Â»), le chanteur ressemblant Ă  un maquereau faisant trimer ses esclaves sexuelles (« je crierais faut qu’on s’active Â», « je ferais fuit fuit, la ligne est ouverte par lĂ , je ferais fuit fuit, sans qu’elle ait le temps d’dire "papa" Â») au bĂ©nĂ©fice de ses clients qui seraient fort satisfaits des services sexuels prodiguĂ©s.

Dans la chanson, l'expression « relâchement dans la RĂ©publique Â» peut s'entendre comme « relâchement dans la raie publique Â».

L'ambivalence et le double-sens de la chanson en font une chanson humoristique.

La chanson est, de nos jours, libre de droits.

Interprètes

La chanson a été principalement interprétée par Georges Milton, ainsi que par Émile Vacher et Henri Alibert[4].


RĂ©Ă©dition musicale contemporaine

La chanson a Ă©tĂ© Ă©ditĂ©e en CD-audio dans l'« Anthologie de l'OpĂ©rette - 100 succès Â», CD n°3 (1927-1934), piste 10, productions Forlane, ADD797 et UMIP France 1999.

Notes et références

  1. Maurice (1891-1965) Yvain et Maurice (1891-1965) Yvain, « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr, 41124-yyfre (consulté le )
  2. « Yvain, Maurice (1891-1965) : [Si j'étais chef de gare] », sur BNF (consulté le ).
  3. « FRAN_POG_05 - Salle des inventaires virtuelle », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  4. « ECMF (1918-1944) - "Kadubec", opérette en 3 actes », sur www2.biusante.parisdescartes.fr (consulté le )

Source

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes


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