Procopius Divisch
Procope Divisch (Václav DivĂšek, latinisĂ© en Procopius Divisch ; nĂ© le Ă HelvĂkovice; †à PĹ™ĂmÄ›tice, quartier de l'actuelle ZnaĂŻm), est un chanoine bohĂ©mien de l’ordre des PrĂ©montrĂ©s. Il construisit une machine mĂ©tĂ©orologique pour prĂ©venir des coups de foudre.
Biographie
Natif du royaume de BohĂŞme, Procopius Divisch frĂ©quenta l'Ă©cole jĂ©suite de ZnaĂŻm puis Ă©tudia la philosophie Ă l’abbaye de Louka de 1720 Ă 1724. En 1725 il fut ordonnĂ© diacre et reçut la prĂŞtrise en 1726. Il se tourna alors vers l’étude de la thĂ©ologie, qu'il poursuivit jusqu'en 1734 Ă l’UniversitĂ© de Salzbourg. De retour Ă l’abbaye de Louka, il en fut le prieur jusqu’en 1742 puis rejoignit l’abbaye de PĹ™ĂmÄ›tice en tant que père supĂ©rieur : il ne devait plus changer d’affectation par la suite.
Ses goûts prédisposaient Divisch à l’étude des sciences naturelles, de la physique et surtout de l’électricité. Il étudia l’influence de ce phénomène sur les cultures, et tenta même de s’en servir à des fins médicales. Divisch correspondait régulièrement avec les érudits et théologiens de son temps, parmi lesquels les théologiens wurtembergeois Johann Ludwig Fricker (de) et Friedrich Christoph Oetinger.
C'est au cours des annĂ©es 1740 que Divisch rĂ©alisa le plus gros de ses expĂ©riences avec l’électricitĂ©. Ă€ la suite de l'expĂ©rience qui coĂ»ta la vie au professeur Georg Wilhelm Richmann le , lors d'essais avec l'Ă©lectricitĂ© atmosphĂ©rique Ă Saint-PĂ©tersbourg, Divisch adressa Ă l’AcadĂ©mie des sciences de Saint-PĂ©tersbourg un mĂ©morandum en latin sur les leçons Ă tirer de l’évĂ©nement[1]. Il Ă©tait en contact avec le professeur de physique pragois Jan AntonĂn Scrinci (de) et le mathĂ©maticien Leonhard Euler. On l’ignora en raison du fait qu'il Ă©tait un thĂ©ologien - puis, on discerna des erreurs dans sa thĂ©orie.
IgnorĂ© par la communautĂ© scientifique, en 1754, il ordonna aux paysans locaux d´édifier une machine mĂ©tĂ©orologique de façon Ă prouver sa thĂ©orie. Cette machine censĂ©e modifier la mĂ©tĂ©o Ă©tait attachĂ©e au sommet d’un poteau de 40 mètres de haut, en son prieurĂ© de PĹ™ĂmÄ›tice. En 1759, une sĂ©cheresse frappant le pays incita les paysans Ă dĂ©molir la machine de leur pasteur. Ses supĂ©rieurs ordonnèrent Divisch d’arrĂŞter les tentatives de manipulation du temps.
Plus tard, sa machine a été considérée comme un paratonnerre autoportant, comparable à celle de Benjamin Franklin. Bien que cela ait été prévu autrement, sa construction a en fait servi de paratonnerre, aussi. Son rôle de « Franklin Européen » est ainsi contesté[2] - [3].
Ĺ’uvre
L’Académie de Berlin avait mis au concours de 1755 la question de la nature de la foudre ; le mémoire de Divisch, Deductio theoretica de electrico igne, fut supplanté par celui de Johann Euler, fils de Léonard Euler. Sa Magia naturalis (traitant là encore d’électricité) ayant été censurée par Vienne, il la fit publier à Tübingen en 1765 par son ami Friedrich Christoph Œtinger[4], surintendant extraordinaire d'Herrenberg, sous le titre Procopii Divisch Theologiae Doctoris & Pastoris zu Prendiz bey Znaim in Mähren längst verlangte Theorie von der meteorologischen Electricite.
DĂ©couvertes
- Le Denis d'or, un instrument de musique non-identifiable à 790 cordes, censé imiter les instruments à vent et à cordes. Cet appareil capricieux pouvait envoyer de manière impromptue une décharge électrique au musicien[5].
- La machine météorologique. Divisch fabriqua deux modèles de sa machine avant qu’il ne soit interdit de continuer.
Écrits
- Alpha, et omega. Seu principium, et finis duobus tractatibus [...] constans, 1735
- Längst verlangte Theorie von der meteorologischen Electricite, 1765
- Ara Theologica, 1735
- Descriptio machinae meteorologicae
- Deductio theoretica de electrico igne
Bibliographie
- Reinhard Breymayer (de): Bibliographie zu Prokop Diviš. In: Friedrich Christoph Oetinger: Die Lehrtafel der Prinzessin Antonia. Hrsg. von Reinhard Breymayer und Friedrich Häußermann, Teil 2. Anmerkungen. Berlin, New York: Walter de Gruyter 1977, p. 431-453
- Luboš NovĂ˝ (Hrsg.): DÄ›jiny exaktnĂch vÄ›d v ÄŤeskĂ˝ch zemĂch do konce 19. stoletĂ. Prag 1961
- Wolfgang Grassl: Culture of Place: An Intellectual Profile of the Premonstratensian Order. Bautz, Nordhausen 2012.
Notes et références
- Titre du mémoire : Reflexio Procopii Divisch sanctæ scripturæ doctoris canonici Præmonstratensis super infeliciter tentatum experimentum meteorologicum a domino professore Richmanno Peterburgensi die 26. julii 1753.
- I. Bernard Cohen, Robert Schofield, « Did Diviš Erect the First European Protective Lightning Rod, and Was His Invention Independent? », Isis, vol. 43, no 4,‎ , p. 358–364 (ISSN 0021-1753, lire en ligne)
- Karel Hujer, « Father Procopius Diviš — The European Franklin », Isis, vol. 43, no 4,‎ , p. 351–357 (ISSN 0021-1753, lire en ligne)
- Cf. Friedrich Christoph Oetinger dans: PlusPedia.
- Becky Ferreira, « Comment un moine du 18ème siècle a inventé la musique électronique », Vice Motherboard, 28 mars 2017.
Liens externes
- Ressource relative Ă la musique :
- (en) MusicBrainz
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :