Palais de Sans-Pareil
Le palais de Sans-Pareil (palace of Nonsuch en anglais) était une résidence royale de style Tudor, construite sur ordre de Henri VIII dans le Surrey, en Angleterre ; commencé en 1538, inauguré en 1562, il fut démantelé en 1682-1683. Son nom reste associé au Traité de Sans-Pareil.
Palais de Sans-Pareil | |||
Façade sud du palais de Sans-Pareil au XVIe siècle d’après le détail d’une gravure de Joris Hoefnagel (1582) | |||
Nom local | Palace of Nonsuch | ||
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PĂ©riode ou style | Style Tudor | ||
Type | RĂ©sidence royale | ||
DĂ©but construction | 1538 | ||
Fin construction | 1562 | ||
Destination actuelle | Démantelé en 1682 | ||
Coordonnées | 51° 21′ 15″ nord, 0° 14′ 20″ ouest | ||
Pays | Royaume-Uni | ||
Nation constitutive | Angleterre | ||
Comté | Surrey | ||
Localité | Cuddington | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Angleterre
GĂ©olocalisation sur la carte : Surrey
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Construction
Le palais de Sans-Pareil dans le Surrey, aura sans doute été le plus grand projet architectural du roi Henri VIII. Il se dressait à Cuddington, près d’Epsom, où l'église et le village avaient été rasés moyennant une compensation en or versée aux habitants expulsés. Les travaux débutèrent le , le jour du jubilé de la trentième année de règne du souverain anglais, et six mois après la naissance de son fils, le futur Édouard VI. En l'espace de deux mois, le nom de « Sans-Pareil » (Nonsuch en anglais) apparaît dans les comptes des fournisseurs, un nom qui témoigne de l'ambition du projet tel qu'il était déjà perçu à l'époque. La construction était déjà largement avancée en 1541, lorsqu’on l’interrompit. Comme la Couronne avait pris possession de plusieurs centaines d’hectares de terre alentour pour créer le parc du château, il fallut détourner plusieurs routes et chemins.
Le palais, suivant le modèle du Château de Chambord de François Ier, devait célébrer la puissance et la magnificence de la maison Tudor. Contrairement à la plupart des palais d’Henri VIII, le château de Sans-Pareil n'est pas la réhabilitation d’un édifice antérieur ; le souverain décida d'établir un palais ex nihilo en ce lieu parce qu’il était voisin de son plus grand terrain de chasse. Le palais, avec son exubérante ornementation, coûta au moins 24 000 £ (soit plus de 100 millions[1] de £ au cours de 2009) ; on le considère comme un moment crucial de l’introduction des canons de l’Architecture Renaissance en Angleterre.
À travers les siècles
Le palais était inachevé à la mort d’Henri VIII en 1547. En 1556 la reine Marie le vendit au 19e Comte d'Arundel qui en paracheva la construction. Il revint aux souverains d'Angleterre dans les années 1590, et demeura propriété royale jusqu'en 1670, lorsque Charles II en fit don à sa favorite, la comtesse de Castlemaine. Elle en avait fait abattre les murs en 1682–83 et vendu les pierres comme matériau de construction pour payer ses dettes de jeu[2]. Quelques éléments furent incorporés à d'autres édifices, comme les boiseries toujours visibles dans la Grande Halle de Loseley Park. Il n'y a plus aucune trace de ruine aujourd'hui sur le site historique, mais quelques vestiges sont visibles au British Museum. On distingue toujours cependant un monticule à l'endroit où la vieille église de Cuddington se dressait avant qu'on l'abatte pour faire place au palais. Le Palais de Sans-Pareil ne doit pas être confondu avec Nonsuch Mansion, qui se trouve à l'est du parc, ni à la salle des banquets qui y était annexée, et dont les fondations sont toujours visibles au sud-est de l'ancien palais.
Archéologie
Il ne reste aujourd'hui que trois représentations d'époque du palais, et encore ne nous apprennent-elles pas grand chose sur les détails de l'architecture du château. L'emplacement du château s'était perdu au fil des décennies, lorsqu’à la suite des tranchées qu'on avait creusées pendant la Seconde Guerre mondiale, on rapporta la mise au jour de plusieurs éclats de poterie dans des champs, qu'on identifia plus tard comme le site même du palais. On retrouva d'ailleurs les contours en plan du château par photographie aérienne, preuve supplémentaire pour la localisation du site historique.
Le site fit l'objet de fouilles en 1959–1960. Le plan du palais semble avoir été fort simple : une cour intérieure et une cour extérieure, auxquelles on n'accédait qu'en franchissant une porte fortifiée. Au nord, l'ensemble était fortifié comme un château fort, alors que la façade méridionale était ornementée dans le style Renaissance, avec de hautes tours octogonales à chaque extrémité. La distribution des cours intérieure et extérieure était très simple, mais la cour intérieure était ornée d'impressionnants panneaux de stuc travaillés en relief. Les fouilles de 1959 au palais de Sans-Pareil furent un moment fort de l'histoire de l'archéologie au Royaume-Uni. Sans-Pareil fut en effet l'un des premiers sites post-médiévaux à faire l'objet de fouilles, et ces recherches attirèrent environ 75 000 visiteurs à l'époque[3].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Nonsuch Palace » (voir la liste des auteurs).
- [ £Pound Sterling 1547 → 2009].
- King Henry's Lost Palace, britishlocalhistory.co.uk
- David Gaimster, « Great sites: Nonsuch Palace », British Archeology (consulté le ) : « En 1959, année où Martin Biddle fouilla pour la première fois les ruines du palais disparu d'Henri VIII à Sans-Pareil dans le Surrey, le concept d’archéologie post-médiévale était virtuellement inconnu. En l'espace d'une décennie, cette discipline gagna sa reconnaissance académique, et les sites post-médiévaux furent fouillés et restaurés pour eux-mêmes. Aujourd'hui cette discipline est couramment enseignée dans les universités, et de plus en plus d’archéologues se spécialisent dans la période qui s'étend du Moyen Âge à la naissance de la société industrielle (In 1959, the year Martin Biddle first excavated Henry VIII's vanished palace of Nonsuch in Surrey, the concept of post-medieval archaeology was virtually unknown. Within a decade the subject was established with its own academic society, and post-medieval sites were being investigated and rescued in their own right. Today the subject is routinely taught at universities, and archaeologists are increasingly specialising in the period which spans the transition between medieval and industrial society.) »