Pha Trelgen Changchup Sempa
Singe-ancĂȘtre mythique du peuple tibĂ©tain. Il est avec Gesar de Ling et AvalokiteĆvara l'une des figures les plus importantes de la culture tibĂ©taine[1]. On le considĂšre parfois comme l'incarnation du bodhisattva de la compassion. Pa signifie de fait « pĂšre », Drengen « vieux singe », Changchop peut ĂȘtre traduit par « compassion » et Simpa par « cĆur ».
La naissance des premiers Tibétains
Dans un mythe de la crĂ©ation trĂšs populaire au Tibet, le monde Ă©tait Ă lâorigine recouvert dâeau. Celle-ci sâĂ©vapora peu Ă peu, laissant place Ă la vie animale. Sur les terres Ă©mergĂ©es du Tibet arriva un singe qui sâĂ©tait retirĂ© dans ce pays pour se plonger dans la mĂ©ditation et suivre une vie dâascĂ©tisme et de chastetĂ©. Il sâinstalla sur le mont Gangpori, qui surplombe aujourdâhui la ville Tsetang dans la prĂ©fecture de Lhoka au Sud du Tibet. Un jour, alors quâil Ă©tait assis en mĂ©ditation, un dĂ©mon femelle vint pour le sĂ©duire. Selon les traditions celle-ci serait de mĂȘme la manifestation de la bodhisattva TÄrÄ, Jetsun Dolma en tibĂ©tain, Ă©galement symbole de lâĂ©nergie de la compassion ainsi que protectrice des marchands et voyageurs. Elle le menaça de se rendre auprĂšs dâun dĂ©mon sâil ne voulait pas sâunir Ă elle et de concevoir ainsi une multitude de petits monstres qui anĂ©antiraient les ĂȘtres. Le sage singe se plia Ă sa volontĂ© et demanda Ă AvalokiteĆvara lâautorisation de lâĂ©pouser. Ce dernier bĂ©nit le singe et la dĂ©mone et, quelques mois plus tard, six petits singes naquirent de leur union. Le singe laissa ses six enfants grandir en forĂȘt, mais aprĂšs trois annĂ©es, il dĂ©couvrit quâils Ă©taient devenu cinq cents. Les fruits de la forĂȘt nâĂ©taient dĂšs lors plus suffisants pour les alimenter et les cinq cents singes implorĂšrent leur pĂšre de les aider Ă trouver de la nourriture. Celui-ci ne sachant que faire, sâen alla de nouveau trouver le dieu de la compassion pour lui demander de lâaide. AvalokiteĆvara se rendit alors sur le mont Meru, ou Sumeru, qui correspondrait aujourdâhui au mont Kailash ; lieu sacrĂ© aussi bien pour les bouddhistes que les hindouistes, ainsi que pour les jaĂŻns et les bönpo. Selon certains, il cueillit au sommet de la montagne une poignĂ©e dâorge, pour dâautres, il aurait extrait directement de son propre corps cinq cĂ©rĂ©ales quâil aurait ensuite offertes au singe pĂšre. Ce dernier apprit alors la culture et aprĂšs une bonne moisson, put enfin nourrir tous ses enfants. Ă mesure quâils se nourrirent de cĂ©rĂ©ales, les singes perdirent peu Ă peu leurs poils ainsi que leur queue. Ils commencĂšrent Ă©galement Ă utiliser des ustensiles en os et en pierre puis fabriquĂšrent vĂȘtement et maisons jusquâĂ former une civilisation dont le peuple tibĂ©tain descendrait.
Autre version
L'on raconte Ă©galement que, voyant le monde peuplĂ© de dĂ©mons, AvalokiteĆvara, le bodhisattva de la compassion fut pris de pitiĂ© pour la Terre. Il s'incarna alors en singe et s'accoupla avec une ogresse des rochers. De cette union naquirent six singes qui reprĂ©sentent les six clans principaux constituant le peuple tibĂ©tain[2].
Notes et références
- le mythe est attestĂ© dans l'Ćuvre Maáči bka' 'bum, attribuĂ©e au souverain Songtsen Gampo.
- Khar, Rabgong Dorjee (1991). "A Brief Discussion on Tibetan History Prior to Nyatri Tsenpo." Translated by Richard Guard and Sangye Tandar. The Tibet Journal. Vol. XVI No. 3. Autumn 1991, pp. 52-62. (This article originally appeared in the Tibetan quarterly Bod-ljongs zhib-'jug (No. 1, 1986).
Bibliographie
SEGARRA AndrĂ©, Du Singe au Signe ou la figure du Trickster Ă travers les deux principaux personnages du RÄmÄyaáča et du XÄ«yĂłu jĂŹ : Hanuman et Sun Wukong, mĂ©moire de littĂ©rature sous la direction de ValĂ©rie DeshouliĂšres, UniversitĂ© Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 2007.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- (en) Mt. Gongpori and the Monkey Cave, tibettrip.com (en anglais)
- (zh)
- (fr) Pa Drengen Changchop Simpa Do you know more about him? (internationaltibet.xooit.com)