Protocole de Londres (1829)
Le protocole de Londres du est un accord entre les trois grandes puissances (Grande-Bretagne, France et Russie) amendant le premier protocole de Londres (1928) (en) sur la création d'un État grec autonome sur le plan interne, mais tributaire de la suzeraineté ottomane[1].
Ă€ la suite de la guerre d'indĂ©pendance grecque, qui a dĂ©butĂ© en 1821, et de l'intervention des grandes puissances dans le conflit lors de la bataille de Navarin (1827), la crĂ©ation d'une certaine forme d'État grec dans le sud de la Grèce devient certaine. En 1827, la troisième AssemblĂ©e nationale grecque confie la gouvernance de la nation naissante Ă Ioánnis KapodĂstrias, qui est arrivĂ© en Grèce en . Parallèlement Ă ses efforts pour jeter les bases d'un État moderne, KapodĂstrias entreprend des nĂ©gociations avec les Grandes Puissances quant Ă l'Ă©tendue et au statut constitutionnel du nouvel État grec, notamment lors de la confĂ©rence de Poros des ambassadeurs des Grandes Puissances en . En , faisant fi des recommandations des ambassadeurs, les Grandes Puissances s'entendent sur le premier protocole de Londres, qui crĂ©e un État grec autonome englobant uniquement le PĂ©loponnèse (MorĂ©e ) et les Ă®les Cyclades.
Le , le ministre britannique des Affaires étrangères, George Hamilton-Gordon, ainsi que les envoyés de la France et de la Russie, Jules de Polignac et Christophe de Lieven, signent le deuxième protocole de Londres, qui accepte en grande partie les recommandations de la conférence de Poros. Selon ce protocole, la Grèce deviendrait un État séparé jouissant d'une autonomie complète sous le règne d'un prince chrétien héréditaire qui serait choisi par les puissances, mais elle reconnaîtrait la suzeraineté du sultan ottoman et paierait un tribut annuel de 1,5 million de piastres ottomanes.
Les frontières du nouvel État s'étendront du golfe Ambracique, à l'ouest, au golfe Pagasétique, à l'est, incluant ainsi le Péloponnèse et la Grèce continentale, ainsi que les Cyclades, mais pas la Crète ni d'autres îles de la mer Égée comme Samos, qui avaient joué un rôle majeur dans la guerre d'indépendance et sont toujours sous contrôle grec.
L'Empire ottoman est contraint de reconnaître le protocole par le traité d'Andrinople, qui a conclu la guerre russo-turque de 1828-1829, mais peu après, les puissances commencent à se tourner vers une indépendance totale de la Grèce, qui est reconnue dans le protocole de Londres du .
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « London Protocol (1829) » (voir la liste des auteurs).
- Wrigley 2010-2011, p. 51-89.
Bibliographie
- (en) MS Anderson, The Eastern Question, 1774-1923 : A Study in International Relations, Macmillan, , 436 p. (ISBN 978-0-3330-3781-2).
- (en) William Wrigley, The Ionian Islands & the Restoration of Anglo-Ottoman Diplomacy, 1827-29, vol. 69/70, 2010-2011.