Petite chapelle Notre-Dame-de-Pitié
La petite chapelle Notre-Dame-de-Pitié est un édifice religieux privé situé dans le quartier Bonsecours à Trouville-sur-Mer.
La petite chapelle
Type | |
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Période |
XXe siècle |
Architecte |
Valère Fourneau (1837-1935) |
Construction |
1902 |
Commanditaire |
Héritiers Croix |
Propriétaire |
Famille Croix |
Pays | |
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Commune |
Trouville-sur-Mer |
Adresse |
34 rue de la chapelle |
Coordonnées |
49° 22′ 09″ N, 0° 04′ 54″ E |
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Historique
Avant 1600 la famille de Surtainville originaire du Cotentin et habitant Hennequeville fait édifier une chapelle. À la fin du XVIe, Guillaume Croix marin d'Hennequeville épouse Marie de Surtainville fille de Robert de Surtainville. Pour remercier la Vierge de cette union, Guillaume dedie la chapelle à Notre Dame de Pitié [1]. En 1677, elle figure déjà sur la carte de Boissaye du Bocage [2]
En 1761 après le décès de Robert Croix, troisième du nom[3], ses héritiers se partagent ses biens et la parcelle sur laquelle est située la chapelle échoit à son fils Pierre, sous la condition que la chapelle reste en indivis entre tous les descendants de Guillaume qui s'engagent à en assurer l'entretien et la reconstruction si nécessaire.
Vers 1800 les anciens murs de la première chapelle en colombage et torchis sont remplacés par des murs en blocage recouvert de crépi blanc. Le rôle d'amer de la petite chapelle est également accentué par la présence d'une grande croix au sommet du toit visible des bateaux[4].
En 1852, Marguerite Julie Croix propriétaire du lot de la chapelle (cadastré 224, section B, 2e feuille[5]) décide de vendre à Alexandre Lucy riche propriétaire de Saint-Germain-en-Laye. Celui-ci désirant dégager la vue sur la mer demande l'autorisation de destruction de la chapelle provocant de la part des descendants Croix, toujours en indivis, une action en justice dont l'issue en 1856 est la conservation de la chapelle.
Le 28 mai 1902, alors que deux ouvriers procèdent à des travaux d'entretien, un craquement se fait entendre et le toit et une partie des murs s'écroulent. Les descendants de Guillaume fidèles à leur engagement se réunissent dès le mois de juin et un devis est établi en juillet par Eugène Barbier. La troisième et dernière chapelle est allongée vers la rue pour augmenter sa contenance à une quarantaine de personnes. La nouvelle chapelle est bénite le 27 septembre 1902 par l'abbé Lefèvre curé de Manerbe [6] - [7]. Une plaque de marbre fixée à droite à l'entrée dans la chapelle donne la liste des donateurs descendants de Guillaume. En 1923 la voute de l'abside est peinte d'une fresque naïve évoquant la rencontre de Guillaume et Marie sur la plage.
Le retable d'origine, d'époque Louis XIII à colonnes torsadées encadrant une Pietà, d'après Antoine van Dyck, a été conservé.
Usage
Depuis le partage de la succession, une messe était dite par le curé d'Hennequeville chaque vendredi. La chapelle dépendant de l'abbaye de Fécamp un désaccord sur la nomination du curé et des remarques de ce dernier sur la difficulté de descendre d'Hennequeville à Bon-Secours aboutissent à la nomination du curé de Trouville pour dire les messes après l'annexion d'Hennequeville par Trouville en 1847. À ce jour la chapelle sert pour une messe annuelle le vendredi précédant le Dimanche des Rameaux[8].
Folklore
« La fête de la petite chapelle », une fête enfantine avait lieu à l'occasion des Rameaux, défilé des enfants des écoles, distribution de goûter et de tickets de manèges[9]. Un grand concours de domino destiné aux adultes se déroulait dans les cafés du quartier désignant le "Domino d'or" de l'année. Dans la rue de l'atelier Boinne des parties du "jeu de butte" donnaient lieu à des paris d'argent entre pêcheurs. En 1985 la fête existe encore et un lâcher de ballons (concours de distance parcourue) est organisé par le comité des fêtes.
Actualité
En 2017 les propriétaires actuels expriment le désir de faire don de la chapelle à la municipalité de Trouville, sous certaines conditions. Cette requête, acceptée sur le principe par le conseil municipal du 17 février, est actuellement toujours en suspens. À cette occasion; le 10 août 2017, un inventaire du mobilier et une estimation de la chapelle et de son contenu sont dressés à la demande de la mairie. Après la dernière messe de 2018, la présence de mérule est constatée amenant la fermeture de la chapelle au public et le démontage des ornements ainsi que l'évacuation du mobilier. La chapelle est donc nue aujourd'hui et son devenir incertain.
Notes et références
- Notre-Dame-de-Pitié Revue de l'Avranchin et du pays de Granville.
- Carte Boissaye du Bocage sur gallica
- Arbre généalogique sur geneanet.
- Après la construction des villas en premier rang, la grande croix n'est plus présente
- Plan cadastral archives du Calvados.
- Bénédiction gallica BnF
- Arthur Lefèvre également curé du Pré-d'Auge est l'auteur d'un ouvrage sur la céramique de ce centre normand connu pour ses carrelages et ses épis de faitage
- Trouville. La « petite chapelle », légendes et histoire de famille, Ouest-France
- La participation des forains explique la statue de sainte Rita présente dans la chapelle.
Voir aussi
Liens externes
- Ressources relatives à la religion :
- Le Pays d'Auge
- Jurisprudence des cours impériales de Rouen et de Caen (1856)
- Fonds Eugène Barbier