Parti des ouvriers et des paysans
Le Parti des ouvriers et des paysans (ćŽćèŸČæ°ć , RĆdĆnĆmintĆ) est un ancien parti politique japonais fondĂ© en puis dissous par le gouvernement japonais le .
Parti des ouvriers et des paysans (ja) ćŽćèŸČæ°ć / RĆdĆnĆmintĆ | |
Présentation | |
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Président | Ikuo Oyama |
Fondation | |
Disparition | |
Positionnement | ExtrĂȘme gauche |
Idéologie | Socialisme démocratique Marxisme |
AdhĂ©rents | 90 000 (c.â1928) |
Couleurs | Rouge |
FondĂ© pour prendre la suite du Parti des paysans et des ouvriers (èŸČæ°ćŽćć , NĆminrĆdĆtĆ), dont l'existence n'avait durĂ© que deux heures le avant d'ĂȘtre interdit par le gouvernement, il est dĂšs ses dĂ©buts trĂšs proche de membres du Parti communiste japonais (PCJ), qui est illĂ©gal. Cette influence du PCJ fait que le parti met en avant la lutte des classes[1]. Il est alors la gauche lĂ©gale du mouvement ouvrier japonais[2]. Ă la suite de l'Incident du 15 mars, le parti est dissous.
Ikuo Oyama en est le président[3] - [4].
Au moment de sa dissolution en 1928, on estime que le parti possÚde 90 000 membres répartis en 131 sections locales[5].
Histoire
Campagnes de 1927 et 1928
Le parti participe aux deux premiĂšres Ă©lections au suffrage universel masculin au Japon.
Aux Ă©lections prĂ©fectorales de 1927, le parti prĂ©sente 108 candidats, 13 seront Ă©lus : neuf dans des zones rurales et quatre dans des zones urbaines[6]. L'essentiel des votes provenant d'endroits oĂč l'Union paysanne japonaise est la plus active : dans les prĂ©fectures de Kagawa, Niigata, Akita et HyĆgo. Au total les candidats engrangent 119 169 voix[6].
Aux Ă©lections lĂ©gislatives japonaises de 1928, le parti prĂ©sente dans son programme des revendications pour la fin de toute forme de discrimination raciale ainsi que pour la rĂ©duction des forces armĂ©es[7]. InfluencĂ© par ses liens avec le Parti communiste japonais (PCJ), les slogans marxistes et rĂ©volutionnaires comme « Ătablissement du gouvernement des ouvriers et des paysans ! » ou « Vive la dictature du prolĂ©tariat ! » sont utilisĂ©s pendant la campagne[1] - [8].
En effet, onze candidats du Parti des ouvriers et des paysans pour ces Ă©lections sont communistes ou membres du PCJ[9]. Parmi eux, KyĆ«ichi Tokuda qui sera plus tard secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du PCJ[10], ou le syndicaliste Kenzo Yamamoto qui est un membre proĂ©minent de ce mĂȘme parti. Ce dernier se prĂ©sente dans la 1er circonscription de Hokkaido et compte Takiji Kobayashi dans son Ă©quipe de campagne[11] - [12] - [13].
La campagne est marquĂ©e par une grande interfĂ©rence de la part du gouvernement[14]. Le gouvernement faisant preuve d'une rĂ©pression particuliĂšrement fĂ©roce Ă l'encontre des partis prolĂ©tariens : les meetings Ă©lectoraux, notamment ceux de Ikuo Oyama, sont interrompus ou annulĂ©s par la police pour des motifs fallacieux, les militants arrĂȘtĂ©s et certains quartiers gĂ©nĂ©raux perquisitionnĂ©s[15].
Les 40 candidats du Parti des ouvriers et des paysans reçoivent au total 181 141 votes, soit 1,9 % des voix exprimĂ©es nationalement[16]. Certaines sources faisant Ă©tat de 193 047 voix provenant Ă 77 % des zones rurales, oĂč le parti avait investi 32 de ses candidats[17]. Deux candidats sont Ă©lus : Senji Yamamoto et ChĆzaburĆ Mizutani[18].
Le Parti des ouvriers et des paysans entre ensuite en négociation avec les deux autres partis prolétariens ayant eu des élus à ces élections pour former un groupe parlementaire. Ces deux derniers posent comme premiÚre condition que le Parti des ouvriers et des paysans abandonne toute référence au communisme, avant d'abandonner cette demande et d'accepter de joindre leurs forces[7].
RĂ©sultats Ă©lectoraux
Ălections prĂ©fectorales
AnnĂ©e | 1er tour | Ălus | |
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Voix | % | ||
1927 | 119 169 | 13 / ? |
Ălections lĂ©gislatives
Année | 1er tour | SiÚges | |
---|---|---|---|
Voix | % | ||
1928 | 181 141 | 1,9 | 2 / 466 |
Annexes
Bibliographie
- (en) Kenneth Colegrove, « The Japanese General Election of 1928 », The American Political Science Review, vol. 22, no 2,â , p. 401â407 (JSTOR 1945477)
- (en) Kenneth Colegrove, « Labor Parties in Japan », The American Political Science Review, vol. 23, no 2,â , p. 329-363 (JSTOR 1945218)
- (en) Junji Banno, The Political Economy of Japanese Society, Oxford, Oxford University Press, (lire en ligne), p. 376
- (en) Chushichi Tsuzuki, The Pursuit of Power in Modern Japan 1825 â 1995, Oxford, Oxford University Press, (lire en ligne), p. 562
Notes et références
- Kaiko Miyazaki, « Les parias des houillĂšres du ChikuhĆ : assimilationou surdiscrimination ? », Cipango, no 23,â , p. 106 (DOI 10.4000/cipango.3496)
- (en) Vera C. Mackie, Creating Socialist Women in Japan : Gender, Labour and Activism, 1900â1937, Cambridge, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 137
- (en) Andrew E. Barshay, State and Intellectual in Imperial Japan : The Public Man in Crisis, Berkeley, University of California Press, (lire en ligne), p. 187â188
- Tsuzuki 2000, p. 533
- Colegrove 1929, p. 361
- Banno 1997, p. 238
- Colegrove 1929, p. 349
- (en) Robert A. Scalapino, The Japanese Communist Movement, 1920â1966, Berkeley, University of California Press, (lire en ligne), p. 33
- (en) Stephen S. Large, Showa Japan: Political, Economic and Social History 1926â1989, Londres, Routledge, (lire en ligne), p. 122
- (en) Branko M. LaziÄ et Milorad M. Drachkovitch, Biographical Dictionary of the Comintern, Stanford, Hoover Institution Press, (lire en ligne), p. 472â473
- (en) Branko M. LaziÄ et Milorad M. Drachkovitch, Biographical Dictionary of the Comintern, Stanford, Hoover Institution Press, (lire en ligne), p. 519
- Ogino 2013, p. 136
- (en) YĆichi Komori, « Introduction », dans Takiji Kobayashi, The Crab Cannery Ship and Other Novels of Struggle, Honolulu, University of Hawaii Press, , p. 6-7
- Banno 1997, p. 241
- Colegrove 1929, p. 335
- Colegrove 1928, p. 406
- Banno 1997, p. 240
- Tsuzuki 2000, p. 258259