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Recessional (poème)

Recessional est un poème de Rudyard Kipling composé pour le jubilé de diamant de la reine Victoria en 1897. Le poème traite de la puissance de l'empire britannique et de sa chute probable à l'image des autres grands empires de l'histoire. il est écrit avec un vocabulaire biblique et son titre fait référence aux Recessionals, hymnes de clôture des offices anglicans.

Recessional (poème)
Informations générales
Auteur
Date de publication
La reine Victoria en 1897.

Description

Le poème contient cinq strophes de six lignes. Selon A.W. Yates, le poème présente des similitudes de formes et de tournures avec Forget not yet de Thomas Wyatt. En anglais, le terme Recessional désigne un hymne ou un morceau de musique chanté ou joué à la fin d'un service religieux et le poème adopte la forme des hymnes religieux anglicans[1].

Histoire

Cavalerie indienne passant devant les Chambres du Parlement le 22 juin 1897 durant le jubilé.

Contexte

Kipling n'avait pas initialement l'intention d'écrire un poème pour le Jubilé de la reine. Le poème n'est écrit et publié qu'à la fin des célébrations du Jubilé, et constitue un commentaire et une postface de l'événement.

Le poème est publié pour la première fois dans le journal The Times le .

Le poème va alors à l'encontre de l'ambiance festive de l'événement et rappelle la nature éphémère de la puissance impériale britannique[2]. Le poème exprime à la fois la fierté de l'Empire britannique, mais aussi une tristesse sous-jacente que l'Empire puisse suivre le chemin de tous les empires précédents. Le titre, faisant allusion à une fin plutôt qu'à un début, ajoute de la solennité et de la gravité au message de Kipling. Dans le poème, Kipling soutient que la vantardise et le jingoïsme, fautes dont il était souvent accusé, étaient inappropriés et vains à la lumière de la permanence de Dieu[3].

Publication

Kipling prévoit initialement de publier Le Fardeau de l'homme blanc pour le jubilé de Victoria, mais préfère le remplacer par Recessional. Ce dernier est publié dans le journal The Times le et réimprimé dans le journal The Spectator le [4]. Le Fardeau de l'homme blanc (qui connaître une bien plus grande popularité) est publié deux ans plus tard et est modifié pour s'adapter au thème de l'expansion américaine après la guerre hispano-américaine[5].

Kipling inclut le poème dans son recueil de 1903 The Five Nations.

Texte original et sa traduction française

Recessional
God of our fathers, known of old,
Lord of our far-flung battle line,
Beneath whose awful hand we hold
Dominion over palm and pine—
Lord God of Hosts, be with us yet,
Lest we forget—lest we forget!
The tumult and the shouting dies;
The Captains and the Kings depart:
Still stands Thine ancient sacrifice,
An humble and a contrite heart.
Lord God of Hosts, be with us yet,
Lest we forget—lest we forget!
Far-called our navies melt away;
On dune and headland sinks the fire:
Lo, all our pomp of yesterday
Is one with Nineveh and Tyre!
Judge of the Nations, spare us yet,
Lest we forget—lest we forget!
If, drunk with sight of power, we loose
Wild tongues that have not Thee in awe,
Such boastings as the Gentiles use,
Or lesser breeds without the Law—
Lord God of Hosts, be with us yet,
Lest we forget—lest we forget!
For heathen heart that puts her trust
In reeking tube and iron shard,
All valiant dust that builds on dust,
And guarding calls not Thee to guard,
For frantic boast and foolish word—
Thy Mercy on Thy People, Lord![6]
Recessional : Hymne après l’office
Dieu de nos pères, connu depuis la nuit des temps
Seigneur de notre vaste ligne de front
De la main terrible de qui nous détenons
l’Empire sur le palmier et le pin
Seigneur Dieu de l’Univers, sois encore avec nous,
Pour Ă©viter que nous oublions, que nous oublions !
Le tumulte et les cris meurent
Les capitaines et les rois s’en vont
Seul demeure Ton sacrifice antique,
Un cœur humble et contrit.
Seigneur Dieu de l’Univers, soit encore avec nous,
Pour Ă©viter que nous oublions, que nous oublions !
Appelées au loin nos marines s’effacent
Sur la dune et le promontoire les feux de joie s’épuisent
Voyez, toute notre pompe d'hier
Ne fait qu’un avec celles de Ninive et de Tyr!
Juge des nations, Ă©pargne nous encore,
Pour Ă©viter que nous oublions, que nous oublions !
Si, ivres Ă  la vue du pouvoir, nous nous laissons aller Ă  parler
le langage débridé de ceux qui n'ont pas pour toi de la crainte
Dire les fanfaronnades dont les PaĂŻens usent
Ou les espèces inférieures qui sont sans la Loi
Seigneur Dieu de l’Univers, soit encore avec nous,
Pour Ă©viter que nous oublions, que nous oublions !
Pour le cœur païen qui met sa confiance
dans le tube fumant et le fragment de fer-
De la poussière toute vaillante qui bâtit sur de la poussière,
Et qui garde mais qui n’appelle pas à Ta sauvegarde.
Pour se vanter avec frénésie et prononcer des stupidités,
Ta miséricorde soit sur ton peuple, Seigneur[7] !


Références

  1. A. W. Yeats, « THE GENESIS OF "THE RECESSIONAL" », The University of Texas Studies in English, vol. 31,‎ , p. 97–108 (ISSN 2158-7973, lire en ligne, consulté le )
  2. Scott, Mary, « Recessional - Notes by Mary Hammer », The New Readers' Guide to the works of Rudyard Kipling, (consulté le )
  3. (en-US) « Rudyard Kipling Manuscript Signed of his Poem, Recessional », sur The Raab Collection (consulté le )
  4. Hamer, Mary. "Recessional", The Kipling Society
  5. Greenblatt, Stephen (ed.) (2006). Norton Anthology of English Literature. New York: Norton. (ISBN 0-393-92532-3).
  6. (en-US) « Recessional by Rudyard Kipling », sur Poetry Foundation, (consulté le )
  7. « 17 juillet 1897. Publication de « L’Hymne » de Kipling », sur www.croirepublications.com (consulté le )
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