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Pa Ariki

La dynastie des Pa Ariki (API : /paːariki/) est l’une des deux lignĂ©es d’Ariki avec celle de Kainuku Ariki, de la tribu (vaka) de Takitumu sur l’üle de Rarotonga (Ăźles Cook).

Pa te Pou Ariki, chef de Takitumu de 181?? Ă  1855, son Ă©ventail de chef (ta'iri) dans une main et sa lance de guerrier dans l'autre[1]
Pa Kuru va'a nui (Palais de Pa Ariki)

Selon la tradition orale, Tangiia Nui, fondateur de la tribu, aurait au cours de sa fuite de Tahiti vers Rarotonga, conclu une alliance avec Iro Nui Ma Ota, l’Ari’i de Vavau (ancien nom de Bora-Bora) et adoptĂ© son fils Tai te Ariki. À sa mort, Tangiia l’aurait placĂ© Ă  la tĂȘte de la chefferie, faisant de lui le premier des Pa Ariki. Il est gĂ©nĂ©ralement estimĂ© que son rĂšgne aurait eu lieu durant la seconde moitiĂ© du XIIIe siĂšcle ou au tout dĂ©but du XIVe. L’ancien koutu (siĂšge de la chefferie) appelĂ© Pu kuru va'a nui est situĂ© Ă  Ngantangiia. Celui-ci semble aujourd’hui abandonnĂ©. La reconstruction d’un palais est nĂ©anmoins en projet depuis de nombreuses annĂ©es, mais retardĂ©e pour des raisons de financement et un conflit foncier avec des Mataiapo[2].

Succession au titre de Pa Ariki

Succession au titre de Tai te Ariki (ca. 1300) Ă  Pa Taputapuatea (ca. 1820)

Les versions prĂ©sentĂ©es ci-dessous ont toutes deux Ă©tĂ© publiĂ©es dans le Journal of the Polynesian Society. La premiĂšre en 1892 sous le titre, e tuatua teia no te tupuanga mai o Pa, Ariki o Takitumu, no roto aia i te uanga ariki a Atea ma Papa mei Avaiki. Elle aurait Ă©tĂ© recueillie en 1857 par le missionnaire Charles Pitman auprĂšs de Pa Upoko Takau Ariki avant d’ĂȘtre traduite et annotĂ©e par Henry Nicholas[3]. La seconde, intitulĂ©e Ko to Rarotonga are-korero teia no Iro-nui-ma-oata, fut publiĂ©e en 1917. Elle a quant Ă  elle Ă©tĂ© recueillie par Stephen Savage auprĂšs de Tamuera Te Rei, autrement connu sous son titre de More Ta’unga o te tini.

Si la version de Tamuera Te Rei semble un peu plus précise, on y notera toutefois un nombre de succession inférieur de 11.

L’orthographe des noms donnĂ©e dans les deux listes originales a Ă©tĂ© scrupuleusement respectĂ©e, y compris les majuscules, tirets et coquilles Ă©ventuelles.

