Paul Merula

D’une famille distinguée ayant produit plusieurs hommes de mérite, dont le réformateur martyr Engel de Merle (nl), il était le fils de Jacoba Heermann et Willem Merula. Après avoir fréquenté l'école à Dordrecht et à Delft, il s'inscrit à l’université de Leyde. Après avoir terminé avec succès ses études élémentaires à Dordrecht et à Delft, il visite, suivant la coutume généralement répandue à cette époque, les principales académies de l’étranger : Italie, France, Allemagne, Angleterre, Genève, Bâle et Strasbourg, pour se perfectionner par les leçons des plus célèbres professeurs de l’époque, étudiant notamment le droit et les lettres avec Cujas à l’université de Paris, à l’université d'Orléans et à l’université de Bourges. Dans certains cas, il gagnait sa vie comme précepteur et proviseur adjoint[1].

Revenu dans sa ville natale après neuf ans d’absence, il se livra d’abord au droit, s’installant à la Haye, où il a commencé à exercer la profession d’avocat à la cour de Hollande, fréquentant le barreau avec succès pendant quatre années. Au cours de ces années, il a travaillé sur un manuel de droit civil intitulé Manier van procederen in de Provintiën van Holland, Zeeland ende West-Vriesland, belangende civiele zaaken enz[n 1]. En 1592, il a été nommé à la chaire d’histoire de l’université de Leyde, vacante par la démission de Juste Lipse et titularisé l’année suivante. En 1598, il succéda à Johan van der Does, dont il fut l’ami[n 2], au poste de bibliothécaire. Les États-généraux le nommèrent leur historiographe[2]. À cette époque, il travaillait sur des milliers de pièces pour une Historia Belgica, traitant principalement de la guerre contre les Espagnols, restée à l’état de manuscrit. En 1603, il fut nommé rector magnificus de l'université[1].

L’excès de travail et d’application ayant affaibli sa santé, on lui conseilla de voyager pour se rétablir ; et il se rendit avec sa famille à Rostock, où il demeura deux mois ; mais comme il se disposait à venir reprendre ses fonctions. il fut saisi d’une fièvre maligne, accompagnée d’un vomissement de sang, dont il a succombé. De son mariage avec Judith Buys, fille du Conseil des États de Hollande Bartholomäus Buys Gryphius, il avait eu neuf enfants[1].

Son œuvre la plus importante était une histoire en deux parties de la Hollande et du Gueldre. Il a publié une bonne édition des Fragments d’Ennius, avec des notes[n 3] , une autre d’Eutrope, avec la Continuation de Paul Diacre ; la Vie d’Érasme et celle du fameux théologien protestant berruyer François du Jon, ainsi que l’édition princeps de l’Expositio du Cantique des Cantiques de Williram von Ebersberg, qui a été largement cité par les humanistes du XVII^e siècle[1].

Scaliger a écrit, à son sujet :

« Merula a trois états, historiographe des États dont il a 1 000 livres, bibliothécaire dont il : 300 livres et professeur en histoire… C’est un pauvre esprit et jugement… Il est fat mais bon homme, et ne m’apprendra rien de nouveau[n 4]. »

Placaten ende Ordonnantien van de Wildernissen ende Jachtbedrijf (1605)

