AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Pseudolocalisation

La pseudolocalisation (ou pseudo-localisation) est une mĂ©thode utilisĂ©e pour tester l’internationalisation d’un logiciel. Au lieu de traduire, comme lors d’une localisation, le texte du logiciel vers un autre langage, les Ă©lĂ©ments textuels d’une application sont remplacĂ©s par une version altĂ©rĂ©e du texte source.

Ces modifications contiennent des éléments problématiques liés au monde du langage : les longueurs des textes et des caractÚres sont modifiées, le sens de lecture change, etc.

Procédure de localisation

Traditionnellement, la localisation d’un logiciel ne dĂ©pend pas du dĂ©veloppement. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le logiciel est dĂ©veloppĂ© et testĂ© dans un langage source (tel que l’anglais), les Ă©lĂ©ments localisables Ă©tant stockĂ©s dans les ressources externes. Ces ressources sont envoyĂ©es Ă  l’équipe de localisation qui se charge de la traduction vers les diffĂ©rentes langues cibles[1].

DiffĂ©rents problĂšmes concernant l’apparence des textes Ă©crits en plusieurs langues peuvent se prĂ©senter lors de la localisation :

  • les textes traduits sont considĂ©rablement plus longs que les textes sources; ils ne respectent donc plus les contraintes de l'Interface ou les blocs ne sont plus cohĂ©rents ;
  • les glyphes d’une police sont considĂ©rablement plus larges que l’autre ou possĂšdent des signes diacritiques qui n’apparaissaient pas dans la langue source et qui peuvent ĂȘtre coupĂ©s verticalement ;
  • les langues pour lesquelles le sens de lecture n’est pas de gauche Ă  droite sont particuliĂšrement problĂ©matiques pour les entrĂ©es utilisateur ;
  • les codes de programme qui assument que l’ensemble des caractĂšres rentre dans un jeu de caractĂšre limitĂ© tel que le jeu ASCII ou ANSI peuvent gĂ©nĂ©rer des erreurs de logique.

De plus, la procĂ©dure de localisation peut rĂ©vĂ©ler des Ă©lĂ©ments localisables qui sont codĂ©s en dur dans la langue source. De la mĂȘme façon, il est possible qu’il y ait des Ă©lĂ©ments qui aient Ă©tĂ© conçus pour ĂȘtre localisĂ©s mais ne nĂ©cessite pas de localisation (par exemple, des noms dans un document XML ou un document HTML)[2].

La pseudolocalisation est conçue pour dĂ©tecter tous ces types d’erreurs pendant le cycle de dĂ©veloppement, en remplaçant automatiquement l’ensemble des Ă©lĂ©ments localisables par un pseudo-langage comprĂ©hensible par les locuteurs natifs, mais qui comprend la plupart des Ă©lĂ©ments problĂ©matiques des autres langages et scripts. On peut donc considĂ©rer la pseudolocalisation comme un instrument d’internationalisation ou d’ingĂ©nierie et non un instrument de localisation.

Pseudolocalisation avec Microsoft Word

La pseudolocalisation avec Microsoft fut mise en place lors du cycle de dĂ©veloppement de Windows Vista [3]. Un pseudo-langage dĂ©crit par les techniciens Windows comme « pseudo locale » fut inventĂ©. Les paramĂštres rĂ©gionaux de ce pseudo-langage furent conçus pour utiliser un jeu de caractĂšre et des polices d’écriture sĂ©lectionnĂ©s parmi une des trois catĂ©gories de langages modernes utilisĂ©s par Windows Ă  ce moment-lĂ  : basique (« Occidental »), inversĂ© (« Proche-orient ») et CJC («ExtrĂȘme-orient ») [1]. Avant Vista, chacun des trois langages avait sa construction distincte sur Windows, avec parfois des bases de code diffĂ©rentes (et donc, des comportements et bugs diffĂ©rents). Les pseudo locales crĂ©Ă©es pour chacune de ces familles de langages gĂ©nĂ©raient du texte lisible en anglais qui Ă©tait cependant composĂ© de scripts d’autres langages. Par exemple, la chaĂźne de caractĂšre

Edit program settings

est traduite, selon les pseudo locales « basiques », par

[!!! ΔÐiĆŁ Þr0ÄŁĐŻĂŁm səTÏ„Ä±Đ˜ÄŸÂ§ !!!]

