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Pistache (couleur)

Pistache est un nom de couleur utilisé dans le domaine de la mode et de la décoration qui désigne d'ordinaire une nuance de vert clair. Comme ce n'est pas toujours le cas, on préfère souvent préciser vert pistache.

Nuanciers

Nuanciers contemporains

En peinture aérosol, on trouve RV-16 vert pistache[1].

Le vert pistache est souvent un vert-jaune grisé : T 2050-6[2], Pistache[3], Pistache T80[4] mais il arrive que pistache soit un kaki : Pistache PG542[5].

Nuanciers historiques

Le Répertoire de couleurs de la Société des chrysanthémistes indique en 1905 pour les quatre tons très proches du Vert pistache que c'est la « couleur ordinaire de l'intérieur de l'amande du fruit du Pistachier comestible (…) Nuance dominante du feuillage de la Carotte cultivée, adulte, c'est-à-dire à partir de l'époque à laquelle les racines deviennent comestibles, vu à l'air mais sans soleil et à 6-8 mètres de distance » ; synonyme français : vert amande, synonyme anglais : « Apple green » (vert pomme).

En 1861 Chevreul le cote 4 jaune-vert, avec une clarté moyenne à élevée (du 5 au 10 ton). La teinte, repérée par rapport aux raies de Fraunhofer, correspond approximativement à 4 jaune-vert 10 ton - 5 ton [6]. Il ne s'agit pas de la couleur de l'amande du fruit, qui peut être du blanc au 1 jaune-vert 12 ton ou bien 2 jaune-vert 10 ton[7]. Chevreul classe également en 4 jaune-vert, bien que plus clairs, le Vert-pomme sur soie de M. Guinon (8 ton), le Vert-naissant sur soie de Tuvée (7 ton), et, plus foncés, le Casimir (de Bertèche, Bonjean et Chesnon), et un taffetas de Lyon[8], ainsi que, parmi les couleurs employées en peinture, le Cinabre vert (13 ton) et la laque vert foncé de Gademann[9]. Le vert pomme est d'une nuance plus jaune, et un peu plus clair (3 jaune-vert 8 ton)[10].

Ce nom de couleur figure dans la liste des noms de verts du commerce, qu'on peut obtenir par un mélange de jaune et de bleu dans l’Encyclopédie méthodique, en 1828[11].

Mode

Les couleurs vert tendre s'emploient depuis très longtemps dans l'habillement, sous des noms qui dépendent de l'invention des marchands. Pistache est attesté depuis au moins le XVIIIe siècle[12].

« Pour les chapeaux, les trois couleurs à la mode sont, pistache, lilas et couleur de chair », note le Journal des débats en 1804[13].

Qu'importe l'ancienneté, le pistache peut toujours être nouveau : « La robe Lamballe que nous reproduisons aujourd'hui est en faille pistache, le nouveau ton de vert de l'année » écrit Les Modes en 1929[14].

Confiserie

Dans les recettes anciennes de macarons à la pistache, on trouve le conseil d'en renforcer la couleur verte avec du vert d'épinard[15], ce qui semble indiquer une certaine proximité entre ce vert foncé, quand il est lavé de blanc, avec le vert pistache.

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel-Eugène Chevreul, « Moyen de nommer et de définir les couleurs », Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, t. 33, , p. 136 (lire en ligne)
  • Henri Dauthenay, Répertoire de couleurs pour aider à la détermination des couleurs des fleurs, des feuillages et des fruits : publié par la Société française des chrysanthémistes et René Oberthür ; avec la collaboration principale de Henri Dauthenay, et celle de MM. Julien Mouillefert, C. Harman Payne, Max Leichtlin, N. Severi et Miguel Cortès, vol. 2, Paris, Librairie horticole, (lire en ligne), p. 276 « Vert Pistache »

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) « Montana colors 94 Pistachio green », sur mtn-world.com (consulté le )
  2. « Vert pistache », sur www.tollens-editeurdecouleurs.com
  3. « Pistache », sur www.duluxvalentine.com
  4. « nuancier TISSUS », sur www.francebureau.com
  5. « Equitone Pictura », sur www.eternit.fr.
  6. Chevreul 1861, p. 29 indique que 4 jaune-vert est tangent, côté jaune, à la raie E. Avec 18 teintes intermédiaires jusqu'à la raie D, on peut donc évaluer sa longueur d'onde à 528,4 nm. Pour obtenir une couleur représentable en sRGB, il faut ajouter du gris de même luminosité et la pureté colorimétrique ne peut dépasser 50% ; elle est ici délibérément réduite à 30% pour permettre la comparaison avec les teintes des nuanciers. Pour l'évaluation du ton, on a pris la clarté CIE Lab, le ton 10 correspondant à 50 et le ton 4 à 80. Chevreul indique qu'il a utilisé, pour ses évaluations, la lumière du jour diffuse et la lumière du soleil directe. La différence entre les deux donne un petit écart de teinte (ici considéré avec la lumière du jour diffuse, illuminant D65).
  7. Chevreul 1861, p. 527
  8. Chevreul 1861, p. 157
  9. Chevreul 1861, p. 196
  10. Chevreul 1861, p. 136
  11. G.T. Doin, « Dictionnaire des teinturiers », dans Encyclopédie méthodique, manufactures et arts, t. 4, Paris, Panckoucke, Agasse, (lire en ligne), p. 121, 195.
  12. Louis-Auguste Dambourney, Recueil de procédés et d'expériences sur les teintures solides que nos végétaux indigènes communiquent aux laines et aux lainages, Paris), P.-D. Pierres, 1786-1788 (lire en ligne).
  13. Journal des débats et des décrets, « Modes », sur bnf.gallica.fr, le 6 avril 1804.
  14. Les Modes, janvier 1929, « La mode et les modes », sur gallica.bnf.fr.
  15. Émile de La Bédollière, Dictionnaire des ménages, Paris, (lire en ligne).
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