Version de Pa Upoko Takau Version de Tamuera Te Rei
1 Tai-te-Ariki (Te-Ariki-upoko-tini) 1 Ta-i-te-ariki (Pa-te-ariki-upoko-tini)
2 Tapu-tapu-atea 2 Taputapu-atea
3 Te-Ariki-upoko-tini
4 Te-Ariki-o-te-rangi 3 Te Ariki-o-te-rangi
5 Tui-te-rangi
6 Rongo
7 Te-Ariki-upoko-tini
8 Te-Ariki-noo-rangi
9 Rongo-i-te-uira 4 Rongo-te-Uira
10 Te-akariki 5 Te Akaariki
11 Rangi 6 Rangi. Trois de ses fils Te Tumu, Te Aio et Taparangi lui succĂšdent au titre
12 Te-Tumu 7 Te Tumu (aucune descendance)
13 Te-aio 8 Te Aio (aucune descendance)
14 Tapa-rangi 9 Taparangi
15 Pare 10 Pare (fils de Taparangi)
16 Mauri-Rangi 11 Mauri-Rangi
17 Te-Ariki-vananga-rangi 12 Te-Ariki-vananga-rangi
18 Te-Ariki-mou-taua 13 Te-Ariki-mou-taua
19 Mai-o-taranga-nuku
20 Te-au-tanga-nuku
21 Takave 14 Tavake
22 Tui-kuporu 15 Te Tui-Kuporu
23 Te-ariki-eraka 16 Te Ariki-eraka
24 Nga-poko akaturanga 17 Nga-Upoko-akatu-rangi
25 Tutu-aenga 18 Tutarangi (Tutu-renga-ariki)
26 Te-vei 19 Te Vei
27 Ara-ki-vare-vare 20 Ara-ki-varevare
28 Tingia 21 Tingiia
29 Rangi
30 Te-Ariki-upoko-tini
31 Vaerua
32 Tautu 22 Te Tauu-o-te-rangi (frĂšre de Tingiia)
33 Iria 23 Iria (fils de Tingiia)
34 Ai-tupao 24 Aitu-pou
35 Moe-te-rauri 25 Moe-tara-uri
36 Ako 26 Ako frĂšre de Moe-tara-uri
37 Ie-akariki 27 Te Akaariki
38 Te-Ariki-upoko-tini
39 Tamaru 28 Tamaru
40 Mata 29 Mata
41 Te-rua-roa 30 Te Ruaroa
42 Tapu-tapu-atea 31 Pa Puretu (Taputapuatea) [4],

De Pa Taputapuatea (ca. 1820) Ă  nos jours

Pa Maretu Ariki vers 1896

Pa Taputapuatea aurait eu selon la Haute Cour de Rarotonga, 3 Ă©pouses[5]. La gĂ©nĂ©alogie de Tamuera Te Rei n’en cite quant Ă  lui que deux, Mata-tui-atua et Te Uira, fille de Makea Pini (cf. Makea Nui Ariki). De Mata-tui-atua et Te Uira naquirent trois enfants : Te Pou qui devait lui succĂ©der ; Tupe[6] dont l’une des descendantes, Tetianui ou Titia-nui, accĂ©da au titre en 1907[7] et Te Pori qui fut l’une des trois Ă©pouses de Tinomana Enuarurutini[8]. De la troisiĂšme Ă©pouse de Pa Taputapuatea descend l’actuelle lignĂ©e des Pa Ariki.

