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Satchel Paige

Leroy Robert Paige, dit Satchel Paige (né le à Mobile (Alabama), décédé le à Kansas City (Missouri)) est un joueur de baseball qui évolue dans la Negro League de 1926 à 1950 et dans la Ligue majeure de baseball de 1948 à 1953, avec une pige en 1965. Ce lanceur droitier est considéré comme l'un des plus grands joueurs de l'histoire.

Satchel Paige
Image illustrative de l’article Satchel Paige
Lanceur partant
Frappeur Droitier Lanceur Droitier
Premier match
9 juillet 1948
Dernier match
25 septembre 1965
Statistiques de joueur (1948-1965)
Matchs 179
Victoires-Défaites 28-31
Retraits sur des prises 288
Sauvetages 32
Manches lancées 476
Moyenne de points mérités 3,29
Équipes

Negro League (liste partielle)

  • Chattanooga Black Lookouts (1926–1927)
  • Birmingham Black Barons(1927–1929)
  • Baltimore Black Sox (1930)
  • Nashville Elite Giants
  • Cleveland Cubs
  • Pittsburgh Crawfords (1932–1937)
  • Kansas City Monarchs (1939–1947)
  • New York Black Yankees
  • Memphis Red Sox
  • Philadelphia Stars
  • Indianapolis Clowns
  • Chicago American Giants

MLB

Temple de la renommée du baseball
Élu en 1971

Carrière

Paige n'a eu la possibilité de jouer dans la Ligue majeure de baseball que tardivement en raison de la barrière raciale aux États-Unis. Il joue dans la Negro League de 1926 à 1950, notamment pour les Kansas City Monarchs. Il commence sa carrière professionnelle sous l'uniforme des Chattanooga Black Lookouts en 1926[1] pour 50 $ par semaine[2].

En plus des matchs de championnat des Negro Leagues, Paige participe durant les années 1930 à de nombreux matches d'exhibition contre des formations dites All-Stars, montées autour de joueurs vedettes, noirs ou blancs. Paige a ainsi affronté nombre de stars blanches du jeu comme Babe Ruth, Joe DiMaggio, alors tout jeune, et autres Dizzy Dean. À l'occasion d'un match contre Dean, le score reste longtemps à 0-0. Paige lance alors à Dean qu'il est prêt à rester sur le terrain toute la nuit et qu'il n'accordera aucun point. Ce qu'il fit. L'équipe de Paige s'impose 1-0 en 14e manche[3].

En 1937, Paige, Josh Gibson et Cool Papa Bell jouent ensemble pour les Trujillo Stars en République dominicaine pour une série de six matches. La pression est telle, que l'armée protège les joueurs pendant et après les rencontres. Les Stars remportent la série et les anciens joueurs des Pittsburgh Crawfords rentrent bien vite à la maison. Paige est alors vendu aux Newark Eagles, mais il préfère signer au Mexique. Il reste un an au Mexique, lançant presque chaque jour. Épuisé, il rentre aux États-Unis où un docteur lui annonce que sa carrière de joueur de baseball[3] est terminée. Quelques semaines plus tard, il signe chez les Kansas City Monarchs où il brille pendant neuf saisons. Son mariage stabilise un peu sa vie de nomade.

En 1946, des équipes All-Stars sont montées autour de Paige et du lanceur vedette blanc Bob Feller pour faire une tournée promotionnelle à travers les États-Unis. Ces deux formations s'affrontent 32 fois en 36 jours drainant plus de 400 000 spectateurs au stade. Déjà en 1941, Feller et Page avaient pris part à des matches d'exhibition les mettant aux prises[4].

