RĂ©seau Semences Paysannes
Le Réseau Semences Paysannes[1] (RSP) est un collectif français, né en 2003, impliqué dans la promotion de l'agriculture biologique et paysanne et en particulier dans la diffusion des savoir-faire et des pratiques agricoles dans le cadre de la production de semences paysannes biologiques[2] - [3].
Fondation |
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Autres organisations fonctionnant par adhésion volontaire |
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FR94453127250 |
OpenCorporates |
Histoire
Au début des années 2000, les acteurs des semences paysannes se structurent en réseau pour donner une alternative aux semences, dans un contexte de tension sur les enjeux de biodiversité ou d'OGM. À l'instar du réseau Red de Semillas en Espagne ou Rete Semi Rurali en Italie, un réseau se structure en France et donne naissance au Réseau semences paysannes[4].
En , les premières rencontres des semences paysannes sont organisées à Auzeville, en Haute-Garonne. Ces rencontres rassemblent les associations en faveur de l'agriculture biologique ainsi que les cultivateurs qui avaient continué à conserver leur semences individuellement[4], cherchant à défendre les droits des agriculteurs sur leurs semences et à bâtir une alternative collective aux variétés modernes[5].
Le réseau se structure peu après[6], avec le statut d’association loi 1901. Les membres du réseau ont une volonté d'indépendance financière par rapport aux industries semencières et revendiquent une autonomie complète sur les semences, se démarquant en cela d'un autre réseau, la Coordination nationale des semences fermières[7].
Un troisième type d'acteurs rejoint peu après le réseau : ce sont les collectionneurs de variétés anciennes, parfois en lien avec des semenciers artisanaux ou avec des associations de jardiniers ou de citoyens[4].
Membres
Le Réseau Semences Paysannes regroupe plus de 70 membres très diversifiées : des syndicats paysans dont la Confédération paysanne ou le Syndicat Simples et des organisations d’agriculture biologique dont la Fédération nationale d'agriculture biologique des régions de France, des artisans semenciers, des paysans dont de nombreux membres du réseau CIVAM, des associations semencières ou pépiniéristes, des collectivités territoriales, des associations de conservation de la biodiversité ou des associations de consommateurs dont Nature et Progrès[8].
Objectifs et fonctionnement
Les paysans, les organisations et les mouvements sociaux appartenant au Réseau des Semences Paysannes partagent l’objectif de promouvoir une agriculture sociale, paysanne et écologique ancrée dans les territoires[9], en adoptant l’approche des communs comme alternative socio-économique, ainsi que politique, au modèle de production industriel[10] - [6]. En 2019, les membres du RSP élaborent et signent une charte définissant clairement les fondements éthiques qui dictent leurs engagements et l’ensemble de leurs objectifs. Diverses Maisons en France fonctionnent pour assurer le stockage et le savoir-faire de différentes semences paysannes[11]. Puisqu'en 2021, dans l'Union européenne, la vente de semences paysannes sera autorisée divers membres du RSP stockent et renouvellent leurs semences paysannes[12].
Exemples d'action
En le RSP a fait appel à la population proche de Mas du Rouyre pour partager les savoir-faire liés à l'oignon de Tarassac[13]. En le RSP organise une rencontre internationale dans le Tarn qui avait pour thème la farine et le pain[14]. Du 14 au le RSP a organisé divers évènements dans toute la France pour but de faire découvrir et partager des savoirs liés aux semences paysannes[15]. En 2019, dans la Vienne divers acteurs dont "Cultivons la bio-diversité en Poitou-Charentes" (membre du RSP) ont collaboré pour une recherche concernant une agriculture plus autonome et économe[16].
