Ryūsai Shigeharu
Ryūsai Shigeharu (柳窗重春/柳斎重春), 1802 ou 1803 – , est un artiste japonais d'estampes de l'ukiyo-e basé à Osaka, actif durant la première moitié du XIXe siècle. Membre de l'école Utagawa, il fait partie du groupe très restreint de peintres de kamigata-e (estampe de la région de Kamigata) en mesure de subvenir à leurs besoins uniquement comme artistes professionnels.
Naissance |
1802 ou 1803 Préfecture de Nagasaki |
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Décès |
, ou |
Période d'activité |
à partir de |
Nom dans la langue maternelle |
柳斎重春 |
Nationalité | |
Activités | |
Lieu de travail |
Ōsaka (d) |
Biographie
Shigeharu naît avec le nom Yamaguchi Yasuhide à Nagasaki dans la province de Hizen en 1803, (2e année de l'ère Kyōwa). Son père, Yamaguchi Zenzaemon (山口善右衛門) travaille dans le commerce d'argent Ōshima-ya (大島屋). Il s'installe dans le district Mitsudera-machi (三津寺町) d'Osaka vers 1820 pour étudier la fabrication des estampes avec son premier maître, Utagawa (Takigawa) Kunihiro (歌川国広) (fl. c.1815-1841)[1]. Son maître suivant est Yanagawa Shigenobu (柳川重信) (1787–1832), avec qui il collabore à plusieurs projets d'envergure. Certains ont suggéré que Shigeharu a également étudié auprès du maître Hokusai; Cependant, il n'y a pas de preuve définitive à l'appui de cette idée[2].
Comme il est habituel pour les artistes de l'ukiyo-e, Shigeharu emploie différents gō pendant toute sa carrière. Il publie sa première estampe en 1820 sous le nom Nagasaki Kunishige (長崎国重), reconnaissant à la fois son lieu de naissance et son premier professeur. Il adopte le nom Ryūsai Shigeharu, qui incorpore deux caractères (kanji) du nom de son second maître, au printemps 1825[3].
En conséquence des conflits politiques de l'époque, Shigeharu retourne à Nagasaki au début des années 1840[2]. Il meurt le âgé seulement de 51 ans[3]. Sa fille, Yonejo, est une peintre dont les œuvres sont particulièrement recherchées par les collectionneurs étrangers[4]. Il existe un différend relatif à l'activité de Shigeharu dans les dernières années de sa vie. Certains suggèrent qu'il peut être retourné à Osaka à la fin des années 1840 où il a continué à produire des impressions sous le nom Kunishige de 1849 jusqu'à sa mort[2]. D'autres font valoir que le portrait en buste ōkubi-e signé de Kunishige et autres travaux portant la même signature et datant de c.1849 à 1851 sont probablement dus à d'autres artistes[4].
Dates | c.1802-1853 |
Dates de carrière | c.1820-1849 |
Nom de naissance | Yamaguchi Yasuhide [安秀] |
Nom personnel | Yamaguchi Jinjirō [山口甚治郎] |
Gō[5] | Nagasaki Kunishige [長崎国重] (1821), Kunishige [国重], Nagasaki Shigeharu [長崎重春] (1821), Baigansai Kunishige [梅丸斎国重] (1821), Takigawa Kunishige [滝川国重] (1825), Ryūsai Shigeharu [柳窗重春/柳斎重春] (1825), Gyokuryūtei [玉柳亭] (1830), Gyokuryūtei Shigeharu [玉柳亭重春] (c. 1830-32), Gokuryūsai Shigeharu [玉柳斎重春] |
Noms professionnels | Yamaguchi Shigeharu [山口重春], Hōzan Shigeharu [烽山重春], Kiyoutei [崎陽亭], Nichika [日華] |
Sceaux | Ryū [柳], Yamaguchi-uji Shigeharu [山口氏重春][6], Haru [春][7] |
Maîtres | Utagawa Kunihiro, Yanagawa Shigenobu |
Élèves | Shigenao, Shigefusa, Shigeyasu, Shigetoyo, Shigeyoshi, Shigehiro, Shigemasa |
Œuvres
Au cours de l'ère Bunsei (文政) (4/1818-12/1830), Shigeharu commence à travailler sur plusieurs supports, dont des impressions sur feuille unique, des illustrations de livres, des affiches de théâtre et des peintures[4]. Sa production artistique est généralement datée de la période c.1820-1849, avec les années 1829 à 1831 marquant l'apogée de son travail dans le dessin d'estampe sur feuille unique ichimai-e (一枚絵)[4]. Il existe plusieurs périodes en blanc dans sa carrière dont aucune ou très peu de gravures sont connues, notamment la mi-1822 jusqu'à la mi-1825 et 1838.
