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Pierre Joseph Garidel

Pierre Joseph Garidel est un médecin et botaniste français, né le à Aix-en-Provence et mort le à Aix-en-Provence.

Pierre Joseph Garidel
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  78 ans)
Aix-en-Provence
Activités
Ranunculus arvensis, tirée de l’Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix (1715).

Enfance et Ă©tudes

Fils de Pierre Garidel, avocat, et de Louise de Barthelemy, Pierre Joseph est le cinquième enfant d'une famille de huit. Il poursuit ses études au collège des jésuites, passant ses jours de congé dans le jardin de l'apothicaire Jacques Daumas. Il y rencontre Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708). Ils herboriseront ensemble en Provence, Dauphiné et Savoie.

Il entreprend ses études de médecine à Aix avec pour professeurs Honoré Bicaise et Antoine Mérindol.

Le médecin et le botaniste

Il est reçu docteur le à Aix-en-Provence et continue de recueillir des plantes. En 1689 il rencontre le père Charles Plumier (1646-1704) de retour des Antilles et lui fait connaître Tournefort. Avec l'appui de ce dernier, il est nommé le correspondant de l'Académie des sciences. Toutefois Tournefort n'arrivera pas à lui faire quitter la Provence car « il était trop amoureux de sa botanique de Provence pour se résoudre à changer ainsi de résidence pour le gain » (lettre du de Saurin à Decormis. Bibliothèque de la Méjanes).

Le , il épouse à 48 ans Marguerite de Constant. Il n'aura pas d'enfant mais s'occupera de ses neveux et plus particulièrement de Joseph Lieutaud (1703-1780) qui deviendra médecin du roi.

Sur les conseils de Tournefort, il fait paraĂ®tre en français son seul livre Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix et dans plusieurs autres endroits de la Provence comprenant 100 planches et dĂ©crivant 1 400 plantes. Dans sa prĂ©face, Garidel insiste sur la nĂ©cessitĂ© de se fonder, pour connaĂ®tre l'efficacitĂ© des plantes, sur l'expĂ©rimentation et non pas sur l'aspect extĂ©rieur, l'odeur et le goĂ»t du vĂ©gĂ©tal. Les plantes sont prĂ©sentĂ©es par ordre alphabĂ©tique. Cent planches finement gravĂ©es sont annexĂ©es au texte. Parmi celles-ci il faut plus particulièrement remarquer celle qui concerne le Kermès qui fait l'objet d'un long dĂ©veloppement car Garidel, en tant que correspondant de l'AcadĂ©mie des sciences avait Ă©tĂ© chargĂ© de faire un mĂ©moire qu'il adressa Ă  Tournefort. Il montre que le Kermès se dĂ©veloppant sur une variĂ©tĂ© de chĂŞne auquel il a donnĂ© son nom, n'est pas une graine mais un animal (cochenille Kermes vermilio). La planche est très dĂ©taillĂ©e.

Il est particulièrement mis à l'épreuve durant la grande peste de 1720 : « Nous sommes ici parmi les morts et les mourants. Les secours de la médecine sont trop faibles contre un mal que les païens ont traité de divin ».

Il meurt après une attaque d'apoplexie, le à près de 78 ans et il est enseveli en l'église des Révérends pères observantins dans le caveau familial.

Ĺ’uvres

  • Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix-en-Provence et dans plusieurs autres endroits de la Provence, Aix, Joseph David imprimeur du roy, 1715. 1 volume in folio avec XLVII pages de prĂ©face et d'explications des noms d'auteurs botanistes, 522 pages de texte et 22 pages non chiffrĂ©es de tables, avec 100 planches et un frontispice (Lire en ligne).

Une critique élogieuse de ce livre parait dans le Journal des Savants en 1718 qui précise que « M. Garidel a pour la botanique le même goût qu'avait le célèbre M. de Tournefort dont il était le compagnon d'étude et ami dès l'enfance ; il joint à ce goût une expérience acquise par une longue pratique de sa profession ». L'article se termine en précisant qu'« il serait à souhaiter pour le progrès de la botanique que tous ceux qui traitent de cette matière le fassent avec autant d' exactitude et de détail que M. Garidel et sussent en tirer autant d'avantage »[1].

Hommages

Carl von Linné (1707-1778) a repris le nom de Garidella donné par Tournefort (1700, p. 655) en son honneur à un genre de plante de la famille des renonculacées. On a décrit deux espèces de ce genre dont la Garidelle Nigelle (Garidella nigellastrum), plante messicole typique que l'on ne trouve plus que dans le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône ; la seule station stable se trouve dans le Vaucluse où des efforts sont menés conjointement par le Parc Naturel Régional du Luberon[2] et le Conservatoire national de botanique de Porquerolles[3] pour préserver le site. Cette plante est protégée au titre de l'annexe I de l'arrêté ministériel du [4].

La ville de Manosque a donné le nom de Pierre Garidel à un de ses boulevards.

Sources

  • Georges J. Aillaud, Yvon Georgelin, Henri Tachoire : Marseille 2600 ans de dĂ©couvertes scientifiques, Publications de l'UniversitĂ© de Provence, 2002.
  • Georges J.Aillaud, Jean-Patrick Ferrari et Guy Hazzan : Les botanistes Ă  Marseille et en Provence du XVIe au XIXe siècle (catalogue de l'exposition) ville de Marseille, 1982, 136 p. + 12 pl.
  • Roux-AlphĂ©ran : Les rues d'Aix, Éd. Aubin, 1848, tome 2 p. 104 (article rue des Bernardines).
  • Philippe Danton et Michel Baffray, Inventaire des plantes protĂ©gĂ©es en France, Mulhouse, Nathan, 1995.

Références et liens

  1. Journal des Savants, page 566 Ă  572
  2. Site du parc du Luberon
  3. Plan pour la conservation des plantes messicoles (page14/71) du conservatoire de botanique de Porquerolles
  4. Jean-Pierre Reduron (dir.), Philippe Danton et Michel Baffray (préf. Jacques Rocher), Inventaire des plantes protégées en France, Mulhouse, Nathan, , 294 p. (ISBN 2-09-278486-2), p. 130.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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