Roche Percée (Cantal)
La Roche Percée est une grotte et un habitat troglodyte médiéval située sur la commune de Laveissière dans le Cantal.
Coordonnées |
45° 07′ 00″ N, 2° 48′ 25″ E |
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Pays | |
Région française|Région |
Auvergne |
Division administrative |
Cantal |
Massif | |
Vallée |
Vallée de l'Alagnon |
Localité voisine |
Altitude de l'entrée |
1240 mètres |
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Occupation humaine |
De la Préhistoire au début du XXe siècle |
Situation
La grotte se situe à flanc de falaise sur les hauteurs du hameau de Fraisse-Haut (commune de Laveissière) dans la vallée de l'Alagnon en Haute-Auvergne.
Description
Cet habitat troglodyte médiéval se divise en trois niveaux, taillés en ciseau, reliés par des escaliers. À proximité de l'entrée se trouve une demoiselle coiffée.
La grotte a été sommairement sécurisée par la commune grâce à des rampes en fer facilitant la découverte de l'ensemble de la grotte. Son accès se fait soit depuis le PR jaune partant de Fraisse-Haut (250 mètres de dénivelé), soit depuis le GR 400 passant au-dessus et reprenant le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.
Histoire
Aucun document à son sujet ne nous est parvenu, mais certains indices laissent penser que son occupation remonte à très longtemps. La Roche Percée puise ses origines probablement de la Préhistoire, sa situation protégeant l'Homme de tous prédateurs. Les écrits de Grégoire de Tours stipulent une occupation pendant l'Antiquité, où elle servait de repli pour les habitants de la vallée en cas d'invasion ennemie. Puis elle servit évidemment de lieu d'ermitage pendant le Moyen-Age, notamment pour Saint Calupan. Enfin, elle servit d'abri pastoral pour les bergers, jusqu'au début du XXe siècle où deux femmes l'occupaient.
LĂ©gende de Calupan
La légende veut que Saint Calupan, un des premiers évangélisateurs de Haute-Auvergne, ait vécu en ermitage une grande partie de sa vie à la Roche Percée.
Né probablement en 526 en Haute-Auvergne, Calupan trouve vite sa vocation religieuse et intègre le monastère de Méallet près de Mauriac. Il y fit vœux de pauvreté et d'abstinence. Ces vœux l'empêchèrent de se donner aux travaux des champs, ce qui lui valut les vifs reproches de ses camarades inquiets pour la richesse du monastère. Écœuré de cette mentalité, il décida de prendre le chemin de l'ermitage et de se retirer dans la grotte de la Roche Percée. Cette grotte, isolée de tout, surplombe une vallée couverte de sapins dans laquelle serpente une petite rivière. Calupan se nourrissait de racines, ne sortait jamais de sa grotte et passait ses journées à prier. Parfois, les serpents s'enroulaient autour de son cou et accompagnaient le Saint. Calupan raconta même avoir rencontré deux dragons, incarnés par le Diable, qu'il terrassa grâce à sa foi.
À la nouvelle de la présence d'un ermite, les quelques habitants de la vallée vinrent présenter des offrandes à Calupan qui les remercia en leur donnant sa bénédiction. Un jour, un pauvre homme sourd vint rencontrer le Saint, et celui-ci, touché par l'effort du vieil homme, lui toucha les oreilles et par miracle l'homme retrouva l'ouïe. À cette nouvelle, des centaines de personnes acheminèrent des infirmes jusqu'à l'ermite et de nombreux miracles eurent lieu. Les journées de Calupan étaient désormais rythmées par de nombreuses visites, que ce soit pour une guérison, une bénédiction ou pour un simple conseil. Calupan communiquait et les bénissait en passant sa main dans une petite ouverture depuis le haut de la grotte.
Informés de cette histoire, l'évêque de Clermont Saint Avit et l'historien Grégoire de Tours vinrent rendre visite à l'ermite. Le premier, impressionné par sa foi, ordonna Calupan diacre et le canonisa, malgré l'humble réticence du Saint, tandis que le deuxième raconta sa vie dans son livre la Vie des Pères (chapitre 9). Quelques années après, en 576 à l'âge de cinquante ans, Calupan fortement affaibli, mourut dans sa grotte et ses fidèles enterrèrent son corps à l'entrée de la grotte.