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Sergueï Aksionov

Sergueï Valerievitch Aksionov (russe : Сергей Валерьевич Аксёнов), né le à Bălți (Beltsy), dans la République socialiste soviétique moldave de l'ancienne URSS, est une personnalité politique russe proclamée chef de la république de Crimée, à la suite d'un vote au conseil suprême de Crimée.

Sergueï Axionov
Сергей Аксёнов
Illustration.
Sergueï Axionov en 2018.
Fonctions
Chef de la république de Crimée
En fonction depuis le [N 1]
(9 ans, 2 mois et 21 jours)
Élection 9 octobre 2014
Réélection 20 septembre 2019
Président du Conseil Lui-même
Iouri Gotsaniouk
Prédécesseur Poste créé
Iouri Mechkov (indirectement, président de la république)
Président du Conseil des ministres de la république de Crimée

(5 ans, 6 mois et 2 jours)
Gouverneur Lui-même
Prédécesseur Lui-même (Crimée indépendante)
Successeur Iouri Gotsaniouk
Président du Conseil des ministres de la république de Crimée
(Crimée indépendante)

(7 jours)
Prédécesseur Lui-même (Crimée ukrainienne)
Successeur Lui-même (Crimée russe)
Président du Conseil des ministres de la république autonome de Crimée
(de facto)

(12 jours)
Prédécesseur Anatoli Moguiliov
Successeur Lui-même (Crimée indépendante)
Natalia Popovytch
(représentant permanent du président d'Ukraine, en exil)
Biographie
Nom de naissance Sergueï Valerievitch Axionov
Date de naissance
Lieu de naissance Bălți (RSS moldave, URSS)
Nationalité russe
Parti politique Russie unie

Biographie

D'ethnie russe et russophone, son père Valeri Axionov a été vice-président du Comité russe de la Moldavie du Nord, une association de défense des droits de la minorité russe qui prit une part active dans la sécession de la Transnistrie, où il a vécu jusqu'en 2006[1].

En 1989, Sergueï Axionov quitte la Transnistrie pour s'installer en Crimée. Il entre à l'École supérieure du génie militaire de Simféropol dont il sort diplômé en 1993[2]. Il est ensuite directeur adjoint de la coopérative « Ellada » et commercialise des produits alimentaires[3], jusqu'en 1998. Il monte ensuite sa propre affaire commerciale. À partir de 2001 jusqu'à 2014, il est directeur adjoint de la firme commerciale « Escada ».

Il entre en politique vers 2007[4] et déclare peu après: « je considère qu'il y a aussi dans le bloc de Ioulia Tymochenko des représentants de forces saines en faveur de la Crimée. Nous nous efforçons de mener des pourparlers avec tous ceux qui ont l'intention d'effectuer un travail constructif pour le futur du parlement. »[5]. Il devient leader du parti unioniste ukrainien « Unité russe (en) » qui recueille 4,02% des suffrages lors des élections de 2010 du conseil suprême de Crimée et s'oppose à la corruption constatée autour des cercles présidentiels, ainsi que celle des représentants du pouvoir en Crimée. Il dénonce la corruption, comme celle du maire de Simféropol, Guennadi Babenko, qui aurait donné à l'ex-président Viktor Ianoukovytch les clefs d'un golf de 735 000 dollars[6], ou celle du député criméen Alexandre Melnik. Il pose également la question de savoir ce qui a été fait de la première tranche d'aide à l'Ukraine de 2 milliards de dollars versée par la Russie.

Sergueï Axionov est nommé Premier ministre de la Crimée le . Ce jour-là, en réponse à la destitution du président de l'Ukraine Viktor Ianoukovytch à la suite de la révolution du Maïdan, un groupe d’hommes armés s'empare du Parlement de Crimée. Ces militaires non identifiés sont supervisés par un groupe de députés du conseil qui vote la défiance du précédent gouvernement avant d'élire Sergueï Axionov comme nouveau Premier ministre[7], après la destitution d'Anatoli Moguiliov, soutien de Viktor Ianoukovitch. Le drapeau de la Russie remplace celui de l'Ukraine sur l'édifice public et la première déclaration du nouveau Premier ministre est l'annonce de l'organisation d'un référendum sur la souveraineté étatique de la Crimée et un appel à l'aide à la Russie pour que le maintien de l'ordre soit assuré par l'armée russe.

Ce référendum est considéré comme anticonstitutionnel par le président par intérim de l'Ukraine, Oleksandr Tourtchynov et son gouvernement, ainsi que par douze pays du Conseil de sécurité des Nations unies[8].

