Rudi Gernreich
Rudi Gernreich, styliste américain né à Vienne le et mort d'un cancer du poumon le à Los Angeles, est surtout connu pour avoir introduit le monokini dans la mode américaine. Si sa carrière faite d'expérimentations est peu couverte de succès commerciaux, il est pourtant à l'origine d'une rupture dans le conservatisme vestimentaire qui prévaut dans les années 1950.
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(Ă 62 ans) Los Angeles |
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UCLA Library Special Collections (d) (1702) |
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Biographie
Il est le fils d'un fabricant de lingerie. Juste avant la Seconde guerre mondiale, il fuit avec sa mère en Californie afin d’échapper aux persécutions des nazis[1]. Il obtiendra la nationalité américaines quelque temps plus tard[2]. Après la Guerre, il cesse sa carrière de danseur, « Je n'ai jamais été un bon danseur… Je voulais devenir chorégraphe, mais ce n'est jamais arrivé », et travaille dans la confection. Étant en désaccord sur le principe de copier les modèles français, il est renvoyé. Dès 1951, il connait le succès en s’associant avec Walter Bass, et travaillant dans la boutique de Los Angeles JAX, il présente ses premiers modèles : des robes ceinturées de tweed ou vichy. L'année suivante, il part pour New York, et soutenu par la journaliste Sally Kikland (en) du magazine Life, il y présente sa collection. Cette même année, il dessine son premier monokini[2]. Au milieu des années 1950, il dessine des maillots de bain, puis plus tard développe des accessoires, pièces dont il est convaincu de l'importance autant que les vêtements. Mais dans la décennie à venir, Rudi Gerneich va bouleverser les tabous conservateurs de l'après guerre[1].
Au début des années 1960, il fonde alors sa propre entreprise de confection GR Designs Incorporated. Dans la première partie de la décennie, alors que Mary Quant a libéré les jambes des femmes avec la minijupe, il lance une robe « seins-nus » — un échec commercial —[3] puis le monokini[4] aidé de son mannequin fétiche Peggy Moffitt[1], un maillot de bain en laine composé d'une grande culotte avec une couture au centre et une bretelle tricotée faisant le tour du cou[3] - [1], ainsi que le soutien-gorge « no bra » sans armatures ni coussinets de mousse : la réception alterne entre des avis mitigés jusqu'au scandale. Après la première saison, trois mille exemplaires du monokini — mot dont il est le créateur[1] — sont vendus[3] - [1]. Il continue malgré tout d'innover avec des créations inspirées de la lingerie, des hommes qu'il habille de jupe promouvant la « notion d'unisexe », ou utilisant de grandes fermetures éclair comme décorations[3]. Vers 1964 apparaissent en France à Saint Tropez les premiers seins nus. En une décennie, le monokini va se multiplier sur de nombreuses plages[5]. En , il fera la couverture du Times[6] - [7], chose rare pour un styliste[2].
Son souhait a toujours été de créer des vêtements « pour des femmes modernes et sexuellement libérées[2] ».
En 2012, des rumeurs de refondation de la marque sont publiées par la « bible » WWD[8].
Notes et références
- Marnie Fogg (dir.) et al. (trad. Denis-Armand Canal et al., préf. Valerie Steele), Tout sur la mode : Panorama des chefs-d’œuvre et des techniques, Paris, Flammarion, coll. « Histoire de l'art », (1re éd. 2013 Thames & Hudson), 576 p. (ISBN 978-2081309074), « Le monokini - Rudi Gernreich », p. 378 à 379
- Noël Palomo-Lovinski (trad. Lise-Éliane Pomier), Les plus grands créateurs de mode : de Coco Chanel à Jean Paul Gaultier, Paris, Eyrolles, , 192 p. (ISBN 978-2-212-55178-5), « Rudi Gernreich », p. 124 à 125
- (en) Design Museum et Paula Reed, Fifty fashion looks that changed the 1960s, Londres, Conran Octopus, coll. « Fifty Fashion Looks », , 114 p. (ISBN 978 1 84091 604 1, présentation en ligne), « Rudi Gernreich's topless swimsuit », p. 34
- Georges Michèle, « LE BIDE: le monokini », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Christine Bard, Ce que soulève la jupe, Paris, Autrement, coll. « « Sexe en tous genres » », , 174 p. (présentation en ligne), chap. I (« La jupe, entre obligation et libération »)
- « time.com/time/specials/package… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- [image] http://www.time.com/time/covers/0,16641,19671201,00.html
- (en) Miles Socha, « Rudi Gernreich Label to Relaunch » , sur Women's Wear Daily, (consulté le ).
Annexes
Articles connexes
Filmographie
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Bridgeman Art Library
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Grove Art Online
- (en) Museum of Modern Art
- (en) National Gallery of Victoria
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- (en) http://www.fashionencyclopedia.com/Fr-Gu/Gernreich-Rudi.html
- (en) http://www.dazeddigital.com/fashion/article/14345/1/rudi-gernreichs-comeback (exposition)
- (en) http://tmagazine.blogs.nytimes.com/2010/04/20/fabulous-dead-people-rudi-gernreich/
- (en) https://web.archive.org/web/20130404232216/http://archives.citypaper.net/articles/091301/cov.fall.rudi.shtml
- (en) Peggy Moffitt, Rudi Gernreich et Marylou Luther, Rudi Gernreich, Taschen, (ISBN 978-3-8228-7197-3, lire en ligne)
- [image] http://www.huffingtonpost.com/tanja-m-laden/peggy-moffitt_b_1303130.html
- [image] http://www.huffingtonpost.com/2012/08/08/rudi-gernreich-monokini-bathing-suit_n_1748357.html
- (en) Bio sur le site du FIT
- [image] Courte Bio sur le site du MET
- (en) http://articles.latimes.com/2001/sep/28/news/cl-50719
- (en) http://blog.fidmmuseum.org/museum/rudi-gernreich-archive/
- (en) http://tmagazine.blogs.nytimes.com/2012/02/23/clothes-encounters-rudi-gernreich-peggy-moffitt-and-william-claxton/