• (nl) Manier van procederen in de Provintien van Holland, Zeeland ende West-Friesland, belangende Civile Zaaken, getrouwlijk ende met neerstigheid byeen vergaderd uit alle Ordonnantien, Privilegien, Instructien, Missiven, Acten, Apostillen etc. tot dien einde inde honderd jaaren herwaards, bij de Hooge Overigheid of van wegen dezelve uitgegeven: alles met Civile en Canonyke regten, nevens de Regtsgeleerden, zo nieuwe, als oude meeningen bevestigd, Leyde, 1592 ; La Hague, 1619, 1631, 1681 ; Delft, 1705.
• (la) Urbis Romae Delineatio, et methodica ex variis Authoribus Descriptio Leyde, 1599.
• (la) Eutropii Historiae Romanae Libri X et Pauli Diaconi Libri XVIII ex editione P.M, Leyde, 1592, 1594.
• (la) Ennii Annalium Libri XVIII, quae apud varios autores, supererant Fragmenta, collecta, composita, illustrata ab Paulo G.F.P.N. Merula, Leyde, 1595.
• (la) Vita Francisci Junii, Beturicensis, ab ipsomet Junio scripta, Leyde, 1595, Genf, 1602.
• (la) Willerami Abbatis in Canticum Canticorum paraphrasis genuina, prior Rythmis Latinis, altera veteri linguâ Francicâ, addita Explicatio Linguâ Belgicâ et notae quibus veterum vocum Francicaram ratio redditur, Leyde, 1596, 1598.
• (la) Fidelis et succincta commemoratio rerum adversus Angelum Merulam tragice gestarum ab Inquisitoribus, Leyde, 1604.
• (la) Placaten ende Ordonnantien van de Wildernissen ende Jachtbedrijf, 1605; Groningen, 1672.
• (la) Vita Desiderii Erasmi, ex ipsius manu fideliter repraesentata. Additi sunt Epistolarum ipsius Libri duo, collecti et editi a P.M., Leyde, 1607.
• (la) Cosmographia generalis Libri tres, item Geographiae particularis Libri quatuor: quibus Europa in genere; speciatim Hispania et Gallia, Italia, describuntur. Cum Tabulis Geographieis, Amsterdam, 1605, 1621 & 1636
• (nl) Tydt-Threzoor, ofte kort ende bondich verhael van den standt der Kercken ende de Wereltlicke regieringen; vervattende beneffens de Successie der Pausen, Patriarchen, Eerst-Bisschoppen, Bisschoppen, etc. Keysers, Koningen, Vorsten, Princen, etc. Geestelycke Ordens, vermaerde Schrijvers, Ketters etc. de gedenckwaerdichste geschiedenissen over den ganschen Aertbodem, van Christi geboorte af tot den tegenwoordigen jare, 1614 met groote vlydt ende naersticheydt opgezocht ende by een gestelt, den tijdt omtrent van twaelf hondert jaren; door P.M.J.C. Historie Schrijver der Vereenichde Nederlanden. Voltrocken ende vervolght van den jare MCC tot den tegenwoordige jare MDCXIIII by synen soon Gulielmum Merulam, Leyde, 1614, 1627, 1639.
• (la) Diatriba de statu Reipublicae Batavicae, cum Libello de Republica atque urbibus Hollandiae, Herausgeber Joachimo Mörsio, éd., Leyde, 1618.
• (la) Opera posthuma de Natura Reipublicae Batavicae: accessere Dominici Baudii Orationes omnes, Leyde, 1625
• (la) Commentariolus de statu confoederatarum Provinciar. Batava. Accessit de eadem materia P. Merulae diatribe, P. Scriverius, éd., La Hague, 1650.
• (la) Oratie over den Aert en Eigenschap der Batavischen Republiek, Enkhuizen, 1642
• (la) Vita Joannis Capnionis, cum ejusdem Epistolarum Libris, Leyde, 1642.
• (la) Dissertatio de Maribus, achter de verhandeling van Grotius de Mari libero, Leyde, 1623, 1635.
• (la) Italia, Gallia et Hispania, Amsterdam, 1636.
• (la) De Romanorum Comitiis et Praemiis, quae militiam sequebantur. Opuscula posthuma, Joh. Boschio, éd., Leyde, 1675.
• (la) Opera varia posthuma juxta Autographum cum amplissimo indice edita et recensita, Leyde, 1684.

• Henning Witte, Memoriae philosophorum, oratorum, poetarum, historicorum et philologorum nostri seculi clarissimorum renovatae decas prima, Frankfurt/Main, 1679, p. 6, (MATEO)
• « 1057 » dans Johann Heinrich Zedler, Universal Lexicon, vol. 20, Leipzig, 1739 (lire en ligne), p. 537
• (de) Franz Eyssenhardt, « Merula, Paul », dans Allgemeine Deutsche Biographie (ADB), vol. 21, Leipzig, Duncker & Humblot, 1885, p. 476
• Christian Gottlieb Jöcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon, Darinne die Gelehrten aller Stände sowohl männ- als weiblichen Geschlechts, welche vom Anfange der Welt bis auf die ietzige Zeit gelebt, und sich der gelehrten Welt bekannt gemacht, Nach ihrer Geburt, Leben, merckwürdigen Geschichten, Absterben und Schrifften aus den glaubwürdigsten Scribenten in alphabetischer Ordnung beschrieben werden, Leipzig, Verlag Johann Friedrich Gleditsch, 1751, vol. 3, p. 471.
• (nl) Sikko Popta Haak et Petrus Johannes Blok, Philipp Christiaan Molhuysen (dir.), « Merula, Paulus », Nieuw Nederlandsch Biografisch Woordenboek, Amsterdam, N. Israel, t. 2,‎ 1974, p. 902–904 (lire en ligne).
• (nl) Abraham Jacob van der Aa, Biographisch Woordenboek der Nederlanden, t. 12, Haarlem, Verlag J. J. van Brederode, 1869 (lire en ligne), partie 1, p. 675.
• Barend Glasius, Biographisch Woordenboek van Nederlandsche Godgeleerden, Gebrüder Muller, ’s-Hertogenbosch, 1858, vol. 2, p. 500 (Online, niederländisch)

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• (nl) « Paul Merula », sur Bibliothèque numérique de littérature néerlandaise (DBNL) (consulté le 7 août 2021)].