Groupes
Plusieurs groupes de travail existent dans le RSP[6] qui se sont focalisés sur l'échange de savoirs, savoir-faire des semences au niveau local, régional, national ainsi qu'international. Les divers groupes sont : céréales à paille, potagères, maïs, arboriculture et fourragères[9]. Plusieurs groupes de travail ont existés dans le RSP, se focalisant sur l'échange de savoirs, savoir-faire des semences au niveau local, régional, national ainsi que international (céréales à paille, potagères, maïs, arboriculture et fourragères, ...). Des acteurs dynamiques, François Delmond, Guy Kastler[17], Philippe Guichard, Jean-François Berthellot, Christian Crouzet, René Léa, Florent Mercier, impliqués dans les premières années de convergences ou Véronique Chable[18], Hélène Zaharia, Bob Brac de la Perrière, Cécile Rousseau, Patrice Gaudin, ... ont tous œuvré pour le partage de leur savoir-faire avec aussi des paysans sélectionneurs comme Bertrand Lassaigne auprès de l’association Agrobio Périgord, également au cours des années 2000, dans le but de cultiver des maïs-population43 (ainsi que des tournesols et quelques autres espèces)[19].
Notes et références
- (en) Alessandro Bonanno, Hans Baker, Raymond Jussaume et Yoshio Kawamura, From community to consumption : new and classical themes in rural sociological research, Bingley, Emerald Group Publishing, , 275 p. (ISBN 978-0-85724-281-5, lire en ligne), p. 25
- Riccardo Bocci et Véronique Chable, « Semences paysannes en Europe: enjeux et perspectives », Cahiers d'études et de recherches francophones,‎ (lire en ligne)
- Angela Bolis, « Les semences paysannes font leur retour dans les champs », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- Jacques Caplat, « Savoir-faire ou savoirs ? », Histoire & Sociétés Rurales, vol. 46,‎ , p. 125-140 (lire en ligne)
- Aurélie Kieffer et Anne-Laure Chouin, « Paysans-chercheurs : ils régénèrent l'agriculture », sur France Culture, (consulté le )
- Claire Legros, « L’aventure citoyenne des semences paysannes, « commun » nourricier », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Élise Demeulenaere et Christophe Bonneuil, « Des Semences en partage: Construction sociale et identitaire d’un collectif paysan autour de pratiques semencières alternatives », Geste et Matière,‎ (ISBN 978-2-7351-1437-5, lire en ligne)
- Florian Bardou, « Semer (et cultiver) tout en préservant la biodiversité », Libération,‎ (lire en ligne)
- Élise Demeulenaere et Frédéric Goulet, « Du singulier au collectif : Agriculteurs et objets de la nature dans les réseaux d'agricultures « alternatives » », Terrains & travaux,‎ , p. 121-138 (lire en ligne)
- « Carrefour et les semences paysannes : coup de com' ou vraie mutation ? », sur Reporterre, le quotidien de l'écologie (consulté le )
- « Des Maisons pour faire vivre les semences paysannes... libres », sur Reporterre, le quotidien de l'écologie (consulté le )
- « Semences paysannes : le point sur la libéralisation du marché en 2021 », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur (consulté le )
- « Semences paysannes a rassemblé », sur midilibre.fr (consulté le )
- « Montredon-Labessonnié. Semences paysannes : rencontres internationales », sur ladepeche.fr (consulté le )
- « Semaine des semences paysannes, dans toute la France », sur Reporterre, le quotidien de l'écologie (consulté le )
- « Paysans-chercheurs : ils régénèrent l'agriculture », sur France Culture (consulté le )
- Guy Kastler et Isabelle Montagnon, « Guy Kastler et Isabelle Montagnon, Réflexions sur la dégénérescence du vivant, Nature et Progrès », Brochure, Nature et Progrès,‎ (lire en ligne [PDF])
- Riccardo Bocci et Véronique Chable, « Semences paysannes en Europe : enjeux et perspectives », Cahiers d'études et de recherches francophones,‎ (lire en ligne)
- Jacques Caplat, La réappropriation de semences par les paysans, des techniques locales au lobbying national : l'exemple de la création du Réseau Semences Paysannes (Mémoire de Master II d'anthropologie, EHESS), , 97 p.
Liens externes
- Ressources relatives aux organisations :
- Site officiel