Le premier acte officiel d'importance qu'il signe est le un accord de coopération économique avec le Tatarstan au cours de la visite de Roustam Minnikhanov, président de la république du Tatarstan[9].

Il signe le rattachement de la Crimée à la fédération de Russie, à la salle Saint-Georges du Kremlin, le lors d'une cérémonie solennelle en présence des officiels de l'appareil d'État; les cosignataires sont, outre le président Vladimir Poutine, Vladimir Konstantinov (en) et Alexeï Tchaly. Le suivant, il est nommé « gouverneur de la République de Crimée par intérim » par décret de Vladimir Poutine[10].

Le , des élections législatives sont organisées[11]. Elles sont remportées par Russie unie[12], dont fait désormais partie Axionov. Celui-ci est alors confirmé dans ses fonctions par la Rada, devenue entretemps le Conseil d'État, le [13].

Il est inscrit le sur la liste des personnes visés à l'article 2 du règlement n°269/2014 du Conseil européen concernant des mesures restrictives eu égard aux actions compromettant ou menaçant l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine[14].

Il est marié et père d'un fils et d'une fille.

Allégations de liens avec le crime organisé

Selon diverses sources[15] - [16] - [17], dans le milieu des années 90, sous le surnom de « Gobelin », Axionov aurait été lieutenant, ou chef de brigade, du groupe mafieux Salem[18]. En 2010, Axionov fait un procès à Mikhaïl Bacharev, alors vice-président du Parlement de Crimée, pour avoir fait de telles déclarations. Axionov a d'abord remporté son procès, puis l'a finalement perdu en appel[19].

Bibliographie

  • Louis Imbert, Le Monde, « La fulgurante ascension de Sergueï Axionov, l'homme de Moscou en Crimée », p. 6

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Par intérim jusqu'au .

Références

  1. Simferopol : référendum dans l'ombre de la Russie - Article du Monde du 6 mars 2014.
  2. Le Monde, p. 6, 4 mars 2014
  3. (ru) Article biographique de Novy Region NR2 Interview d'Axionov du 21 août 2009
  4. Il devient membre de l'organisation « Communauté russe de Crimée » en 2008. Cette organisation a été enregistrée en 1993 par Vladimir Terekhov.
  5. (ru) Я считаю, что и в Блоке Юлии Тимошенко есть представители здравомыслящих прокрымских сил. И мы пытаемся вести переговоры со всеми, кто настроен на конструктивную работу в будущем парламенте, Interview de Novy Region, 21 août 2009
  6. (ru) Article cité, NR2
  7. (en) « Crimean Parliament Dismisses Cabinet and Sets Date for Autonomy Referendum », The Moscow Times, (lire en ligne, consulté le )
  8. Le Monde avec AFP, AP et Reuters, « Fabius menace Moscou de sanctions « dès cette semaine » », Le Monde, (lire en ligne).
  9. (ru) Itar-Tass, 5 mars 2014, Visite du président du Tatarstan en Crimée
  10. (en) "Sergei Aksyonov has been appointed Acting Head of Crimea" sur le site officiel du président de Russie, 14 avril 2014
  11. « Russian State Duma appoints parliamentary elections in Crimea on September 14, 2014 », sur TASS (consulté le ).
  12. (en) David M. Herszenhorn, « Election Victories Strengthen Putin’s Grip Around Russia and Crimea », The New York Times, (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  13. http://en.krymedia.ru/politics/3357579-Sergey-Aksenov-has-become-the-first-head-of-the-Crimean-Republic
  14. Conseil européen, « Texte consolidé RÈGLEMENT (UE) No 269/2014 DU CONSEIL du 17 mars 2014 », sur eur-lex.europa, (consulté le )
  15. (en-US) « The ‘Goblin’ king: Crimea leader’s shady past », The Japan Times Online, (ISSN 0447-5763, lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) Katherine Haddo, « New Putin-Backed Prime Minister In Crimea Used To Be A Gangster Named 'Goblin' », Business Insider, (lire en ligne, consulté le ).
  17. « Putin's Man in Crimea Sergei Aksyonov Is Ukraine's Worst Nightmare », (consulté le ).
  18. « Meet ‘Goblin’ — Moscow’s man in Crimea | Toronto Star », sur thestar.com (consulté le ).
  19. « Axionov, nouveau leader de la Crimée qui a fait allégeance à Poutine », lalibre.be, (lire en ligne, consulté le ).
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