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San yiquan

Le san yiquan ou san i chuan (äž‰äž€æ‹ł) est une Ă©cole de boxe chinoise de l'interne[1], du style xingyi quan, qui a pour maĂźtre et chef de file Georges Charles depuis 1979. Le san yiquan prend sa source en Chine dans le Hebei.

San yiquan
Nom chinois
Chinois äž‰äž€æ‹ł
Traduction littérale poing des trois-un

DĂ©finition

Le terme chinois äž‰äž€æ‹ł (sān yÄ«quĂĄn) signifie littĂ©ralement « poing des trois-un ». Les trois-un font rĂ©fĂ©rence Ă  l'invisible, l'inaudible et l'impalpable qui s'unissent en un, du chapitre XIV du Daodejing de Laozi. On traduit donc gĂ©nĂ©ralement ce terme san yiquan par « le poing des trois harmonies ».

Le nom a Ă©galement d'autres significations plus complexes en relation avec sa filiation et sa graphie chinoise[2] san yi c’est l’essence de trois styles externes et d’un style interne. San yi, c’est aussi la devise de la famille Wang de Yue (Wang Shi Yue de Hangzhou) : « san heng yi shu Wang » donc « trois horizontales, une verticale, c'est wang ». San yi c’est aussi une affirmation essentielle de Wang Yangming : « San jiao he yi » (les trois enseignements - Bouddhisme, TaoĂŻsme et Confucianisme - s'unissent / s'harmonisent en un), d'oĂč les « trois harmonies »[3].

Histoire et description

Le san yiquan est une branche du style xingyi quan (hsing i chuan). Le xing yiquan reprĂ©sente l’un des trois styles dits « internes » (neijia) avec le taijiquan et le baguazhang. Avec le temps, Le xing yiquan c'est constituĂ© trois grands courants, chacun rattachĂ© plus ou moins Ă  une origine gĂ©ographique locale :

  1. Le courant « orthodoxe » (laojia ou ancienne école) du Hunan ;
  2. le courant « harmonisé » (zong hejia) du Shanxi ;
  3. Le courant « évolutif » ou « naturel » (ziran ou tseujan) du Hubei.

C'est au courant du Hebei (donc "Ă©volutif" ou "naturel") que l'Ă©cole san yiquan se rattache, avec le grand maitre Li Laoneng[4].

L'Ă©cole s'est nourrie de plusieurs apports au fil des gĂ©nĂ©rations : tang lang, wing chun (Wang Zemin - Wong Tse Ming (HK) fut l'un des derniers Ă©lĂšves de Yip Man[5]), hung gar du shaolin du sud, etc. Le san yiquan inclut Ă©galement la pratique des armes traditionnelles de la Chine (bĂąton, Ă©ventail de fer, Ă©pĂ©e, sabre, hallebarde, lance, etc.), la transmission du qigong du tao (tao-yin qigong ou daoyin qigong), la pensĂ©e chinoise (Wang Yangming), la cuisine chinoises ainsi que les fondements de l’alchimie interne taoĂŻste (neidangong) de l’école du ling pao ming (lingbaoming xiaodanpai daoyinfa). La pratique est basĂ©e sur les cycles des cinq Ă©lĂ©ments (wuxing)[6] - [7].

Les évolutions de style et les changements de nom d'école à chaque génération sont liés au contexte culturel chinois dans lequel le confucianisme a laissé une profonde empreinte.

Confucius affirme :

« Le nom d’une École appartient Ă  son fondateur et le nom disparaĂźt avec lui Ă  sa mort. Si un disciple souhaite fonder sa propre Ă©cole, il ne doit en aucun cas l’utiliser. Éventuellement, il peut le garder en partie associĂ© au nouveau nom et ce pour lui rendre hommage[8]. »

C'est en que Wang Zemin, 4e gĂ©nĂ©ration du xing yiquan du Hebei et ancien Ă©lĂšve de Wang Xiangzhai[9], lĂ©gua son Ă©cole Ă  Georges Charles. Ce dernier devint le maitre hĂ©riter et successeur avec le titre officiel de « shengren daoshi » (« ĂȘtre rĂ©alisĂ© qui maĂźtrise la voie »)[10]. Avec lui, l'Ă©cole changea de nom et de lianhuanquan (lian huan chuan) avec Wang Zeming, l'Ă©cole devint san yiquan avec Georges Charles[1] - [3].

