Prélude et fugue en sol mineur (BWV 861)
Le Clavier bien tempéré I
Prélude et fugue n° BWV 861 Le Clavier bien tempéré, livre I (d) | |
Sol mineur | |
Prélude | |
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Métrique | |
Prélude. | |
Fugue | |
Voix | 4 |
Métrique | |
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Liens externes | |
(en) Partitions et informations sur IMSLP | |
(en) La fugue jouée et animée (bach.nau.edu) | |
Le prélude et fugue en sol mineur (BWV 861) est le seizième couple de préludes et fugues du premier livre du Clavier bien tempéré de Jean-Sébastien Bach, compilé vers 1722.
Prélude
Le prélude, noté , comporte 19 mesures.
Fugue
Caractéristiques 4 voix — , 34 mes.
⋅ fugue « pure »
⋅ 12 entrées du sujet
⋅ réponse tonale
⋅ contre-sujet, 7 entrées
â‹… 3 divertissements
Procédés renversement, canon, strette |
La fugue à quatre voix, notée , est longue de 34 mesures. C'est « l'une des plus parfaites et finement travaillées » du recueil, plus peut-être que tout autre[1] et également l'une des plus pédagogique[2].
L'origine du sujet est la fugue en mi de l’Ariadne musica (1702) de Fischer[3] - [4] (d'où est extrait aussi le sujet de la fugue en mi majeur du second livre). Friedemann Bach, l'utilise également dans sa Fantaisie en ré mineur F. 19[4]. Il se présente ainsi chez Fischer :
Le sujet de Bach, composé de onze notes et des sept notes de la gamme, est scindé en deux sections par un demi-soupir. La tête conduit au ton, alors que la traîne semble une réponse.
Pour élaborer le contre-sujet, Bach réemploi habillement le matériel du sujet, en procédant d'abord à un renversement des intervalles et ensuite à une permutation de la tête et de la traîne. Ce qui produit un effet de reflet entre le sujet et son contrepoint, au grand danger de trop de parenté thématique[5]. Les trois premières notes du sujet étant parfaitement symétriques aux trois dernières du contre-sujet (en prenant le ré).
La figure inversus-b est l'objet d'une utilisation spéciale (fin mesures 24–27), à la basse, dans le second divertissement (mesures 20–27), accompagnant l'apparition d'un nouvel élément thématique[1] ; et mesures 30–31, lors du troisième en canon, avec rectus b, où Bach évidemment superpose les mouvements contraires.
La fugue n'est réellement à quatre voix que mesures 15–18 et dans la coda, où entre même une cinquième voix au ténor exposant une dernière fois le sujet[5] — autre emprunt à Fischer[6] — qui termine la fugue sur une cadence picarde. Le soprano fait silence de la mesure 6 à 14 et le ténor de 19 à 28.
Bach par deux fois use du canon, première fois mesures 17–18, entre basse et alto. La seconde fois, la sublime beauté de cette technique ingénieuse, qualifiée de « tour de force »[7], est atteint mesures 28–29, dans un canon soprano, ténor et basse pendant que l'alto chante le contre-sujet[5].
Postérité
Emmanuel Alois Förster (1748–1823) a réalisé un arrangement pour quatuor à cordes de la fugue, interprété notamment par le Quatuor Emerson[8].
Théodore Dubois en a réalisé une version pour piano à quatre mains[9], publiée en 1914.
Bibliographie
- (en) Hugo Riemann (trad. de l'allemand par John South Shedlock), Analysis of J.S. Bach's Wohltemperirtes clavier [« Katechismus der fugen-komposition »], vol. 1, Londres / New York, Augener & Co. / G. Schirmer, (1re éd. 1890 (de)), 208 p. (lire en ligne)
- (en) Cecil Gray, Forty-Eight Preludes and Fugues of J.S .Bach, Oxford University Press, , 148 p. (OCLC 603425933, lire en ligne [PDF]), p. 57–59.
- Hermann Keller, Le clavier bien tempéré de Johann Sebastian Bach : l'œuvre, l'interprétation, Paris, Bordas, coll. « Études », (1re éd. 1965(de)), 233 p. (OCLC 373521522, présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), p. 85–88
- François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de piano et de clavecin, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 867 p. (ISBN 978-2-213-01639-9, OCLC 17967083, lire en ligne), p. 31.
- Guy Sacre, La musique pour piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. I (A-I), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN 2-221-05017-7), p. 206.
- Robert Levin (clavecin, clavicorde, orgue et piano-forte) (trad. Anne Paris-Glaser), « Bach, Clavier bien tempéré, livre I : BWV 846-849 », Hänssler Edition Bachakademie, vol. (102 à ) 117, 2000 (OCLC 705291495).
- (en) David Schulenberg, The keyboard music of J.S. Bach, New York, Routledge, , viii–535 (ISBN 0-415-97399-6, OCLC 63472907, lire en ligne), p. 199–238.
Notes et références
- Gray et 1938 58.
- Sacre 1998, p. 206.
- Keller 1973, p. 106.
- Schulenberg 2006, p. 229.
- Keller 1973, p. 107.
- Schulenberg 2006, p. 230.
- Gray et 1938 59.
- (OCLC 920354122)
- [lire en ligne]
Voir aussi
Liens externes
- Jean-Sébastien Bach, « Le clavier bien tempéré », vol. I, partitions libres sur l’International Music Score Library Project.
- Prélude I/16 et Fugue I/16 : partitions libres dans Mutopia.
- Prélude et fugue en sol mineur sur freesheetpianomusic.com [PDF]
- (en) La fugue en sol mineur sur bach.nau.edu