Pandarée
Dans la mythologie grecque, Pandarée ou Pandaréos (en grec ancien Πανδάρεως / Pandáreôs) est un Crétois de Milet impliqué dans le supplice de Tantale[1].
Mythe
Pandarée est mentionné à deux reprises dans l’Odyssée, mais uniquement en tant que père d'Édon[2] et des Pandarides[3], le poète précisant pour ces dernières que « Les Dieux avaient fait mourir leurs parents[4] » sans donner de détails. Les scholies sur ces deux passages[5] - [6] nous apprennent que Pandarée, fils de Mérops, vola un chien d'or présent dans le sanctuaire de Zeus, en Crète[7], puis le confia à Tantale, en Phrygie. Après que Zeus eut puni Tantale pour lui avoir dissimulé son bien — il avait fait un faux serment à Hermès prétendant ne jamais avoir reçu le chien —, Pandarée et sa femme Harmothoé s'enfuirent à Athènes puis en Sicile, où le dieu les retrouva et les tua[8].
Chez Antoninus Liberalis[9], le chien d'or n'est autre que celui qui avait gardé la chèvre Amalthée lorsque Zeus était enfant. Il est volé par Pandarée qui le confie à Tantale, mais cette fois c'est Pandarée lui-même qui revient le réclamer. Tantale fait un faux serment déclarant ne l'avoir jamais reçu, et Zeus le punit ainsi que Pandarée, qu'il change en pierre. (Une autre tradition inverse les rôles des deux mortels, puisque c'est Tantale le voleur et Pandarée le gardien parjure[5].)
Il faut noter que cette version expliquant le supplice de Tantale, auquel Pandarée est lié par le biais du chien d'or, ne fait pas l'unanimité dans les sources et que d'autres explications distinctes sont avancées (festin cannibale, trahison divine, etc.)
Enfin dans une indication sans rapport avec le chien d'or, Antoninus Liberalis[10] nous apprend que Déméter avait doté Pandarée du don de ne jamais souffrir d'indigestion, quelle que soit la quantité de nourriture qu'il ingurgiterait.
Représentations figurées
Le seul exemple connu de représentation antique est une coupe de Siana à figures noires du Peintre de Heidelberg (575-550 av. J.-C.). Conservée au musée du Louvre[11], elle montre un homme de forte stature suivi d'un grand chien et d'un autre homme tenant vraisemblablement une laisse[12].
Notes
- Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], X, 30, 2 :
« τὸν δὲ Πανδάρεων Μιλήσιόν τε ἐκ Μιλήτου τη̂ς Κρητικη̂ς ὄντα ἴστω τις καὶ ἀδικήματος ἐς τὴν κλοπὴν Ταντάλῳ καὶ του̂ ἐπὶ τῳ̂ ὅρκῳ μετασχόντα σοφίσματος. »
« Je dois vous raconter que Pandarée était un Milésien de Milet en Crète et qu'il était impliqué dans le vol de Tantale et dans le faux serment. »
- Homère, Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne], XIX, 518.
- Ibid., XX, 66. Voir aussi Pausanias, X, 30, 1-2, qui cite ce passage.
- Extrait de la traduction de Leconte de Lisle, [lire en ligne].
- Σ Od., XIX, 518.
- Σ Od. XX, 66.
- Les scholies de Pindare (Σ Ol., I, 91), reprenant le même récit que les scholies à l’Odyssée, parlent d'un chien qui monte la garde du sanctuaire, sans préciser qu'il est en or.
- Les scholies de Pindare ne disent rien de cette mort.
- Antoninus Liberalis, Métamorphoses [détail des éditions], XXXVI.
- Ibid., XI.
- Numéro d'inventaire A 478, [fiche-objet sur le site du Louvre].
- Sur l'interprétation de ce vase, voir (en) Jane Ellen Harrison, Prolegomena to the study of Greek religion, Princeton University Press, 1991, p. 226-227 [lire en ligne].
Bibliographie
- Timothy Gantz, Mythes de la Grèce archaïque, Belin, [détail de l’édition], p. 946.