Ce procĂ©dĂ© gĂ©nĂšre des traductions de chaĂźnes de caractĂšres plus longues, contenant des caractĂšres qui ne font pas partie de l’ASCII et qui, pour les pseudo locales « inversĂ©es », sont Ă©crits de droite Ă  gauche[3].

Les crochets dans l’exemple prĂ©cĂ©dent permettent de dĂ©tecter les erreurs suivantes :

  • les textes coupĂ©s (coupure) ;
  • les chaĂźnes de caractĂšres qui se sont assemblĂ©es (concatĂ©nation) ;
  • les chaĂźnes de caractĂšres qui ne sont pas localisables (code dur).

Pseudolocalisation avec Microsoft

Michael Kaplan (un gestionnaire de logiciel Microsoft) considĂšre que le processus de pseudolocalisation est similaire Ă  : « un interne localiseur passionnĂ© et travaillant dur, mais naif, dĂ©sireux de faire ses preuves, qui va traduire chacune des chaĂźnes de caractĂšres pour lesquelles vous n’avez pas spĂ©cifiĂ© qu’elles ne doivent pas ĂȘtre traduites »[2].

La pseudolocalisation a pour avantage de se faire automatiquement, pendant le cycle de dĂ©veloppement, au sein d’un assemblage automatique. Le processus est quasiment identique Ă  celui utilisĂ© pour crĂ©er de vĂ©ritables assemblages localisĂ©s, ce dernier Ă©tant cependant effectuĂ© avant que l’assemblage soit testĂ© et donc bien plus tĂŽt dans le cycle de dĂ©veloppement. Cela laisse du temps pour la correction des bugs dĂ©tectĂ©s dans le code de base, ce qui est bien plus simple que de corriger un bug peu de temps avant la sortie du logiciel[1].

Les assemblages qui sont produits par la pseudolocalisation sont testĂ©s avec le mĂȘme cycle d’assurance qualitĂ© que les assemblages non localisĂ©s. Puisque les pseudo locales sont des copies des textes anglais, ils doivent ĂȘtre testĂ©s par une personne anglophone. RĂ©cemment, des versions bĂȘta de Windows (7 et 8) ont Ă©tĂ© publiĂ©es avec des chaines de caractĂšres pseudolocalisĂ©es intactes [4] - [5]. Pour ces versions rĂ©centes de Windows, les assemblages pseudolocalisĂ©s constituaient la premiĂšre version de l’assemblage (celle crĂ©Ă©e systĂ©matiquement pour les tests). La version finale en anglais de l’assemblage est une version localisĂ©e de la premiĂšre version[2].

Les outils de pseudolocalisation sur les autres plates-formes

En plus des instruments utilisĂ©s en interne par Microsoft, d’autres instruments d’internationalisation comprennent dĂ©sormais des options de pseudolocalisation : Alchemy Catalyst, conçu par Alchemy Software Development, et SDL Passolo, conçu par SDL. Ils incluent la possibilitĂ© de visualiser directement des dialogues pseudolocalisĂ©s et des formulaires dans l’instrument. Le processus de crĂ©ation d’un assemblage pseudolocalisĂ© est relativement simple et peut ĂȘtre effectuĂ© en lançant un script de pseudolocalisation personnalisĂ© sur les ressources de textes externes.

Références

  1. Raymond Chen, « A brief and also incomplete history of Windows localization », (consulté le )
  2. Michael Kaplan, « One of my colleagues is the "Pseudo Man" », (consulté le )
  3. Shawn Steele, « Pseudo Locales in Windows Vista Beta 2 », (consulté le )
  4. Steven Sinofsky, « Engineering Windows 7 for a Global Market », (consulté le )
  5. Kriti Jindal, « Install PowerShell Web Access on non-English machines », (consulté le )

Voir aussi

Article connexe

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.