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Sennichite

Le sennichite ((ćƒæ—„æ‰‹), littĂ©ralement « sĂ©quence de mille jours ») ou nulle par rĂ©pĂ©tition est une rĂšgle du shogi, analogue Ă  la rĂšgle des trois rĂ©pĂ©titions aux Ă©checs, selon laquelle une partie est dĂ©clarĂ©e nulle si une mĂȘme position (disposition identique des piĂšces sur le shogiban, mĂȘmes piĂšces parachutables, mĂȘme joueur ayant l'initiative, aucun roi n'est menacĂ© de prise) se produit quatre fois au cours d'une partie[1] - [2].

Description

Lorsqu'une mĂȘme position est rĂ©pĂ©tĂ©e quatre fois, cela signifie que les joueurs sont dans une situation de statu quo qu'aucun des deux n'a intĂ©rĂȘt Ă  rompre, ce qui doit aboutir Ă  une partie nulle[3].

Dans un tournoi de shogi Ă  la diffĂ©rence des Ă©checs, les parties nulles ne comptent pas et lorsque l'une d'elles se termine par un sennichite, une autre doit ĂȘtre recommencĂ©e en Ă©changeant les camps et ce sans rajouter de temps Ă  la pendule[1]. Au niveau professionnel, rechercher le sennichite est donc une stratĂ©gie rare (moins de deux pour cent des parties jouĂ©es) qui a gĂ©nĂ©ralement pour but pour le joueur ne commençant pas la partie d'Ă©changer les camps, ce qui lui donne un lĂ©ger avantage sur son adversaire. Les ouvertures permettant d'atteindre un sennichite sont cependant peu nombreuses. Au niveau amateur, un sennichite se produit plutĂŽt en milieu ou fin de partie dans des positions oĂč aucun des deux joueurs n'arrive Ă  exploiter le potentiel d'attaque de sa position.

Il est à noter que la rÚgle du sennichite ne s'applique pas si l'un des rois est menacé de prise dans la position qui est répétée, auquel cas le joueur qui met son adversaire en échec est déclaré perdant[2]. Un tsume shogi publié en 1997 a cependant montré que cette rÚgle pouvait exceptionnellement aboutir à une contradiction avec la rÚgle selon laquelle il est interdit de mater par un parachutage de pion[4]. Ce genre de position étant exceptionnel, cela n'a pas entrainé de prise de décision officielle[4].

Histoire

金

△ Koji Tanigawa

9 8 7 6 5 4 3 2 1
9a.  lg 8a. 7a. 6a. 5a. 4a. 3a. 2a.  ng 1a.  lg a
9b. 8b. 7b. 6b. 5b. 4b. 3b.  gg 2b.  kg 1b. b
9c. 8c.  hs 7c. 6c. 5c. 4c. 3c.  gg 2c.  pg 1c.  pg c
9d.  pg 8d. 7d. 6d.  ns 5d.  pg 4d.  pg 3d.  pg 2d. 1d. d
9e.  bg 8e.  ng 7e. 6e.  ps 5e. 4e. 3e. 2e.  ps 1e.  ps e
9f. 8f.  ps 7f.  ps 6f.  ss 5f.  ps 4f. 3f.  ps 2f. 1f. f
9g.  ps 8g. 7g. 6g. 5g. 4g. 3g. 2g. 1g. g
9h.  ks 8h. 7h.  sg 6h. 5h. 4h. 3h. 2h. 1h.  ls h
9i.  ls 8i.  ns 7i. 6i. 5i. 4i. 3i. 2i.  rs 1i. i
â–Č Kunio Yonenaga
飛 , 金 , 銀 , æ­© x 4

PremiĂšre rĂšgle connue de sennichite

La premiĂšre rĂšgle de rĂ©pĂ©tition connue est due Ă  Sƍko ƌhashi (ja), Meijin de 1635 jusqu'Ă  sa mort en 1654 : le joueur commençant la rĂ©pĂ©tition perd la partie[5].

RÚgle antérieure à 1983

Avant d'ĂȘtre modifiĂ©e en , la rĂšgle du sennichite Ă©tait dĂ©finie par la triple rĂ©pĂ©tition d'une sĂ©quence de coups et non la quadruple rĂ©pĂ©tition d'une position ; la rĂšgle a Ă©tĂ© changĂ©e Ă  la suite d'une partie jouĂ©e le entre Kunio Yonenaga et Kƍji Tanigawa[2]. En effet lorsqu'il est possible de recrĂ©er une mĂȘme position au moyen de deux sĂ©quences A et B diffĂ©rentes il est possible de construire une sĂ©quence de taille infinie (par exemple la suite de Prouhet-Thue-Morse ) qui rĂ©pĂšte indĂ©finiment la mĂȘme position sans jamais rĂ©utiliser trois fois de suite le mĂȘme motif[2]. Dans la partie jouĂ©e ce jour-lĂ , Tanigawa est en difficultĂ© et cherche Ă  forcer le sennichite mais Yonenaga parvient Ă  diffĂ©rer aussi longtemps qu'il veut la fin de la partie en crĂ©ant une sĂ©quence de rĂ©pĂ©tition infinie (grĂące Ă  deux motifs qui commencent par le parachutage d'un gĂ©nĂ©ral d'or en h8 et un commençant par un gĂ©nĂ©ral d'argent en g8[2]). Il joue la sĂ©quence infinie le temps de trouver un coup qui force la victoire ; comprenant cela Yonenaga finit par rompre lui-mĂȘme la rĂ©pĂ©tition 60 coups plus tard, et perd la partie[2].

Références

  1. Fabien Osmont, StĂ©phane Aymonier, FrĂ©dĂ©ric Pottier, Éric Cheymol, Erwann Le Pelleter et Florent Gorges, FĂ©dĂ©ration française de shogi (prĂ©f. Yoshiharu Habu), Shogi, l'Art des Échecs Japonais, Paris, Praxeo, , 416 p. (ISBN 978-2952047258), chap. 2 (« Les rĂšgles du jeu »), p. 45.
  2. (en) [vidĂ©o] How to play Shogi(ć°†æŁ‹) -Lesson#15- Repetition("Sen-nichi-te") sur YouTube.
  3. Pierre-Éric Spindler, « Shogi, les Ă©checs japonais », Jeux et stratĂ©gie, no 10,‎ , p. 31
  4. (en) [vidéo] [https://www.youtube.com/watch?v=PEcJoF5SrsY Famous Mate Problems: "The Last Judgement"] sur YouTube.
  5. Fairbairn (1986 : 134, 136–138)

Articles connexes

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