Le , jour de ses 42 ans, il signe un contrat avec les Indians de Cleveland et devient la recrue des ligues majeures de baseball la plus âgée. En fin de saison 1948, qui se termine par une victoire en Séries mondiales pour les Indians, il prend part à 21 matchs de saison régulière, dont sept comme lanceur partant, avec six victoires pour une défaite et une moyenne de points mérités de 2,48. La réponse était cinglante aux critiques émanant notamment de la presse, Sporting News en tête, reprochant à Bill Veeck d'avoir embauché Paige pour ses qualités d'amuseur. Il est vrai que Paige était un showman exceptionnel. Deux ans après son arrivée chez les Indians, il s'installe sur une chaise berçante (rocking-chair, en France) dans l'enclos des lanceurs.

Sa carrière dans les ligues majeures dure cinq ans avec 28 parties gagnées, 476 manches lancées où il ne permet que 429 coups sûrs. En 1952, il dispute sa meilleure saison avec 12 victoires pour 10 défaites, une moyenne de points mérités de 3,07 et 91 retraits sur prises.

Après ses trois saisons sous les couleurs des Browns de St. Louis, il revient dans la Negro League puis joue dans la Ligue internationale avec les Marlins de Miami[2].

En 1965, il revient dans les ligues majeures pour une seule partie avec les Kansas City Athletics ; il a 59 ans. Le 25 septembre, il n'accorde qu'un seul coup sûr et retire un frappeur sur prises en 3 manches lancées[5].

Satchel Paige avait mis au point toute une série de lancers qu'il avait lui-même baptisé : Hesitation Pitch, Bat Dodger, Hurry-Up Ball, Midnight Rider, Four-Day Creeper, Nothin’, Bee Ball, Jump Ball, Trouble Ball, The Two-Hump Blooper, Long Tom, The Barber, Little Tom et son fameux Midnight Rider (le cavalier de minuit), son lancer préféré[1].

Palmarès

  • Le nouveau joueur le plus âgé de l'histoire des ligues majeures (42 ans).
  • Le lanceur le plus âgé dans l'histoire des ligues majeures (59 ans à sa dernière partie).
  • Sa carrière dura près de 40 ans, de 1926 à 1965. C'est peut-être un record.
  • Septième joueur noir à accéder à la Ligue majeure de baseball.
  • Élu au Temple de la renommée du baseball en 1971.

Le problème des ligues noires, c'est qu'elles ne disposaient pas d'arbitres-marqueurs, ainsi, on ne connait pas avec précision les stats de ces ligues. On estime ainsi que Paige a pris part à 2500 matchs comme lanceur et qu'il a signé plus de 2000 victoires. Le reportage Histoire du baseball cite ces données. Autres chiffres étonnants, toujours résultats d'estimations mixant ses performances en ligues noires et en Ligue majeure : Environ 300 blanchissages en carrière, 64 manches consécutives sans accorder de point et 21 victoires consécutives. Ces données apparaissent extra-terrestres comparées aux performances des meilleurs lanceurs de Ligue majeure.

Bibliographie

  • (en) Satchel Paige et Hal Lebovitz, Pitchin' Man, 1948
  • (en) Satchel Paige et David Lipman, Maybe I'll pitch forever, 1962
  • (en) Mark Ribowsky, Don't Look Back, Satchel Paige in the Shadows of Baseball, 1994
  • (en) William Price Fox, Satchel Paige's America, 2005

Notes

  1. (en) Patricia C. McKissack et Fredrick McKissack Jr., Black Diamond, The Story of the Negro Baseball Leagues, New York, Polaris, 1994, p. 80 (ISBN 059068213X)
  2. (en) Jonathan Fraser Light, The Cultural Encyclopedia of Baseball, Jefferson (NC), McFarland & Company, 2005 (2e éd.), p. 679 (ISBN 0786420871)
  3. (en) Patricia C. McKissack et Fredrick McKissack Jr., op. cit., p. 82
  4. (en) Janet Bruce, The Kansas City Monarchs, champions of Black Baseball, University Press of Kansas, 1985, p. 104-105 (ISBN 0700603433)
  5. (en) « Feuille de match Athletics-Red Sox du 25 septembre 1965 », sur Baseball-Reference.com

Liens externes

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