Qiu Jin
Qiu Jin (chinois : 秋瑾 ; pinyin : Qiú Jǐn), - , est une poétesse, féministe et révolutionnaire chinoise.
Naissance | Xiamen (Tong'an, Fujian (d), dynastie Qing) |
---|---|
Décès |
(à 31 ans) Shaoxing |
Sépulture |
Qiu Jin Tomb (d) |
Nom dans la langue maternelle |
秋墐, 秋墐 ou 秋瑾 |
Prénoms sociaux |
璿卿, 碧城 |
Noms de pinceau |
競雄, 鑑湖女俠, 鑒湖女俠 |
Époque | |
Nationalité | |
Domicile |
Ancienne résidence de Qiu Jin (d) |
Activités |
Écrivaine, militante pour les droits des femmes, journaliste, poétesse, révolutionnaire |
Conjoint |
Parti politique |
Cuñumbuqui District (en) |
---|
Biographie
Née au Fujian de parents fonctionnaires originaires de la ville de Shaoxing, elle se marie en 1896. Elle arrive à Pékin pour suivre son mari dans son travail. À 20 ans, elle quitte mari et enfants pour aller s'instruire au Japon.
C'est en 1903 que sa façon de penser évolue, notamment sous l'influence du mouvement des Boxers, réprimé en 1900. À cette époque, pour montrer son ressentiment envers le traitement réservé aux femmes sous la dynastie Qing et son gouvernement, elle s'habille en homme et manie le sabre. Elle prend le surnom d'« ennemie des hommes »[1].
En 1904, pendant ses études, elle se révolte contre les autorités japonaises qui interdisent à tout étudiant des actions allant à l'encontre de la politique du gouvernement. Elle dirige la revue Femmes chinoises (Zhongguo nubao) à Shanghai, qui parait en janvier et . De retour à Shaoxing, elle occupe le poste d'enseignante dans une des premières écoles destinées aux filles. Depuis la ville de Shaoxing, elle tente de provoquer un coup d'État pour renverser la dynastie des Qing mais cette action se traduit par un échec. Elle est arrêtée avant d'avoir pu lancer sa rébellion armée. Par ordre impérial, elle est condamnée à mort et est décapitée le .
Qiu Jin est une pionnière du mouvement féministe. Elle a compris que les femmes étaient considérées comme des compagnes de lutte des hommes, mais que le combat pour l'émancipation des femmes était omis[1]. Elle milite notamment contre la tradition des pieds bandés[2].
Un monument est érigé en sa mémoire par Sun Yat-sen (1866-1925) en 1913. Ce monument est situé au bord du Lac de l'Ouest, dans le centre historique de la ville de Hangzhou, province du Zhejiang. De son œuvre littéraire, il ne reste que peu de traces aujourd'hui : seuls six des vingt chapitres de son projet Pierre de l'oiseau (Jingwei shi) furent retrouvés. Cette œuvre est une sorte de chanson en chinois populaire ou familier aussi connu sous le nom de tanci (conte accompagné d'un instrument de musique à cordes). Ce genre musical était surtout utilisé par et pour les femmes.
Cette martyre révolutionnaire est devenue une icône en Chine. Qiu était courageuse, déterminée et engagée dans un combat qui consistait à montrer à l'empire de Chine que la place destinée aux femmes était ignoble, révoltante et injuste.
- prénoms sociaux: Xuánqīng (璿卿) et Jìngxióng (競雄)
- Sobriquet : « La chevalière du lac miroir » (鑑湖女俠 Jiànhú Nǚxiá)
Adaptations cinématographiques
En 2011 un film a été produit relatant des faits de sa vie : Qiu Jin, la guerrière (The Woman Knight of Mirror Lake, 2011) de Herman Yau, avec Huang Yi dans le rôle-titre.
En 2016, Wu Tsang relate dans le film Duilian (2016) la relation de Qiu Jin avec son amie, la calligraphe Wu Zhiying[3]. En préparant ce film, Wu Tsang découvre que certains poèmes de Qiu Jin n'ont pas été traduits du chinois. Wu Tsang les fait traduire en anglais et les a réécrits avec boychild, l'actrice qui incarne Qiu Jin dans le film[4].
Notes et références
- Anne Kerlan, « Qiu Jin, la révolutionnaire «ennemie des hommes» », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Daniel Paris-Clavel, « Suffragettes en kimono », article paru initialement en février 2016 sous le titre « Suffragettes et jujitsu », Manière de voir no 150, décembre 2016-janvier 2017, p. 52-54.
- (en) Arthur Tam, « Artist Wu Tsang on her new film exploring the life of 'China's first feminist', Qiu Jin », sur TimeOut HK, 2015-17-12 (consulté le ).
- (en) Ariela Gittlen, « Wu Tsang Unveils the Queer History of One of China’s Most Famous Poets », Artsy, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Catherine Gipoulon, « L'« intellectuel » au féminin : féminisme et révolution en Chine au début du XXe siècle », Extrême-Orient, Extrême-Occident, vol. 4, no 4 « Du lettré à l'intellectuel : la relation au politique », , p. 159-173 (lire en ligne, consulté le )
- Suzanne Bernard, Qiu Jin, féministe, poète et révolutionnaire, Pantin, le Temps des cerises, , 118 p. (ISBN 2841095967, BNF 40192175, présentation en ligne)
- Encyclopédie de la Littérature, Le livre de poche, « La Pochothèque », 2e édition, pages : 1303,1304,
- Françoise d'Eaubonne (1920-2005) L'Éventail de fer ou la Vie de Qiu Jin éditeur J.-C. Simoën, 1977 348 p. : couv. ill. en coul. ; 24 cm
Liens externes
- « Qiu Jin », sur Festival du cinéma chinois de Paris