Projet Orbiter
Le Projet Orbiter est un projet de lanceur spatial amĂ©ricain proposĂ© par Wernher von Braun, qui deviendra le concurrent du Project Vanguard. Il a Ă©tĂ© dirigĂ© conjointement par l'armĂ©e amĂ©ricaine et la marine amĂ©ricaine. Il a finalement Ă©tĂ© rejetĂ© par le ComitĂ© spĂ©cial des capacitĂ©s Ad Hoc, qui a choisi le Project Vanguard Ă sa place. Bien que le projet Vanguard ait Ă©tĂ© annulĂ© le 3 aoĂ»t 1955, faute d'Ă©chec, le Projet Orbiter donne le lanceur Juno I qui a lancĂ© Explorer 1, le premier satellite lancĂ© par les Ătats-Unis.
Pays | Ătats-Unis |
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Agence |
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Statut | Terminé |
Nombre de missions | 6 |
Lanceurs | Redstone avec des étages à poudres supérieurs (deviendra le lanceur Juno I) |
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Bases de lancement | Base de lancement de Cap Canaveral |
Histoire
Dans les annĂ©es 1920 et 1930, la SociĂ©tĂ© allemande pour les voyages dans l'espace (Verein fĂŒr Raumschiffahrt, appelĂ©e VfR par ses fondateurs) a commencĂ© Ă gagner en popularitĂ©, avec un nombre croissant d'adhĂ©rents, tant en Allemagne qu'Ă l'Ă©tranger. La principale cause de l'attrait mondial du VfR est due aux Ă©crits du mathĂ©maticien Hermann Oberth qui, dans une publication de 1923 intitulĂ©e « The Rocket into Interplanetary Space » (La fusĂ©e vers l'espace interplanĂ©taire), dĂ©crit en dĂ©tail les mĂ©canismes de mise en orbite d'un satellite[1].
Herman PotoÄnik a Ă©tĂ© le premier Ă publier le concept de placer un satellite gĂ©osynchrone en orbite gĂ©ostationnaire, en 1928[2]. Arthur C. Clarke popularisa ce concept encore plus en 1945, dans un document intitulĂ© « Relais extraterrestres â Les stations de roquettes peuvent-elles couvrir la radio mondiale ? », publiĂ© dans le magazine Wireless World[3]. Clarke a dĂ©crit le concept comme utile pour les satellites de communication.
En 1954, Wernher von Braun a proposé l'idée de placer un satellite en orbite lors d'une réunion du comité Spaceflight de l'American Rocket Society[4]. Son plan était d'utiliser une fusée Redstone avec des groupes de petites fusées à carburant solide comme étage supérieur.
Toujours en 1954, lors d'une discussion privĂ©e sur le projet Redstone avec Ernst Stuhlinger, Wernher von Braun a exprimĂ© sa conviction qu'ils devraient avoir un « vrai scientifique de l'honnĂȘtetĂ© Ă la bontĂ© » impliquĂ© dans son petit projet satellite non officiel (Projet Orbiter). « Je suis sĂ»r que vous connaissez un scientifique quelque part qui remplirait le projet de loi, peut-ĂȘtre dans la classe du prix Nobel, prĂȘt Ă travailler avec nous et mettre quelques instruments sur notre satellite ». Stuhlinger, lui-mĂȘme chercheur de rayons cosmiques Ă l'UniversitĂ© de TĂŒbingen sous son conseiller professeur, Hans Geiger, avait travaillĂ© avec James Van Allen dans la gamme de missiles White Sands avec fusĂ©es V-2, Ă©tait prĂȘt avec sa rĂ©ponse: « Oui, bien sĂ»r, je parlerai avec le Dr Van Allen ».
Stuhlinger l'a suivi avec une visite Ă Van Allen Ă son domicile Ă Princeton, New Jersey, oĂč Van Allen Ă©tait en licence sabbatique de l'UniversitĂ© de l'Iowa pour travailler sur le design stellaire. Van Allen a ensuite dĂ©clarĂ©: « Le message de 1954 de Stuhlinger Ă©tait simple et Ă©loquent. En vertu des dĂ©veloppements de missiles balistiques Ă l'Agence des missiles balistiques de l'armĂ©e (ABMA), il Ă©tait rĂ©aliste d'attendre que dans un an ou deux un petit satellite scientifique puisse ĂȘtre propulsĂ© dans une orbite durable autour de la terre... J'ai exprimĂ© un grand intĂ©rĂȘt Ă rĂ©aliser une enquĂȘte mondiale sur l'intensitĂ© des rayons cosmiques sur l'atmosphĂšre »[5].
Le 26 janvier 1956, à l'Université du Michigan, parrainé par le Haut Panel de recherche environnementale, James Van Allen a proposé l'utilisation de satellites américains pour la recherche sur les rayons cosmiques. Ernst Stuhlinger, de l'équipe de von Braun, a souligné cette présentation et est resté en contact avec le Groupe Iowa de Van Allen. Grùce à «préparation et bonne fortune», Van Allen a écrit plus tard, l'expérience a été sélectionné comme la principale charge utile (Explorer 1) pour le premier vol d'une fusée à quatre étages Juno I le (GMT).
Notes et références
- Loyd S. Swenson Jr., James M. Grimwood et Charles C. Alexander, « Part I, Chapter I, Section entitled: "The Highway to Space" », This New Ocean: A History of Project Mercury, pp. 13-18, NASA, (consulté le ) Cet article reprend du texte de cette source, qui est dans le domaine public.
- Hermann Noordung, The Problem With Space Travel, DIANE Publishing, (1re Ă©d. 1929) (ISBN 978-0-7881-1849-4), p. 72
- « Extra-Terrestrial Relays â Can Rocket Stations Give Worldwide Radio Coverage? » [archive du ], Arthur C. Clark, (consultĂ© le )
- Roger R. Bate, Mueller, Donald D. et White, Jerry E., Fundamentals of Astrodynamics, Dover Publications, , 152 (ISBN 0-486-60061-0, lire en ligne)
- George H. Ludwig, « The First Explorer Satellites », (consulté le ), p. 2