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Printemps académique

Le Printemps académique[1] - [2] (Academic Spring) désigne un mouvement social apparu au début de 2012 dans les milieux universitaires anglo-saxons. Conçu par réaction aux restrictions légales et techniques limitant la circulation de l'information scientifique, il promeut un accès libre et universel aux revues académiques. Ce mouvement reprend les principes essentiels du libre accès.

Émergence

Dès 2004, certaines revues acadĂ©miques rendent accessibles leurs archives, voire la totalitĂ© de leurs publications, sur des plate-forme web, sans faire payer de souscription. BioMed Central regroupe ainsi près de 200 revues publiĂ©es sous licence libre. Cette politique d'ouverture s'oppose aux pratiques commerciales traditionnelles des Ă©diteurs historiques. Leader sur le marchĂ©, Elsevier propose des coĂ»ts d'abonnements moyens très Ă©levĂ©s, aux alentours de 3 000 $ par an, voire dans certains cas supĂ©rieurs Ă  10 000 $. Or, plusieurs analystes soulignent que les coĂ»ts de productions ne justifient pas ces tarifs : les chercheurs ne sont pas ou peu payĂ© pour leurs publications qui leur permet uniquement d'accumuler des crĂ©dits de recherche ; le processus de sĂ©lection (ou peer reviewing) est assurĂ© par d'autres chercheurs bĂ©nĂ©voles ou peu rĂ©munĂ©rĂ©s. De fait, les Ă©diteurs scientifiques dĂ©gagent des profits bien plus importants que les Ă©diteurs classiques[3].

À partir de la décennie 2000, ce modèle économique est de plus en plus critiqué par les chercheurs. En 2006, les neuf membres du conseil éditorial de la revue anglaise de mathématique, Topology démissionnent faute d'être parvenu à renégocier à la baisse les tarifs pratiqués par Elsevier. Ils créent rapidement une revue concurrente, le Journal of Topology. Faute d'articles à publier, Topology est arrêté en 2009[4].

Le , le mathĂ©maticien britannique Timothy Gowers publie sur son blog un appel Ă  boycotter Elsevier. Trois principales raisons motivent son appel : les coĂ»ts d'abonnements, la politique des abonnements groupĂ©s qui oblige les institutions Ă  souscrire pour des revues de qualitĂ© inĂ©gale et le soutien actif d'Elsevier aux lois amĂ©ricaines SOPA et PIPA. Rapidement repris dans les mĂ©dias, ce texte contribue Ă  structurer le mouvement. Timothy Gower lance une pĂ©tition intitulĂ©e The Cost of Knowledge qui sera signĂ©e par plus de 8 000 chercheurs amĂ©ricains.

Le , le journal The Economist propose de qualifier cette fronde socio-scientifique de printemps académique[5]. Cette expression fait référence Printemps arabe, notion qui caractérise les révolutions arabes de 2011-2012 et qui se réfère elle-même au printemps des peuples européen de 1848.

Références

  1. Le printemps académique. Agence Science-Presse, le 3 juillet 2012
  2. L'usage du terme « acadĂ©mique Â» pour dĂ©signer, ici, le monde universitaire, est dĂ» Ă  l'influence de l'anglais. Pour un rĂ©sumĂ© de la situation, voir « AcadĂ©mique » : un combat sans merci, mais encore faudrait-il que les lexicographes se rangent dans le mĂŞme camp. AgentSolo.com, Services langagiers R. G. Rolando Gomes.
  3. McGuigan GS, Russell RD. (2008). « The Business of Academic Publishing: A Strategic Analysis of the Academic Journal Publishing Industry and its Impact on the Future of Scholarly Publishing Â». E-JASL: The Electronic Journal of Academic and Special Librarianship. ICAAP.
  4. Shapiro, Gary (26 octobre 2006). « A Rebellion Erupts Over Journals Of Academia Â». The New York Sun. ConsultĂ© le 11 octobre 2012
  5. Mike Taylor (9 fĂ©vrier 2012), « The future of academic publishing Â» « Copie archivĂ©e » (version du 11 fĂ©vrier 2012 sur Internet Archive), The Independent.
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Academic Spring » (voir la liste des auteurs).
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