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Référendum pascuan de 2010

Le référendum pascuan de 2010 a lieu le afin de permettre à la population de l'île de Pâques de se prononcer sur le transfert temporaire d'un moaï en France pour y être exposé au Jardin des Tuileries.

Référendum pascuan de 2010
Corps électoral et résultats
Inscrits 1 475
Votants 886
60,07%
Blancs et nuls 3
Exposition en France d'un moaï
Pour
10,65%
Contre
89,35%

La proposition est rejetée à une large majorité, près de neuf votants sur dix se prononçant contre, pour une participation d'un peu plus de 60 % des inscrits. Les autorités décident peu après l'abandon du projet.

Contexte

Statues de moaï.

En mai 2008, la fondation italienne Mare Nostrum présente aux autorités de l'île de Pâques aussi appelée Rapa Nui, en polynésien un projet de transfert en France d'une statue monumentale de moaï afin d'y être exposée au Jardin des Tuileries pour une durée de deux mois[1]. Le projet est notamment soutenu par le directeur du tourisme de l'île, Edgard Hedreveri, selon lequel une telle exposition aurait pour effet de « montrer au monde qu'en détruisant la nature, l'humanité se détruit elle même », en raison du caractère symbolique de ces statues, liées à une catastrophe écologique causée par la main de l'Homme. L'« énergie spirituelle » du moaï permettrait ainsi selon lui de transformer la conscience matérialiste du monde vers quelque chose de plus humain[2].

Statues de moaïs sur le site de Rano Raraku.

Hedreveri est soutenu par la gouverneur de l'île Carolina Hotus, le président du Conseil des anciens Alberto Hotus, l'ancien gouverneur Pedro Edmunds ainsi que son neveu, Pedro Edmunds Paoa. Ce dernier détermine lors d'un séjour aux Tuileries effectué plus tôt dans l'année avoir compris que c'était « là que la statue voulait se dresser. Un fort courant d'énergie [passant] par ce point. »[2] - [3].

Le déplacement d'un moaï situé au pied du Mont Maunga Vaka Kipu, approuvé par le Conseil des monuments nationaux (CNM) est alors prévu par voie aérienne, au cours d'un trajet qui verrait la statue assurée pour un montant de deux millions de dollars[4]. Le Chili ayant signé la Convention 169 de l'Organisation internationale du travail sur les droits des indigènes, le projet passe cependant obligatoirement par une consultation de la population locale sous la supervision du CNM et de la Corporation Nationale de Développement Indigène (CONADI), bien que le résultat de celle ci n'ait pas de caractère contraignant[5]. La décision de la mise à référendum est prise le , et publiée au Journal officiel[1].

D'un point de vue médiatique, le référendum passe inaperçu au Chili même en raison du séisme meurtrier ayant affecté le pays trois jours auparavant[5]

Résultat

Résultats[1]
Choix Votes %
Pour 94 10,65
Contre 789 89,35
Votes valides 883 99,66
Votes blancs et invalides 3 0,34
Total 886 100
Abstention 589 39,93
Inscrits/Participation 1 475 60,07

Approuvez vous le transfert temporaire du moaï en France selon les termes proposés par la Fondation Mare Nostrum ?

Pour
94
(10,65 %)
Contre
789
(89,35 %)
Majorité absolue

Conséquences

Devant le rejet massif exprimé par la population, le Conseil des monuments nationaux décide le suivant de mettre fin au projet[4] - [6].

Notes et références

  1. (de) « Osterinsel (Rapa Nui, Isla de Pascua), Chile, 1. März 2010 : Moai-Statuen als Leihgabe ».
  2. (en) « Easter Island statue to make a pilgrimage to Paris », sur The Independent, (consulté le ).
  3. (es) « FINALIZA PROCESO DE CONSULTA AL PUEBLO RAPA NUI PARA SACAR MOAI Y EXHIBIRLO EN PARIS », sur www.monumentos.gob.cl (consulté le ).
  4. (es) « Rechazan definitivamente traslado de moai desde Isla de Pascua a Francia », sur La Tercera, laterceracom, (consulté le ).
  5. (es) Cooperativa.cl, « Habitantes de Isla de Pascua se oponen a salida temporal de moai a Francia », sur Cooperativa.cl (consulté le ).
  6. « Les habitants de l’île de Pâques refusent le prêt d’une statue Moai à Paris - 12 avril 2010 - lejournaldesarts.fr », sur Le Journal Des Arts (consulté le ).
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