Roger Verneaux
Roger Verneaux (1906-1997) est un prêtre catholique français, professeur de philosophie moderne, spécialiste de la pensée d’Emmanuel Kant et auteur de nombreux ouvrages.
Biographie
Né à Saint-Quentin (Aisne) le et décédé le .
Entré au Séminaire des Carmes, à Paris, en 1924, il a comme professeur de philosophie moderne Jacques Maritain. Il est ordonné prêtre le . Le , il soutient sa thèse de doctorat de philosophie sur « Les sources cartésiennes et kantiennes de l’idéalisme français », publiée aux Éditions Beauchesne. Il enseigne alors au séminaire de Soissons, avant d’être mobilisé en .
En , il est nommé professeur titulaire de la chaire de Critique de la connaissance à la Faculté de philosophie de l’Institut catholique de Paris. Il quitte donc le séminaire de Soissons, et à cette occasion est nommé chanoine honoraire de la cathédrale par l’évêque Mgr Mennechet.
En , il soutient son doctorat d’État sur « L’idéalisme de Renouvier » et sur « Renouvier, disciple et critique de Kant », thèses publiées aux éditions Vrin. En 1965, on lui confie un cours de philosophie moderne sur Emmanuel Kant qui donnera lieu à la publication d’autres ouvrages. En 1969, il participe à la fondation de l’Institut de Philosophie Comparée (IPC), à Paris, aujourd’hui devenu IPC - Facultés Libres de Philosophie et de Psychologie, où il enseigne la philosophie moderne.
Durant sa carrière d'enseignant, il publie de nombreux travaux sur Kant, ainsi que des manuels d'histoire de la philosophie sans cesse réédités.
Il quitte l’Institut catholique de Paris en 1975, après trente ans d’enseignement, puis prend sa retraite de l’Institut de Philosophie Comparée en 1983. En 1989, il rejoint la Maison Notre-Dame de Saint-Quentin, où il passera le reste de sa vie.
Itinéraire intellectuel
Durant son service militaire en 1927, le jeune Roger Verneaux est atteint d’une jaunisse qui l’immobilise pendant un mois. Il consacre ce temps à la lecture de la Somme contre les gentils de Thomas d’Aquin, et racontera plus tard que c’est cette lecture qui l’a orienté vers la philosophie réaliste[1].
Il écrit dès l'avant-propos de sa thèse de doctorat : « Toute l'érudition du monde ne fera jamais une philosophie, qui n'est rien sinon la vie et l'activité d'une pensée, un effort personnel de réflexion, un amour très pur de la vérité[2]. »
Bibliographie
- Les sources cartésiennes et kantiennes de l’idéalisme français, Beauchesne, 1936.
- L’idéalisme de Renouvier, Vrin, 1945.
- Renouvier disciple et critique de Kant, Vrin, 1945.
- Leçons sur l’existentialisme, Téqui, 1949.
- Critique du néo-criticisme, Esquisse d’une théorie de la connaissance, Beauchesne, 1954.
- Problèmes et mystères du mal, Colombe, 1956; 2e édition Téqui, 1961
- Philosophie de l’homme, Beauchesne, 1956, partiellement mis en ligne
- traduit en espagnol : FilosofĂa del hombre, trad. Luisa Medrano, Herder, 1998.
- Histoire de la philosophie moderne, Beauchesne, 1958, partiellement mis en ligne
- Épistémologie générale ou critique de la connaissance, Beauchesne, 1959, partiellement mis en ligne
- traduit en espagnol : EpistemologĂa general o crĂtica del conocimiento, trad. Luisa Medrano, Herder, 1999.
- Introduction générale et logique, Beauchesne, 1959.
- traduit en espagnol : IntroducciĂłn general y lĂłgica, trad. Josep A. Pombo, Herder, 1989.
- Histoire de la philosophie contemporaine, Beauchesne, 1960, partiellement mis en ligne
- traduit en espagnol : Historia de la filosofĂa contemporánea, trad. Montserrat Kirchner, Herder, 1984.
- Recueil de textes de grands philosophes - T 1. L’Antiquité, Beauchesne, 1962.
- traduit en espagnol : Textos de los grandes filĂłsofos : edad antigu, trad. Luisa Medrano, Herder, 1989.
- Recueil de textes de grands philosophes - T 2. Les Temps modernes, Beauchesne, 1964.
- traduit en espagnol : Textos de los grandes filĂłsofos: edad moderna, trad. Luisa Medrano, Herder, 2000.
- Leçons sur l’athéisme contemporain, Téqui, 1964.
- Le vocabulaire de Kant - I. Problèmes et méthodes, 1967.
- Emmanuel Kant, lettre Ă Marcus Herz du , texte, traduction, introduction et notes de Roger Verneaux, Aubier-Montaigne, 1968.
- Critique de la Critique de la raison pure, Aubier, 1972.
- 2e Ă©dition : Critique de la Critique de la raison pure de Kant, Les Presses universitaires de l'IPC, 2014.
- Le vocabulaire de Kant - II. Les pouvoirs de l’esprit, Aubier, 1973.
- Las tres criticas - lmmanuel Kant, Critica Filosofica, 1975
- Problèmes et mystères du mal, NEL, coll. «Docteur angélique » 1983.
- Étude critique sur Jean-Luc Marion « Dieu sans l’être », Téqui, 1986.
Notes et références
- voir Serge Huard, Le père Roger Verneaux, Cahiers de la Faculté Libre de Philosophie Comparée n°56, mai 1997, p. 21.
- R. Verneaux, Les sources cartésiennes et kantiennes de l'idéalisme français, Paris, Beauchesne, 1936, p. 11.