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Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans

Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans est une initiative, lancée par des professionnels de la petite enfance, en , en réponse au rapport rédigé par l'Inserm sur les troubles des conduites du jeune enfant et au projet de loi qui s'appuie en partie sur lui. Il s'agit d'une part de contester sur un plan scientifique l’approche prônée dans ce rapport et d'autre part de dénoncer l'utilisation sécuritaire qui peut en être faite. La pétition, populaire, entraîne un débat dans l'opinion, une série d'ouvrages est publiée de à , et un premier colloque est organisé en . Le projet de loi est retiré la même année.

A contrario de cette illustration pour Pierre l'ébouriffé, 1872, trad. par Louis Ratisbonne, Trim (éd.) de Struwwelpeter par Heinrich Hoffmann

Historique

Le rapport de l'Inserm

Fin 2005, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publie une expertise sur le « trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent »[1]. Le rapport préconisait « le repérage des perturbations du comportement dès la crèche et l’école maternelle » pour éviter la survenue de comportements délinquants à l’adolescence alors mis en avant par le gouvernement[2] - [3].

L'initiative Pas de zéro de conduite

Pour rĂ©agir Ă  ce qu'ils considèrent comme une « corrĂ©lation abusive entre des difficultĂ©s psychiques de l’enfant et une Ă©volution vers la dĂ©linquance », l’appel « Pas de 0 de conduite pour les enfants de trois ans » Ă©tait lancĂ© par un groupe de praticiens dont Pierre Delion, pĂ©dopsychiatre au CHU de Lille, Bernard Golse, pĂ©dopsychiatre Ă  l’hĂ´pital Necker, Ă  Paris, Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, Christine Bellas-Cabane, prĂ©sidente du Syndicat national des mĂ©decins de protection maternelle et infantile, Sylviane Giampino, fondatrice de l’Association nationale des psychologues pour la petite enfance, et François Bourdillon, prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© française de santĂ© publique[3]. Cette pĂ©tition, mise en ligne le , stipule Ă©galement : « plutĂ´t que de tenter le dressage ou le rabotage des comportements, il convient de reconnaĂ®tre la souffrance psychique de certains enfants Ă  travers leur subjectivitĂ© naissante et de leur permettre de bĂ©nĂ©ficier d’une palette thĂ©rapeutique la plus variĂ©e »[3] ; elle recueille environ 200 000 signatures[2]

L’expertise de l’Inserm suscite de nombreuses inquiétudes, ses orientations pouvant appuyer les préconisations du « rapport Bénisti sur la prévention de la délinquance », un rapport discuté, rédigé par le député UMP Jacques-Alain Bénisti (UMP) en - et remis au ministre de l’Intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy, pour alimenter le débat sur l’avant-projet de loi sur la prévention de la délinquance[3].

En 2006, le gouvernement annonce le retrait de l’article sur le dépistage précoce du projet de loi prévention de la délinquance et renonce à l’idée d’un carnet de comportement dès la maternelle[2].

Face à l’ampleur du mouvement, le ministre de la santé charge l’Inserm d’organiser un colloque. Intitulé « Trouble des conduites : de la clinique à la recherche » ( à Paris). Il débouche en sur l'annonce de la refonte des méthodes d’expertises de l'Inserm dans le domaine de la santé psychique[2].

Publications

  • Pas de zĂ©ro de conduite pour les enfants de 3 ans !, Érès, , 240 p. (ISBN 9782749206752).
  • Enfants turbulents : l'enfer est-il pavĂ© de bonnes prĂ©ventions ?, Érès, , 304 p. (ISBN 9782749208800).
  • Les enfants au carrĂ© ? : Une prĂ©vention qui ne tourne pas rond !, Érès, , 256 p. (ISBN 9782749214054).
  • Petite enfance : pour une prĂ©vention prĂ©venante : Manifeste, Érès, , 40 p. (ISBN 9782749214603).
  • La prĂ©vention prĂ©venante en action, Érès, , 248 p. (ISBN 9782749215167).

Notes et références

  1. « Trouble des conduites chez l'enfant et l'adolescent », expertise collective INSERM, 2005
  2. « Vigilance pour Pas de zéro de conduite », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Cécile Prieur, « Le projet de dépistage précoce des troubles du comportement suscite un tollé », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • [tribune] Jean-Claude Ameisen et Didier Sicard, « L’expertise mĂ©dicale, otage de l’obsession sĂ©curitaire », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Nicolas Georgieff, « Ă€ propos de l'expertise collective de lINSERM sur le « trouble des conduites Â» : quelques problèmes critiques de la pĂ©dopsychiatrie contemporaine », La psychiatrie de l'enfant, vol. 51, no 1,‎ , p. 5-42 (DOI 10.3917/psye.511.0005, lire en ligne)
  • [compte-rendu] Anne Chemin, « "Nos enfants sous haute surveillance", de Sylviane Giampino et Catherine Vidal : les enfants, futurs dĂ©linquants ? », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  • [tribune] Collectif Pas de zĂ©ro de conduite pour les enfants de trois ans, « Il faut protĂ©ger la petite enfance du sĂ©curitaire », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )

Liens externes

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