Parti de l'unité et du rassemblement
Le Parti de l'Unité et du Rassemblement (PUR) est un parti politique sénégalais, fondé le par Cheikh Mouhamadou Moustapha Sy, chef religieux et guide des Moustarchidines, une branche rigoriste de la confrérie des Tidianes du Sénégal[1].Les couleurs du parti sont le vert et le blanc, son symbole est représenté par deux colombes se faisant face.
Parti de l'unité et du rassemblement | |
Présentation | |
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Président | Cheikh Mouhamadou Moustapha Sy |
Fondation | |
Siège | 6207 Liberté VI, Dakar, Sénégal |
Couleurs | Vert et blanc |
Représentation | |
Députés | 11 / 165 |
En 2000, le fondateur du parti dépose sa candidature pour les élections présidentielles mais finit par la retirer[2]. De 2000 à 2017, le PUR n'est plus aussi présent sur la scène politique sénégalaise et reste méconnu de beaucoup.
Lors des élections législatives de 2017, le PUR arrive à obtenir trois sièges à l'assemblée nationale.
Élections présidentielles
Le PUR participe à sa première élection présidentielle en 2019 avec comme candidat le professeur Issa Sall [3]lui-même membre de la tarikha Tidiane, ancien député et désigné par Serigne Moustapha Sy, guide spirituel du mouvement Moustarchidines[4]. Il affronte lors de cette élection quatre autres candidats dont le président sortant et finit quatrième avec un score de 178 533 voix soit 4.69% échouant ainsi à son plus grand défi, convaincre au-delà du cercle très soudé mais restreint de son électorat religieux habituel.
Mais Issa Sall reste la surprise de cette élection avec sa capacité à rassembler les 53 000 parrainages de citoyens nécessaires pour figurer parmi les candidats. Une étape franchie grâce à une base électorale composée de fidèles religieux Tidianes, les Moustarchidines, une branche rigoriste de la Tidjaniya, l'une des plus grandes confréries soufies du Sénégal. Lui-même est membre la dahira Moustarchidine Wal Moustarchidati (« Cercle des hommes et des femmes à la recherche de la juste voie »)[5] - [6].
Polémiques
Événements de 1994
En 1994, un événement tragique implique des membres de l'organisation « Moustarchidini wal moustarchidati », organisation du fondateur du PUR. En février de l'année précédente, Moustapha Sy guide des Moustarchidines est arrêté, inculpé, jugé et condamné à un an de prison pour " trouble de nature à discréditer l’État".
Les incidents meurtriers ont éclaté à la suite d'une réunion publique organisée par la Confédération des forces démocratiques, qui regroupait la plupart des partis de l’opposition de l’époque dont le principal, le Parti Démocratique Sénégalais de Me Abdoulaye Wade, quelques organisations de la société civile et des membres du mouvement « Moustarchidini wal moustarchidati » qui étaient fortement présents pour réclamer la libération de leur leader.
Enflammés par les discours va-t-en-guerre des leaders présents et encouragés par Abdoulaye Wade qui déclarera "Vous voulez marcher, eh bien faites-le donc, marchez si c’est ce que vous voulez, ce n’est pas interdit par la Constitution !", des centaines de jeunes armés, le visage masqué, déferlent sur le centre-ville en direction du palais présidentiel, en criant des slogans hostiles au président Abdou Diouf, saccageant tout sur leur passage, et attaquant les forces de l'ordre qui tentaient de les contenir à coups de grenades lacrymogènes[7].
Surpris par le nombre, les policiers tentent de se replier mais sont trop vite dépassés par la masse. Les échauffourées, d’une rare violence, donneront lieu à la mort de six policiers.
Le responsable des Moustarchidines sera libéré sur grâce présidentielle le 12 septembre 1994.
Événements de Tambacounda de 2019[8]
Lors des élections présidentielles de 2019 des violences opposent des partisans du PUR et ceux de la coalition au pouvoir (BBY) dans la région de Tambacounda se trouvant au sud est du pays. À l’origine de ces violences : une affaire d’affiches de campagne arrachées. Trois personnes finiront par perdre la vie lors de ces affrontements, deux journalistes seront aussi blessés.
Selon plusieurs médias, les partisans du PUR sont soupçonnés d’être les auteurs de l’attaque mortelle. L'Observateur de la chaîne France 24 Mamadou Kebe indique d'ailleurs qu’ils étaient les seuls à avoir « des coupes-coupes [sic] ».
Mardi 12 février 2019, le procureur de la République a annoncé l’interpellation de 24 membres de la sécurité du cortège du PUR, indiquant que les gendarmes avaient découvert dans les véhicules « un pistolet factice, des armes blanches composées de machettes, un nombre important de poignards, des battes de base-ball, des bombes à gaz, des matraques, entres autres [sic] ».
Violences basées sur le genre en 2022[9]
En 2022, lors de travaux parlementaires, le député du PUR membre de la coalition Yewwi Askan Wi, Massata Samb a quitté la tribune et s'est dirigé vers Amy Ndiaye Gniby, de la coalition Benno Bokk Yakaar au pouvoir, pour lui asséner une gifle. Son collègue de parti Mamadou Niang portera un coup de pied au niveau du ventre de la députée qui se révélera être enceinte par la suite[10]. Après une reprise de la session, la députée fait un malaise et est évacuée de l’hémicycle. Ce qui n’empêchera pas des cadres de la coalition Yewwi askan de rester solidaires de leur deux collègues. Le député-maire de la ville de Dakar, Barthélemy Dias déclarera par ailleurs lors du vote du budget du ministère des forces armées pour l'année 2023 qu'on ne devait pas arrêter deux membres de l'opposition parce "l'un d'entre eux a simplement donné une claque et l'autre un coup de pied" et dit douter de l'état de grossesse de la députée violentée[11].
Les deux députés en questions reprochaient à leur collègue d’avoir manqué de respect à leur guide spirituel Moustapha Sy, fondateur du PUR et guide religieux tidiane.
Ils finiront par être condamnés à six mois de prison ferme[12].
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Ed Van Hoven, « The Nation Turbaned? The Construction of Nationalist Muslim Identities in Senegal », Journal of Religion in Africa, vol. 30, fasc. 2, , p. 225-248
Notes et références
- « HISTORIQUE- Parti Pur »
- « LE PRESIDENT - Parti PUR », (consulté le )
- « [PORTRAIT 2/5] Présidentielle au Sénégal : Issa Sall, le conservateur », sur RFI, (consulté le )
- « Dix choses à savoir sur Issa Sall, candidat à la présidentielle au Sénégal – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
- « Dix choses à savoir sur Issa Sall, candidat à la présidentielle au Sénégal – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
- « Qui sont les cinq candidats à l’élection présidentielle sénégalaise ? », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Dakar - 16 février 1994 : Flash-back sur les violentes manifestations qui ont couté la vie à 06 policiers », sur Seneweb.com, (consulté le )
- « Campagne présidentielle au Sénégal : affrontements meurtriers à Tambacounda », sur Les Observateurs - France 24, (consulté le )
- « Violence basée sur le genre : Un député sénégalais frappe sa collègue au parlement et l'envoie à l'hôpital », sur BBC News Afrique, (consulté le )
- « Sénégal: deux députés en garde à vue après les violences dans l'hémicycle », sur RFI, (consulté le )
- Dakaractu, « Assemblée nationale : Barthélémy Dias doute de la grossesse de Amy Ndiaye Gniby », sur DAKARACTU.COM (consulté le )
- « Après une bagarre à l’Assemblée, deux députés sénégalais incarcérés », sur www.20minutes.fr, (consulté le )