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RĂ©action circulaire

La réaction circulaire est un concept de James Baldwin qui consiste à établir la relation entre action et effet. Avant l'avènement de la systémique et des principes de rétroaction, ce concept vise à relier les notions de psychologie à un mécanisme d'adaptation biologique. Il est question d'une psychologie génétique de l'intelligence.

Jean Piaget

Cette théorie est reprise et développée par Jean Piaget relativement à la psychologie du développement. Une première réaction circulaire apparaît entre l'âge de 1 et 4 mois et demi. Elle correspond alors à l'acquisition des premières habitudes.

Ensuite entre 4 et 9 mois, l'enfant commence à acquérir la coordination entre la vision et la préhension d'un objet, puis après un an jusqu'à un an et demi, la réaction circulaire devient de plus en plus complexe. La R.C peut expliquer aux mères le fait que leur enfant se lance dans le crash de biberons en série…

Il existe trois types de rĂ©action circulaire (toutes se situent dans le stade dit « sensori-moteur Â», entre 0 et 2 ans, et ne concernent donc que les bĂ©bĂ©s) : la rĂ©action circulaire primaire, la rĂ©action circulaire secondaire, et la rĂ©action circulaire tertiaire.

1/ La rĂ©action circulaire primaire (1-4 mois) :

Il s'agit pour le bĂ©bĂ© d'explorer un rĂ©sultat intĂ©ressant trouvĂ© auparavant de façon fortuite sur son corps, en rĂ©pĂ©tant plusieurs fois la mĂŞme action. Par exemple, le bĂ©bĂ© va « par hasard Â» porter le pouce Ă  sa bouche, et trouver le rĂ©sultat intĂ©ressant. Il va donc rĂ©pĂ©ter l'action plusieurs fois afin de reproduire la sensation plaisante que lui procure cette action. Il faut souligner que les rĂ©actions circulaires primaires concernent uniquement les sensations du corps.

2/ La rĂ©action circulaire secondaire (4-8 mois) :

Cette fois, le bĂ©bĂ© explore un rĂ©sultat intĂ©ressant, trouvĂ© lui aussi fortuitement, sur des objets. Par exemple, le bĂ©bĂ© qui tient une cuillère dans la main va, pour la première fois, la taper contre la table « sans faire exprès Â» (il ne faut pas oublier qu'Ă  cet âge, le bĂ©bĂ© contrĂ´le mal ses gestes), et trouver le rĂ©sultat intĂ©ressant (le son, le mouvement, la sensation que cela produit). Il va donc recommencer plusieurs fois d'affilĂ©e Ă  taper la cuillère contre la table. Selon Piaget, cette phase constitue la première conquĂŞte de l'objet par le bĂ©bĂ©, car elle lui permet d'en explorer les caractĂ©ristiques et de les intĂ©grer (la rigiditĂ©, la texture, la flexibilitĂ©, etc.). C'est aussi dans cette phase que le bĂ©bĂ© construit ses premiers schèmes d'action sur le monde extĂ©rieur (schème de prĂ©hension par exemple) et consolide ses schèmes antĂ©rieurs (issus pour la plupart de schèmes-rĂ©flexes innĂ©s, comme le rĂ©flexe de succion par exemple) en les appliquant aux objets qu'il manipule.

Entre 9 et 12 mois, on observe le dĂ©but d'une intentionnalitĂ© dans les actions du bĂ©bĂ©. Ă€ cet âge il devient capable de coordonner les schèmes secondaires afin d'obtenir le « rĂ©sultat intĂ©ressant Â». Piaget fait une expĂ©rience sur ce sujet avec son fils : il lui montre une feuille de papier et place celle-ci sur la toiture de son berceau de manière qu'il puisse la voir. Le bĂ©bĂ©, intĂ©ressĂ©, fixe la feuille mais ne parvient pas Ă  la saisir. Alors, il s'agite, ce qui finit par faire tomber la feuille. L'enfant cesse de remuer dès que la feuille tombe et s'en empare en tendant le bras. On voit ici que le bĂ©bĂ© a utilisĂ© deux schèmes prĂ©cĂ©demment acquis ensemble pour atteindre son but. Le rĂ©sultat a Ă©tĂ© atteint de façon prĂ©mĂ©ditĂ©e et non de façon fortuite. Selon Piaget cette capacitĂ© Ă  coordonner les schèmes entre eux Ă  volontĂ© est le propre de l'intelligence humaine.

3/ La rĂ©action circulaire tertiaire (12-18 mois) :

Le bĂ©bĂ©, au cours de la rĂ©pĂ©tition de ses actions (taper, sucer, mettre contre la joue, secouer…) ne se contente plus de les reproduire Ă  l'identique. Il va introduire des variations, et vĂ©ritablement expĂ©rimenter les diffĂ©rentes propriĂ©tĂ©s d'un objet. Il va, par exemple, comparer comment la cuillère en bois sonne par rapport Ă  la cuillère en acier en les tapant toutes les deux sur la table l'une après l'autre, avec une intensitĂ© diffĂ©rente, de façon plus ou moins rapide. Dans ce stade, l'enfant ne se contente plus de coordonner des schèmes dĂ©jĂ  connus entre eux. Il en acquiert de nouveaux Ă  travers cette activitĂ© d'expĂ©rimentation. Le rĂ©sultat a toujours Ă©tĂ© dĂ©couvert par hasard la première fois, c'est pourquoi on parle encore de rĂ©action circulaire. Il faut souligner que dans ce stade, le bĂ©bĂ© ne recherche plus Ă  retrouver un rĂ©sultat intĂ©ressant trouvĂ© par hasard, mais bien Ă  dĂ©cliner ce mĂŞme rĂ©sultat de tous les moyens possibles. On peut presque penser qu'il se dit « et si je fais comme ça, qu'est-ce que ça donne…? Â»

Voir aussi

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