Remy de Gourmont, Cher Vieux Daim !
Remy de Gourmont Cher Vieux Daim ! est un essai de Charles Dantzig paru aux éditions du Rocher en 1989 et réédité en 2008 aux éditions Grasset dans une version préfacée par l’auteur. A mi-chemin entre la biographie et l’analyse littéraire, le texte est une plongée dans une vie dédie à la littérature.
Ce portrait est l’occasion d’adresser des sujets comme la postérité, le chef-d’œuvre, les rapports entre écrivain et public et entre écoles littéraires (dans ce cas précis, naturaliste et symboliste).
Accueil critique
Le livre reçoit un excellent accueil critique.
« L'auteur du célèbre « Dictionnaire égoïste de la littérature française », lui aussi riche en idées sui generis, fait revivre toute l'originalité de ce décadent érudit qui s'enflamma à la cinquantaine pour la belle Natalie Barney, l'amazone qui aimait les femmes-ultime manifestation de son esprit paradoxal »
Claude Arnaud, « Le grand excitateur », Le Point, 20 mars 2008
« En accord avec son grand modèle, Charles Dantzig cisèle le portrait d'un écrivain qui flamboie de passion sous un style noble et maîtrisé. Il sait lui rendre justice, poussant l'admiration jusqu'à épouser ses manières et sa prose d'esthète sensible. »
Dominique Bona, « Un auteur pour gourmets », Le Figaro littéraire, jeudi 3 avril 2008, p. 7
« Charles Dantzig, à travers une réédition et une magnifique préface, fait revivre la pauvre et informe figure de Remy de Gourmont, l'âme du Mercure de France, qui a côtoyé et fasciné les plus grands. Double régal que cette plongée dans la France littéraire d'avant la Grande Guerre que l'essayiste redoutait confusément et dont il savait qu'elle en finirait avec un monde »
Yves Harté, Sud-Ouest Magazine, dimanche 22 juin 2008 712 mots, p. 8
« Les sectateurs d’une Histoire en marche seraient pourtant bien inspirés de relire sa «Loi de constance intellectuelle», où «l'évolution est un fait et le progrès un sentiment» . Comme l'explique fort bien Dantzig dans la réédition de son excellent essai sur Gourmont, l'un des rares principes de ce sceptique était que «l'intelligence de l'homme n'a pas progressé depuis son apparition sur terre» . C'était neuf ans avant la Grande Guerre, et près d'un siècle avant l'invention, sur TF1, de la méthode Cauet. »
Grégoire Lemenager, Le Nouvel Observateur, 12 juin 2008
Citations
« On voit que donner à une rue un nom d’écrivain augmente sa gloire, mais pas sa notoriété.»
« Gourmont fut un assez bon élève. Les écrivains font souvent de mauvaises études ou de brillantes études médiocres, parce qu’on n’a pas le temps d’étudier et de lire à la fois »
« Gourmont étudie le cliché comme personne le fait avant lui. Le cliché, dit-il, est une image morte qui a un jour été vive et vraie, et certains romanciers, de qui nous croyons qu’ils écrivent en clichés, ont au contraire inventé des images ensuite reprises par tout le monde, devenant par là des clichés. »
« Enfin, il [Gourmont] lui a manqué un cadet génial qui dise, comme Joyce de Dujardin et de son monologue intérieur : « Je lui dois tout » […] ou d’un érudit bavard qui le mentionne pendant cinquante ans d’interviews, comme Borges avec Schwob. »
« Gourmont est un excellent écrivain dont l’intelligence s’accompagnait de la peur d’être dupe, aussi a-t-il hésite à prendre le risque du chef-d’œuvre ; son talent reste souvent étroit dans ses romans, ses contes, son théâtre. »