Seonbi (Corée)
Les seonbi étaient des lettrés coréens, retirés de toute charge administrative, pendant les périodes de Goryeo et Joseon. Ils ont servi la population, de maniÚre désintéressée, sans avoir la moindre charge administrative[1]. Ils choisissaient de quitter leur position, la richesse et la puissance, pour mener une vie d'étude et d'intégrité[2]. Ceux qui ont choisi de servir le gouvernement ont été obligés d'aider le roi à gouverner le royaume correctement, et une fois détachés de leur service, à la retraite, ils ont mené une vie tranquille à la campagne, dispensant leur enseignement et donnant des conseils avisés[3].
Philosophie
Le seonbi suivait un code de conduite strict, suivant la philosophie néoconfucéenne, et ainsi avait le devoir moral de diriger la société dans la bonne direction[4]. Le seonbi devait vivre sa vie dans la modestie et l'apprentissage perpétuel afin d'atteindre la perfection de caractÚre, non seulement par la connaissance mais aussi en adhérant à la « voie légitime ». Le but du seonbi était de réaliser la justice sociale[3].
Le seonbi devait possĂ©der les vertus confucĂ©ennes de la piĂ©tĂ© filiale et de la loyautĂ© envers le roi, dĂ©daigner le pouvoir, la richesse et l'intĂ©rĂȘt privĂ©, et ĂȘtre prĂȘt Ă donner sa vie pour rester fidĂšle Ă ses principes et pour maintenir son intĂ©gritĂ©. Ils vĂ©nĂ©raient des Ă©rudits tels que Jeong Mong-ju (mort pour sa fidĂ©litĂ© Ă Goryeo), les six ministres martyrs (qui refusaient d'accepter l'usurpation du trĂŽne par Sejo) et Jo Gwang-jo (un rĂ©formateur qui mourut en essayant de transformer Joseon en une sociĂ©tĂ© confucĂ©enne idĂ©ale) en tant qu'incarnations de l'esprit seonbi et en tant qu'exemples Ă suivre.
L'éducation était d'une grande importance et dénommé « l'illumination »[3]. Les seonbi se sont réunis et ont étudié dans les institutions seowon[5]. La masculinité du seonbi se manifeste par l'accomplissement mental plutÎt que par la performance physique, et elle est toujours appréciée par beaucoup de Sud-Coréens, considérée par certains chercheurs comme le modÚle idéal de la masculinité coréenne[6].
Le seonbi avait une profonde sympathie pour les difficultĂ©s rencontrĂ©es par le peuple. Dans leur poursuite de la justice sociale, les seonbi ont soumis des pĂ©titions au Roi malgrĂ© les consĂ©quences dangereuses que cela pouvait avoir pour eux, et ils ont subi de nombreuses purges[5]. En raison de leur rĂ©putation d'intĂ©gritĂ© et d'incorruptibilitĂ©, les seonbi Ă©taient idĂ©alisĂ©s et romancĂ©s dans l'imaginaire populaire en tant qu'hommes d'honneur contrairement Ă la classe yangban dominante, mĂȘme si le seonbi venait de la mĂȘme classe. Le seonbi Ă©tait une figure habituelle des reprĂ©sentations corĂ©ennes traditionnelles au cours de la pĂ©riode Joseon. Par exemple, un seonbi apparaĂźt comme l'un des personnages de la traditionnelle danse des masques conservĂ©e au village folklorique Hahoe, oĂč il est en concurrence avec un personnage yangban, souvent dĂ©peint comme corrompu et cupide[7].
Portraits modernes du seonbi
Les représentations modernes de seonbi dans les médias populaires sont omniprésentes, en voici quelques exemples:
- Lee Joon-gi dans le drame coréen Scholar Who Walks the Night
- Kim Soo-hyun dans le drame coréen My Love from the Star
- Bae Yong-joon dans le film coréen Untold Scandal
- la mascotte seonbi dans le jeu Crossy Road
- Cho Jae-hyeon dans le drame coréen Jeong Do-jeon
Quelques seonbi célÚbres
- Heo Gyun
- Jo Sik
- Jeong Cheol
- Jeong Do-jeon
- Jeong Mong-ju
- Jeong Yak-yong
- Jo Gwang-jo
- Kim Jeong-hui
- Kim Su-hang
- Park Ji-won
- Seo Gyeong-deok
- Seong Hon
- Song Ik-pil
- Song Jun-gil
- Song Si-yeol
- Yi Gi
- Yi Hang-ro
- Yi Hwang
- Yi I
- Yi Su-gwang
- Yun Seon-do
Voir aussi
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Seonbi » (voir la liste des auteurs).
Bibliographie
- (en) Leaman, Oliver (Ă©diteur scientifique), Encyclopedia of Asian Philosophy, Routledge, , 704 p., 25 cm (ISBN 978-1-134-69114-2, lire en ligne), p. 143
- (en) « Yeongju where the spirit of the seonbi lives on », sur Korea.net Korean Culture and Information Service, (consulté le ).
- (en) Choi, Wan Gee, The Traditional Education of Korea, Ewha Womans University Press, , 151 p., 19 (ISBN 978-89-7300-675-5, lire en ligne), p. 29â30
- (en) Choi, Wan Gee, The Traditional Education of Korea, Ewha Womans University Press, , 151 p., 19 (ISBN 978-89-7300-675-5, lire en ligne), p. 65
- (en) Antique Alive, « Seowon â the sanctuary that nurtured Korean intellectuals and scholars (Korean Confucius Academy) », sur Antique Alive, (consultĂ© le ).
- (en) Jung, Sun, Korean Masculinities and Transcultural Consumption : Yonsama, Rain, Oldboy, K-Pop Idols, Hong Kong, Hong Kong University Press, , 221 p. (ISBN 978-988-8028-66-5, lire en ligne), p. 27
- (ko) ìëííë§ì, « ííëłì ê”żíëìŽ Â», sur Andong Hahoe folk village,â 2002-2015 (consultĂ© le ).
- (en) Burglind Jungmann, Pathways to Korean Culture : Paintings of the Joseon Dynasty, 1392-1910, Reaktion Books, , 392 p., 26cm. (ISBN 978-1-78023-367-3 et 1-78023-367-1), p. 71-96: Strategies of reclusion.
Articles connexes
Liens externes
- « Confucianisme », sur Office du tourisme coréen, (consulté le ).