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Porcelaine de Bow

La porcelaine de Bow fut produite par une manufacture créée en 1745-1747 à Stratford-at-Bow (près de Londres).

Berger, Porcelaine de Bow, vers 1754 V&A Museum
Pot à crème

Histoire de la fabrique

L'origine de la fabrique est incertaine : elle aurait Ă©tĂ© fondĂ©e, d'après Auguste Demmin[1] soit par des vĂ©nitiens soit par des ouvriers brunscwickois-saxons qui ne disposaient pas des matières premières nĂ©cessaires pour produire de la pâte tendre.
En 1745 Edward Heylin et Thomas Frye[2] prennent un brevet pour l'installation d'une fabrique de porcelaine Ă  Bow. La production de porcelaine tendre y dĂ©bute en 1747. Mais si Stratford-at-Bow est la plus ancienne fabrique connue en Angleterre, il est possible qu'il y ait eu, bien avant, des productions de porcelaine. Cette possibilitĂ© est prĂ©sentĂ©e par Auguste Demmin qui fait rĂ©fĂ©rence Ă  un article de 1698, paru dans le Journal de Paris, oĂą le savant Marin Lister raconte un voyage qu'il a fait en Angleterre durant l'annĂ©e 1695 : il aurait vu des porcelaines anglaises. Mais Auguste Demmin pense possible qu'il y ait eu confusion entre faĂŻence et porcelaine.

Un autre point fait l'objet d'interrogation : quelle Ă©tait la première fabrique en Angleterre celle de Bow ou celle de Chelsea ? Sans rĂ©ponse attestĂ©e sur ce point il est certain qu'elles Ă©taient contemporaines et en concurrence. Bow aurait Ă©tĂ© la première fabrique anglaise Ă  produire de la pâte tendre contenant de la poudre d'os, ce qui lui permit d'obtenir une terre beaucoup plus rĂ©sistante que celle de Chelsea[3].

La production de Bow

Evolution de la production

Lors de sa création la fabrique produit en grande série des porcelaines en pâte tendre décorées en bleu[4]. À partir de 1755-1760 elle produit des statuettes raffinées qui sont à l'origine de sa renommée. Les figurines de Bow sont fabriquées selon une méthode de moulage rudimentaire qui consiste à presser l'argile pâteuse, à la main, dans les parois du moule. Elle est imitée par les fabriques de Bristol et de Worcester. Celles de Bow portent une marque qui permet de les identifier.Dès 1762 : la production de Bow est marquée d'une petite ancre accompagnée d'un poignard.
Plus tard Bow s'est spécialisée dans la création de services de table et autres pièces de vaisselle décorées dans le style "famille rose"[5].

L'organisation et la direction de la manufacture

Albert Jacquemart cite[6], dans les pages qu'il consacre Ă  Bow, la note fixĂ©e Ă  la boĂ®te destinĂ©e Ă  recevoir un bol exposĂ© au British Museum. Ce texte, rĂ©digĂ© par le peintre Thomas Craft, dĂ©crit les moyens humains et matĂ©riels de production, tout en informant sur les propriĂ©taires-dirigeants de l'entreprise : « Ce bol fut fait Ă  la manufacture de Bow environ l’an 1760, peint par moi, Thomas Craft. La manufacture marcha pendant plusieurs annĂ©es sous la direction de MM. Crowther et Weatherby, dont la rĂ©putation est rĂ©pandue dans le monde entier ; ils occupaient trois cents personnes, environ quatre vingt dix peintres (j'Ă©tais l'un d'eux), deux cents tourneurs, mouleurs Ă©taient rĂ©unis sous le mĂŞme toit. Le bâtiment Ă©tait construit sur le modèle de celui de Canton en Chine. Aujourd'hui l'emplacement de cet Ă©tablissement est occupĂ© par une fabrique de tĂ©rĂ©benthine et par des logements ouvriers. M. Weatherby est mort depuis nombre d'annĂ©es. M. Crowther est Ă  Morden-Collège et je suis le seul de ses anciens employĂ©s qui lui fasse une visite annuelle ».
La qualité des œuvres produites est confirmée par Joseph Marryat qui rapporte dans son livre[7] une conversation entre Joseph Nollekens, sculpteur, et Panton Betew (ami de Hogarth) : « ...on employait d'excellents artistes à la manufacture de Bow, ils ont produit quelques figures pleines d'animation, entre autres celle de Quin dans le personnage de Falstaff et de Garrick dans le rôle de Richard III ; la figure du prince Frédéric, celle de Jean Whiles, etc. ». Cette qualité ne suffit pas. L'entreprise est en difficulté. Elle est renflouée par William Duesbury, propriétaire de la fabrique de Derby, puis fermée, en 1776[8]. Parmi les collaborateurs, figurait aussi Simon François Ravenet, chargé du décalque (ou report) des motifs sur porcelaine[9].

  • Homme et femme, porcelaine de Bow, Cincinnati art museum
    Homme et femme, porcelaine de Bow, Cincinnati art museum
  • Saucière- Porcelaine de Bow vers 1750
    Saucière- Porcelaine de Bow vers 1750

Notes et références

  1. Demmin Auguste "Guide de l'amateur FaĂŻences et Porcelaines" 3e Ă©d. 2e partie Paris 1867 ed. Jules Renouard 1 227 p. pp. 922-925
  2. Thomas Frye est directeur de la fabrique de 1945 Ă  1959, date Ă  laquelle il se retire, malade, au Pays de Galles. Il meurt le 2 avril 1762 cf.Marryat J.
  3. « Petite histoire de la céramique » (consulté le ).
  4. Bedel Jean "dictionnaire des antiquitĂ©s" Paris 1999 ed. Larousse 512 p ; p.127
  5. Le style "famille rose" fait référence à la classification des céramiques chinoises, pour lesquelles sont distinguées les familles verte, rose et noire.
  6. Jacquemart Albert et Leblant Edmond "Histoire artistique, industrielle et commerciale de la porcelaine" 1862 Paris J. Techener 688 p pp. 625-628
  7. Marryat Joseph et autres, Histoire des poteries, faĂŻences et porcelaine, Paris, J. Renouard, 1866, vol. 2, p. 161-166.
  8. Dictionnaire Bedel, p. 248.
  9. (en) Richard Glazier, A Manual of Historic Ornament, Londres, Batsford, 1899, p. 106 — sur archive.org.

Liens externes

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