À partir de 1831, Shigeharu fournit des illustrations pour un certain nombre de livres dont « Les Trois Royaumes des usages des acteurs » Yakusha fūzoku sangokushi (役者風俗三国志). Le travail qu'il fait avec son maître Shigenobu sur un livre de modèles à la mode pour les vêtements de courtisanes Ryūko moyō chakui tayū no zu (竜虎紋様着衣太夫の) lui vaut une réputation particulière[8]. Il collabore également sur des illustrations pour livres avec les artistes Gion Seitoku (祇園井特) et Mihata Jōryū (三畠上龍)[8]. Il travaille souvent en association avec les maisons d'édition tenki (天喜) ou Tenmaya Kihei (天満屋喜兵衛)[9]. Opérant sous le nom commercial Kinkadō (金華堂), Tenki est actif de 1816 jusqu'aux années 1850[10].
Renommée
Les estimations contemporaines du travail de Shigeharu ont tendance à être favorables. Selon un recueil des potins d'Osaka publié en 1835, Shigeharu était « bon en tout ». Un manuscrit de biographies d'artistes du milieu des années 1840 le caractérise comme « meilleur que le reste » et note son statut professionnel[4]. Les critiques modernes, cependant, sont moins positives, le décrivant comme « un artiste indifférent »[2]. Ce nonobstant, Shigeharu était, sinon le seul artiste professionnel de l'ukiyo-e à Osaka à la fin du XIXe siècle, l'un des très rares sur une scène dominée par les amateurs[11].
Collections
Les œuvres de Ryūsai Shigeharu se trouvent dans de nombreuses collections, dont celles des institutions suivantes :
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ryusai Shigeharu » (voir la liste des auteurs).
- The British Museum date son activité de c.1816 à 1835, Oxford Reference de c.1821-1841 et Ujlaki de c.1821 à 1841.
- Roberts 1980, 145
- Japan Arts Council
- Lyon 2013
- Japan Arts Council 2012
- Ujlaki
- Yonemura 2002, 346
- Kodansha 2009, 1972
- Newland 2005, 561
- Keyes and Mizushima 1973, 311
- Davis 2007, 18
Bibliographie
- (en) James R. Brandon et Samuel L. Leiter, Kabuki Plays on Stage : Darkness and Desire, 1804-1864, Honolulu (T.H.), University of Hawai'i, , 63–90 p. (ISBN 0-8248-2455-5, lire en ligne), « The Scandalous Love of Osome and Hisamatsu ».
- British Museum, Utagawa Kunihiro (国広歌川) : Biographical details, Trustees of the British Museum (lire en ligne)
- Dilys Pegler Winegrad, Dramatic Impressions : Japanese Theatre Prints from the Gilbert Luber Collection, Philadelphie, University of Pennsylvania, , 13–35 p. (ISBN 978-0-8122-1985-2 et 0-8122-1985-6, lire en ligne), « Now Appearing i »
- JAANUS, Kamigata-e, Japanese Architecture and Art Net Users System (lire en ligne)
- Japan Arts Council, Jinbutsu Rireki: Ryūsai Shigeharu [人物履歴:柳斎重春] (Biography: Ryūsai Shigeharu), Bunka Digital Library, (lire en ligne)
- Roger S. Keyes et Keiko Mizushima, The Theatrical World of Osaka Prints, Boston, Philadelphia Museum of Art, (ISBN 0-87923-071-1)
- (en) Hiroko Kitagawa et Amy Reigle Newland (dir.), The Hotei Encyclopedia of Japanese Woodblock Prints, vol. 1, Amsterdam, Hotei, (ISBN 90-74822-65-7), « Kamigata-e: The Prints of Osaka and Kyoto », p. 229–232.
- Kodansha et Masaaki (正昭) Ueda (上田) (dir.), 講談社日本人名大辞典 (Kodansha NihonjinMei Daijiten), Kodansha, , 1972 p. (ISBN 978-4-06-210800-3 et 4-06-210800-3), « 柳斎重春 (Ryūsai Shigeharu) ».
- Mike Lyon, Ryusai Shigeharu, Lyon Collection of Japanese Woodblock Prints, (lire en ligne)
- (en) Amy Reigle Newland, The Hotei Encyclopedia of Japanese Woodblock Prints, vol. 2, Amsterdam, Hotei, , 600 p. (ISBN 90-74822-65-7)
- Oxford Reference, Kunihiro, Oxford University Press, (lire en ligne)
- Laurance, P. Roberts, A Dictionary of Japanese Artists : Painting, Sculpture, Ceramics, Prints, Lacquer, New York, Weatherhill, , 145 p. (ISBN 0-8348-0235-X)
- Samurai Archives, Arashi Rikan II, Samurai Archives (lire en ligne)
- Aragorō Shōriya, Arashi Rikan II, Kabuki 21, (lire en ligne)
- Aragorō Shōriya, Some Moyô Imose no Kadomatsu, Kabuki 21 (lire en ligne)
- Peter Ujlaki, Biography : Kunihiro, OsakaPrints.com (lire en ligne)
- Peter Ujlaki, Biography : Shigeharu, OsakaPrints.com (lire en ligne)
- (en) Ann Yonemura, Masterful Illusions : Japanese Prints from the Anne van Biema Collection, Washington, D.C., University of Washington, , 362 p. (ISBN 0-295-98271-3)
Liens externes
- Ukiyo-e.org, « Prints by Ryūsai Shigeharu »