Productivité (linguistique)
En linguistique, la productivité est l'action, par un locuteur natif, « de produire de nouvelles expressions nominales, adjectivales et autres, expressions qui ne se sont pas encore rencontrées dans les phrases réalisées »[1]. Plus un processus grammatical favorise la lexicalisation, c'est-à -dire la formation de nouveaux mots qui seront ajoutés au lexique d'une langue, plus il est productif.
Exemple en français
Avant la réforme de l'orthographe française de 1835, le « pluriel des mots se terminant en ‹ nt › qui se faisait encore en ‹ ns › est systématiquement changé en ‹ nts › (comme ceux qui le faisaient déjà : dents, ponts…) »[2]. Depuis cette réforme, la productivité du pluriel par « ns » est presque nulle. Par exemple, le pluriel du nom « gent » est « gens ». Au contraire, la formation par « nts » est productive, puisque le pluriel de la très grande majorité des mots se terminant en « nt » est « nts ». Par exemple, le pluriel du nom « indigent » est « indigents ».
Bibliographie
- SPENCER, A. (2003). Laurie Bauer, Morphological productivity. Cambridge: Cambridge University Press, 2001. Pp. xiii 245. Journal of Linguistics, 39(2), 391-395. doi:10.1017/S0022226703212056
- Langue française, n°140, 2003. La productivité morphologique en questions et en expérimentations, sous la direction de Georgette Dal.
Notes et références
- « Productivité », CNRTL,
- « Annexe:Réforme orthographique française de 1835 », Wikisource en français,