Généalogie

La filiation historique remonte au gĂ©nĂ©ral Yue Fei (Yao Fei) (1103-1142) qui fut le fondateur de l’école Liuheyiquan (liu ho I chuan) ou " poing de l’intention et des six harmonies". Il fut le premier Ă  utiliser le terme yiquan (i chuan) pour qualifier son enseignement. Li Laoneng (Li Lao Neng ou Li Luoneng aussi Li Nengjan) (1807-1888 ou 1783-1867 suivant d’autres sources) fut l’initiateur de la forme dite "naturelle" ou "Ă©volutive" (ziran men) du xing yiquan et chef de l’école yiquan.

  1. Li Laoneng (Li Luoneng ou Li Nengjan) (1807-1888) 1re gĂ©nĂ©ration de la branche du xing yiquan du Hebei. École : yiquan.
  2. Guo Yunshen (Fo Junsha ou Kuo Yun Shen) (1822-1902). 2e gĂ©nĂ©ration de la branche du xing yiquan du Hebei. École : wuxingquan
  3. Wang Xiangzhai (Wang Hsiang Chai) (1885-1963) 3e gĂ©nĂ©ration de la branche du xing yiquan du Hebei. École : dachengquan (ta tcheng chuan) puis yiquan (i chuan)
  4. Wang Zemin (1909-2002) (Wong Tse Ming (HK) ; Wong Tai Ming ou Tai Ming Wong (France), Wang Tse Ming). Il descend directement du clan Wang de Yue de Hangzhou. 4e gĂ©nĂ©ration de la Branche du xing yiquan du Hebei. École : lianhuanquan (lian huan chuan)
  5. Georges Charles (1950) (Cha Li Shi dans les gĂ©nĂ©alogies chinoises) 5e gĂ©nĂ©ration de la branche du xing yiquan du Hebei. École : san yiquan.

Notes et références

  1. Gabrielle Habersetzer et Roland Habersetzer, Nouvelle EncyclopĂ©die des Arts Martiaux de l'ExtrĂȘme-Orient 5e Ă©dition, France, Amphora, , 1023 p. (ISBN 978-2-85180-841-7), page 876
  2. « San Yiquan Le Poing Des Trois Harmonies - TAO-YIN », sur TAO-YIN (consulté le )
  3. Patrick LOMBARDO, Encyclopédie mondiale des arts martiaux, Européenne de magazines, , 270 p. (ISBN 978-2-907736-21-3)
  4. Georges Charles, Hsing I Chuan, Poing de l’UnitĂ© du Corps et de l’Esprit, SEDIREP, (ISBN 978-2-901551-43-0), Pages 23 Ă  33
  5. « World Wing Chun Union », sur www.worldwingchununion.org (consulté le )
  6. Georges Charles, Hsing I Chuan, Poing de l’UnitĂ© du Corps et de l’Esprit, SEDIREP, (ISBN 978-2-901551-43-0)
  7. Georges Charles, Le Rituel du Dragon : les sources et les racines des arts martiaux, SEDIREP, , 563 p. (ISBN 978-2-911806-36-0)
  8. (Kongzi Liji VII-11)
  9. (en) Kennichi Sawai, Taikiken, Japon, Kodansha - Japan Publications, , 158 p. (ISBN 978-0-87040-373-6), p. 11
  10. Gabrielle Habersetzer et Roland Habersetzer, Nouvelle EncyclopĂ©die des Arts Martiaux de l'ExtrĂȘme-Orient 5e Ă©dition, France, Amphora, , 1023 p. (ISBN 978-2-85180-841-7), page 925

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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