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Ryƫsei Kishida

RyĆ«sei Kishida (ćȾ田抉生, Kishida RyĆ«sei), Ă  Tokyo – Ă  Tokuyama dans la prĂ©fecture de Yamaguchi, est un peintre japonais de l'Ăšre Taishƍ et Showa.

Kishida Ryƫsei
Auto-portrait de Kishida Ryusei, 1914
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  38 ans)
Tokuyama
SĂ©pulture
Nom dans la langue maternelle
ćȾ田抉生
Nationalité
Activité
MaĂźtre
Mouvement
PĂšre
Kishida Ginkƍ (d)
Fratrie
Tatsuya Kishida (d)
Conjoint
Shigeru Kishida (d)
Enfant
Reiko Kishida (d)

ÉlĂ©ments biographiques

RyĆ«sei Kishida naĂźt dans le quartier moderne de Ginza Ă  Tƍkyƍ. Son pĂšre Kishida Ginkƍ (1833-1905) est un homme important, connu Ă  la fois comme journaliste, pharmacien et promoteur d’un rapprochement sino-japonais.

À la mort de ses parents en 1905, il envisage de devenir pasteur comme beaucoup d’artistes et d’écrivains japonais de cette Ă©poque, pour qui le christianisme rime avec modernitĂ©[1]. Il commence Ă  peindre sĂ©rieusement en 1908 quand il s’inscrit Ă  l’atelier de l’Association du Cheval blanc (Hakuba-kai) oĂč il apprend la peinture Ă  l’huile auprĂšs de Kuroda Seiki. En 1910, deux de ses toiles, travaillĂ©es dans un style pleinairiste, sont acceptĂ©es au Salon du ministĂšre de l’Éducation (Bunten).

En 1912, Kishida participe activement Ă  la crĂ©ation de la SociĂ©tĂ© du Fusain (HyĆ«zan-kai) qui marque le dĂ©but du post-impressionnisme (kƍki inshƍ-ha) au Japon et, plus gĂ©nĂ©ralement, de l’idĂ©e que la crĂ©ation est portĂ©e par le gĂ©nie innĂ© de l’individu. Il y expose des Ɠuvres vivement influencĂ©es par un Van Gogh largement rĂ©interprĂ©tĂ©. Autour de 1913-1914, Kishida abandonne progressivement la palette trĂšs colorĂ©e de ses dĂ©buts et oriente son travail du cĂŽtĂ© de la peinture classique allemande et italienne, notamment de DĂŒrer qu’il admire particuliĂšrement. Il rĂ©alise alors de nombreux portraits, ainsi que des paysages terreux, dĂ©voilant un goĂ»t qui lui est propre pour une texture Ă  la fois fluide et grasse.

À la fin des annĂ©es 1910 et tout au long des annĂ©es 1920, il peint une importante sĂ©rie de portraits de sa fille Reiko (nĂ©e en 1914), qui alternent entre grĂące et Ă©trangetĂ©. Les toiles les plus importantes de la sĂ©rie, comme Portrait de Reiko Ă  cinq ans (MusĂ©e national d’art moderne de Tƍkyƍ) ou Reiko souriant (MusĂ©e national de Tƍkyƍ, Ɠuvre classĂ©e bien culturel important), sont connues de tous dans l’archipel. Les annĂ©es 1920 sont marquĂ©es chez lui par une redĂ©couverte du patrimoine artistique sino-japonais. Il rĂ©alise de nombreuses peintures Ă  l’encre dans le style chinois et collectionne ardemment la peinture de l’époque d’Edo.

Il meurt le d’une complication rĂ©nale au retour de son premier voyage Ă  l’étranger, dans la Mandchourie voisine.

Portrait de Reiko
Kishida Ryƫsei, Reiko debout, 1923

La postérité

Bien qu’inconnu en Occident, RyĆ«sei Kishida est considĂ©rĂ© au Japon comme l’un des plus grands peintres du XXe siĂšcle. LiĂ© au mouvement Shirakaba (1910-1923), il symbolise, dans les manuels scolaires par exemple, la modernitĂ© de l’ùre Taishƍ (1912-1926). Depuis les annĂ©es 1940, plusieurs grands historiens de l’art japonais moderne ont travaillĂ© sur son Ɠuvre, mettant en Ă©vidence la spĂ©cificitĂ© de son rĂ©alisme et sa critique originale des avant-gardes[2].

En dĂ©pit du petit format de ses tableaux, il est l’un des artistes les plus cotĂ©s sur le marchĂ© nippon. En 2000, sa toile Reiko un chĂąle sur les Ă©paules (1920) a Ă©tĂ© adjugĂ©e 360 millions de yens, Ă©tablissant le record pour une Ɠuvre moderne japonaise.

Les Ă©crits

ParallĂšlement Ă  la peinture, RyĆ«sei Kishida a beaucoup Ă©crit tout au long de sa vie. De son vivant, il a publiĂ© trois livres de rĂ©flexions sur l’art, dont Les dĂ©buts de la peinture ukiyoe aux Ă©ditions Iwanami (1926). Son journal fournit par ailleurs un extraordinaire tĂ©moignage sur la vie des artistes et intellectuels de l’époque. Ses Ɠuvres complĂštes ont Ă©tĂ© rassemblĂ©es en 10 volumes aux Ă©ditions Iwanami (1979-80)[3].

Biographie

  • Berghaus, GĂŒnter. International Futurism in Arts and Literature. Walter de Gruyter (2000) (ISBN 3-11-015681-4)
  • Goodwin, James. The International Art Markets: The Essential Guide for Collectors and Investors. Kogan Page (2008). (ISBN 0-7494-4835-0)
  • Kato, Shuichi, Japan:Spirit and Form. Tuttle Publishing (1994) (ISBN 0-8048-1969-6)
  • Kita, Sandy. The Last Tosa: Iwasa Katsumochi Matabei, Bridge to Ukiyo-e. University of Hawaii Press, (1999) (ISBN 0-8248-1826-1)
  • Kitazawa, Noriaki. Kishida RyĆ«sei to Taishƍ avangyarudo. Iwanami Shoten (1993) (ISBN 4-00-003728-5)
  • Weisenfeld, Gennifer, MAVO: Japanese Artists and the Avant-Garde, 1905–1931. University of California Press (2001). (ISBN 0-520-22338-1)

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Voir Michael Lucken, L'Art du Japon au vingtiÚme siÚcle : pensée, formes, résistance. Paris, Hermann, 2001, pp. 52-57.
  2. Cf. Hijikata Teiichi, Kishida RyĆ«sei. Tƍkyƍ, Atorie-sha, 1941 ; Kitazawa Noriaki, Kishida RyĆ«sei to Taishƍ avangyarudo. Tƍkyƍ, Iwanami Shoten, 1993 ; Segi Shin.ichi, Kishida RyĆ«sei : bi to shƍ no hontai, Tƍkyƍ, Tƍkyƍ shiki shuppan, 1998.
  3. Cf. Jean-Jacques Origas (dir.), Dictionnaire de littérature japonaise. Paris, Puf [Quadrige], 1994 (2000), pp. 135-136.
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