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Schueberfouer

La Schueberfouer est une fĂȘte foraine annuelle se dĂ©roulant sur 3 semaines, de la fin aoĂ»t (normalement Ă  la Saint-BarthĂ©lĂ©my) Ă  dĂ©but septembre, Ă  Luxembourg-Ville (Grand-DuchĂ© de Luxembourg) sur le parking du Glacis dans le quartier du Limpertsberg.

Schueberfouer
La grande roue de la Schueberfouer à Luxembourg en août 2009.
La grande roue de la Schueberfouer Ă  Luxembourg en .

Observé par Drapeau du Luxembourg Luxembourg
Type fĂȘte foraine

C’est l'une des plus importantes fĂȘtes foraines d’Europe. En 2010 s'est dĂ©roulĂ©e la 670e Ă©dition de cette manifestation, qui attire en moyenne prĂšs de 2 millions[1] de visiteurs.

Histoire

La Schueberfouer existe depuis la charte du signée par Jean l'Aveugle, roi de BohÚme et comte de Luxembourg, qui fixe sa date de début à la Saint-Barthélémy, soit le , tradition respectée depuis[2].

La fĂȘte se tenait Ă  l'origine sur la Schuedbuerg, sur le plateau du Saint-Esprit ; avec le temps le nom se transforma en Schuedbermiss puis en SchuebermĂ«ss[2]. D'autres sources estiment que le nom vient de l'allemand Schober, terme qui dĂ©signait autrefois un abri servant Ă  stocker du foin[2].

En 1610, la « fouer » déménage au Limpertsberg, au nord de son emplacement actuel, sur un site plus grand autrefois occupé par des arbres lors de l'aménagement des fortifications de la ville[2].

Jusqu'Ă  la RĂ©volution française, la Schueberfouer Ă©tait un grand marchĂ© au rĂŽle Ă©conomique majeur, auquel Ă©tait adossĂ© un marchĂ© de bĂ©tail, le « MarchĂ© de la Saint-BarthĂ©lĂ©my », oĂč l'on y vendait toute sorte de marchandises[2]. À partir du XVIIIe siĂšcle, la « fouer » se transforme progressivement en foire d'amusement[2] : concerts, jeux d'adresses, danses, restauration, etc.

La fĂȘte s'installe en 1893 sur son emplacement actuel, libĂ©rĂ© des anciens remparts, afin de pouvoir urbaniser le Limpertsberg, le XXe siĂšcle vit l'apparition de la grande roue et du grand huit[2]. Les manĂšges prirent dĂšs lors une place de plus en plus importante, sans pour autant faire disparaĂźtre les camelots et autres restaurants[2].

Traduction du décret autorisant la manifestation

« Jean, par la grĂące de Dieu, roi de BohĂȘme et comte de Luxembourg, Ă  tous ceux qui verront ce document ou en entendront la lecture : salut :

Parce que nous dĂ©sirons, comme chaque prince en a le devoir, pourvoir au progrĂšs et au dĂ©veloppement de notre pays et spĂ©cialement de notre ville de Luxembourg qui en est la capitale, nous avons ordonnĂ©, fait et Ă©tabli, ordonnons, faisons et Ă©tablissons par ces lettres Ă  tout jamais — en nous y engageant nous-mĂȘmes ainsi que nos successeurs les comtes de Luxembourg — une foire en notre ville de Luxembourg :

  1. Cette foire commencera chaque annĂ©e la veille de la fĂȘte de saint BartholomĂ© l'ApĂŽtre.
  2. Elle durera 8 jours francs.
  3. Pendant la durée de la foire ainsi que pendant les huit jours qui la précÚdent et qui la suivent les marchands et les marchandes de quelque pays qu'ils viennent et de quelque condition qu'ils soient, ainsi que leurs marchandises, seront, par terre et sur l'eau, assurés de la protection du comte et de celle de ses successeurs, sur toute l'étendue du territoire.
  4. Durant cette pĂ©riode les marchands et les marchandes seront exempts de tous impĂŽts et de toutes taxes sans que le comte, ses successeurs, ses gens ou ses officiers puissent les empĂȘcher de vaquer Ă  leurs affaires.
  5. Les marchands et les marchandes ne pourront ĂȘtre arrĂȘtĂ©s ni leurs marchandises confisquĂ©es pour quelque raison ou sous quelque prĂ©texte que ce soit (guerre, dettes, hypothĂšques, etc.)
  6. En cas de crime ne pourra ĂȘtre poursuivi et arrĂȘtĂ© que celui qui aura avouĂ© en ĂȘtre l'auteur.
  7. Tous les dommages subis, sur le territoire du comtĂ©, par les marchands et les marchandes Ă  l'aller, pendant la durĂ©e proprement dite de la foire et sur le chemin du retour — que ces dommages soient d'ordre physique ou matĂ©riel — leur seront remboursĂ©s par le comte. Il suffira pour cela que la victime de ces dommages en indique, sous la foi du serment, l'importance et la nature.
  8. Afin que ce qui précÚde demeure chose ferme et durable, le comte a fait sceller ce document de son grand sceau (équestre muni au revers du sceau secret).

Donné à Luxembourg le 20 octobre 1340. »

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • (de) Steve Kayser, Schueberfouer dĂ©i LĂ«tzebuerger Traditioun zĂ«nter 1340, Esch-sur-Alzette, Édition Schortgen, , 158 p. (ISBN 978-2-87953-033-8, OCLC 198986342, lire en ligne), p. 158.
  • Sonja Kmec, Lieux de mĂ©moire au Luxembourg : usages du passĂ© et construction nationale, Luxembourg, Éditions Saint-Paul, , 383 p. (ISBN 978-2-87963-705-1 et 2879637058, OCLC 243860400, lire en ligne).
  • (de) Michel Pauly, Schueberfouer : 1340-1990 : Untersuchungen zu Markt, Gewerbe und Stadt in Mittelalter und Neuzeit, Luxembourg, Editions Saint-Paul, , 152 p. (ISBN 978-2-87963-106-6, OCLC 917783785, lire en ligne).

Liens externes

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