Pont-Neuf (Nice)
Le Pont-Neuf est le deuxième ouvrage d’art construit sur le Paillon depuis le Moyen Âge, dans la ville de Nice.
Au XIXe siècle, l’expansion de la ville s’effectue avec la création de nouveaux faubourgs au nord-ouest de la ville[1]. Le franchissement du torrent Paillon devient vite un obstacle entre les nouveaux faubourgs habités par une clientèle d’hivernants et le Cours où sont réunis les services administratifs et culturels. L’accès à la zone du Cours par l’unique pont dit Pont-Vieux est trop éloigné. La municipalité décide la construction d'un nouveau pont situé en aval du Pont-Vieux non loin de l’embouchure du torrent, dans l'axe de la place Charles-Albert et de la future place Masséna. Les plans sont établis par l’ingénieur Louis Gardon[2] et sa construction débute en juillet 1820. Il est construit en pierre avec trois arches de vingt-et-un mètres de portée. Il est achevé en 1824. L’évêque Colonna d’Istria le bénit le 4 novembre, le jour de la fête de saint Charles Borromée le saint patron du nouveau souverain, le roi Charles-Félix. Officiellement il se nomme « pont royal Saint-Charles ». Les Niçois l’appellent simplement « Pont-Neuf ».
En 1827, la communauté juive connaissant la passion du roi pour l’égyptologie lui offre un monument en forme d’obélisque et l’érige à l’entrée du pont. Lors d’une séance du , l’architecte de la ville fait remarquer aux membres du Consiglio d'Ornato que ce monument gêne l’accès au pont et propose de le déplacer au centre de la place Charles-Albert mais la proposition est refusée[3]. Le monument disparaît après l'annexion du comté de Nice à la France en 1861[4].
En 1882, le pont est détruit puis enseveli sous la couverture du Paillon et de la construction du casino municipal sur la place Masséna.
Galerie
Les deux rives du Paillon avant son embouchure en 1860. Le pont Neuf vu depuis le pont des Anges en 1863. Le pont Neuf aménagé avec ses quais en 1865. Au second plan, le pont Neuf peu avant sa démolition.
Notes
- Philippe Graff, L'exception urbaine : Nice, de la Renaissance au « Consiglio d'Ornato », Éditions Parenthèses, 2000, (ISBN 2863640666), p. 137
- Alain Ruggiero (sous la direction de), Nouvelle histoire de Nice, Toulouse, Privat, 2006, (ISBN 978-2708983359), p. 167
- Édouard Scoffier et Félix Blanchi, Le Consiglio d'Ornato: L'essor de Nice 1832-1860, Éditions Serre, 1998, (ISBN 9782864102960), p. 51
- Ses vestiges, le socle de la colonne et les sphinx sont visibles dans le musée lapidaire de la loggia de la rue de la Préfecture.