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Samuel Jackman Prescod

Samuel Jackman Prescod (1806 – ) est un homme politique et un juge barbadien, qui devient le premier descendant de migrants africains à être élu au parlement de Barbade, en 1843.

Samuel Jackman Prescod
Illustration.
Samuel Jackman Prescod : détail du portrait de groupe London World's Anti-Slavery Convention (1840) par Benjamin Haydon.
Fonctions
Député au parlement de la Barbade
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Barbade
Date de décès
Lieu de décès Bridgetown

Biographie

Prescod est né à la Barbade, fils de Lidia Smith, métisse affranchie, et de William Prescod, un Blanc fortuné. Ils lui donnèrent le prénom de Samuel Jackman, en hommage à un planteur local.

En grandissant, Samuel Jackman Prescod dĂ©couvre qu'il est exclu par la loi de toute vie politique : en effet, sur cette colonie britannique autogĂ©rĂ©e, s'applique une loi de 1697 qui stipule que pour avoir le droit de voter, il faut ĂŞtre blanc, possĂ©der un minimum de 40 000 m2 de terre et ĂŞtre chrĂ©tien. Or, Samuel Jackman est considĂ©rĂ© comme mulâtre, non comme blanc. Par ailleurs, l'esclavage dans cette colonie est encore en vigueur. En 1829, le jeune-homme entre en politique. Le , le gouverneur de l'Ă®le, James Frederick Lyon accepte de signer une nouvelle loi Ă©lectorale : dĂ©sormais, les gens de couleur libres ont le droit de voter.

En 1836, il travaille dans le premier journal aux mains de non-Blancs, The New Times mais, bien que bénévole, il est exclu de la rédaction au bout de huit mois pour ses idées trop radicales. Samuel Jackman s'en va travailler au Liberal, qui cible les classes moyennes et les ouvriers, quelle que soit leur couleur. The Liberal connaît des difficultés financières, et Samuel Jackman demande à un certain Thomas Harris d'y investir de l'argent : le journal se met alors à défier la minorité des planteurs.

En 1838, l'esclavage est enfin aboli dans l'Ă®le et 80 000 Noirs deviennent libres : Prescod Ă©crit dans son journal que dĂ©sormais, il vivraient pour les rendre vĂ©ritablement libres. En effet, la loi Ă©lectorale, basĂ©e Ă  la fois sur le suffrage censitaire et la discrimination raciale, leur interdit le droit de vote.

En 1840, il part pour Londres au nom de son journal pour participer au premier congrès mondial anti-esclavagiste (World's Anti-Slavery Convention (en)) qui s'ouvre le . En juillet, il envoie ses dolĂ©ances au Bureau des Colonies signalant que les planteurs barbadiens revendent leurs petites parcelles Ă  des prix exagĂ©rĂ©ment Ă©levĂ©s dans le but d'empĂŞcher les personnes affranchis d'accĂ©der Ă  la propriĂ©tĂ©. Une enquĂŞte fut diligentĂ©e et rĂ©vĂ©la la vĂ©racitĂ© de cette pratique. Entre 1840 et 1849, en dĂ©pit d'un amĂ©nagement de la loi, les choses n'Ă©volue que lentement, puisque le nombre de propriĂ©taires passe de 1 153 Ă  seulement 1 322, reprĂ©sentant 5 % de la population. Dès son retour Ă  Bridgetown, Samuel Jackman est jetĂ© en prison pendant une semaine pour ses propos dans son journal, jugĂ©s sĂ©ditieux.

Le , il est élu au parlement de Barbade, comme l'un des deux représentants de Bridgetown : l'élection s'est faite à bulletin ouvert et est largement en faveur de Samuel Jackman, qui a, durant ces années passées, pu acquérir une terre dans le seul but d'être éligible. Il adhère au Parti libéral de l'île et œuvre pour des actions éducatives en faveur des affranchis. Il encourage la prise de conscience sociale à la Barbade[1].

Il se retire de la vie politique en 1860 et accepte un poste de juge Ă  la Cour d'appel.

Il meurt le à l'âge de 65 ans et est enterré à Bridgetown.

Il fait partie désormais de la liste des héros nationaux de la Barbade, titre attribué à seulement onze personnalités.

Bibliographie

Notes et références

  1. (en) Barbados National Heroes, sur totallybarbados.com.

Liens externes

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