  • (43/32) Pa te Pou Ariki, ariki en titre en 1823, lors du premier passage du missionnaire de la LMS, John Williams, et l’installation de Papehia. Ses deux fils Te Ariki upoko tini et Taputapuatea, pressentis pour lui succĂ©der dĂ©cĂšdent avant sa mort ayant eu lieu en 1855. C’est donc sa fille Upoko Takau qui avec l’appui des missionnaires lui succĂšde au titre de Pa Ariki.
  • (44/33) Pa Upoko Takau Ariki appelĂ©e Ă©galement selon les sources Mere Pa ou Mary Pa, est la fille de Pa te Pou et de son Ă©pouse chrĂ©tienne Te Upoko, elle-mĂȘme sƓur de Makea Pori. Elle succĂšde Ă  son pĂšre en 1855. Elle est la seconde femme Ă  obtenir ce statut Ă  Rarotonga. Elle Ă©pouse Opura, le fils de Maretu[9]. Ne pouvant avoir d’enfant, ils adoptent le fils d’une Rarotongienne et d’un Français. En 1895, alors ĂągĂ©e et malade, elle abdique en faveur de son fils adoptif qui lui succĂšde sous le nom de Pa Maretu. Frederick Joseph Moss en tĂ©moigne ainsi, "(Mere Pa) was old, and had been weak and ill for some time....suddenly called her chiefs and people together, told them she was now old, and could not look properly after their welfare or live much longer, and to save trouble after her death, wished to name, as her successor, her adopted son Maretu, who is the native missionary of Ngatangi’ia. Maretu is an intelligent man, speaks English, is unobjectionable in character, and popular with the chiefs and people, but is not connected by birth with any of the ariki families. The assembled chiefs, not wishing to run counter to Queen Pa in her old age and weakness, did not dissent, but relied upon another opportunity when the vacancy should actually occur. But Pa was equal to the occasion; and two days later (the 31st October) they were again summonsed to a feast and requested to install Maretu at once.....Maretu was then installed as Pa of Takitumu"[10]
  • (45/34) Pa Maretu Ariki, fils adoptif d’Upoko Takau et Opura. Il accĂšde au titre en 1895, Ă  la suite du « reo iku » (dĂ©signation orale de son successeur par un Ariki) de sa mĂšre adoptive et grĂące au soutien des autoritĂ©s nĂ©o-zĂ©landaises et de la London Missionary Society, lui-mĂȘme Ă©tant pasteur. S’ensuivent des troubles au sein de la tribu, certains remettant en cause sa lĂ©gitimitĂ© Ă  accĂ©der au titre. Il dĂ©cĂšde en fĂ©vrier 1906. Le titre passe alors Ă  une autre lignĂ©e de la famille.
  • (46/35) Pa Tetianui Ariki est l'Ă©pouse de Makea Vakatini Daniela (lignĂ©e des Makea Vakatini Ariki)[11]. NĂ©e en 1867, elle aurait Ă©tĂ© intronisĂ©e en 1907. Descendante de Pa Taputapuatea, elle aurait Ă©tĂ© Ă©galement adoptĂ©e par Pa Upoko Takau Ariki (Mere Pa). N’ayant pas d’enfant, le titre passe Ă  la suite de son dĂ©cĂšs ayant eu lieu en 1923 ou 1924, Ă  une autre lignĂ©e, celle de l’actuelle Pa Ariki.
  • (47/36) Pa Tepaeru Terito Ariki appartient a encore une autre lignĂ©e que Pa Tetianui Ariki, celle de la troisiĂšme Ă©pouse de Pa Taputapuatea. NĂ©e le 14 aoĂ»t 1923, elle est intronisĂ©e en 1924 Ă  l’ñge d’un an. Elle Ă©pouse en 1979 en secondes noces, Tom Davis. Elle dĂ©cĂšde en fĂ©vrier 1990. Sa fille aĂźnĂ©e Marie Peyroux lui succĂšde.
  • (48/37) Pa Tepaeru Teariki Upokotini Marie Ariki, intronisĂ©e le 27 juin 1990.

Notes

  1. Selon Frederick Joseph Moss, il s'agirait en réalite de Te Pou Makea de la lignée des Makea Vakatini Ariki. "Le 19 août 1893, décédait Mana-Rangi, chef de la branche Vakatini de la famille Makea. Il était le fils de Te-Pou, dont le portrait constitue la page de garde de l'ouvrage de John Williams "Missionary Enterprise" ("The Maori Polity in the Island of Rarotonga" by Fredrerick J Moss, JPS, 1894 Volume 3, No.1. p.21). Cela semble néanmoins surprenant, étant donné la légende de la gravure.
  2. Pa Ariki Palace planned (Cook Islands News du 14 juillet 2010)
  3. Henry Nicholas Ă©tait un marchand d’origine nĂ©o-zĂ©landaise installĂ© Ă  Rarotonga depuis les annĂ©es 1860
  4. Pa Puretu est également le nom que lui donne Maretu, « Cannibals and converts » p.202
  5. Lire à ce sujet Affaire Pa Ariki, décision du 2 juillet 2004, paragraphe 17
  6. Tupe devint le premier diùcre puis juge autochtone de la London Missionary Society à Rarotonga. Il décÚde en 1839.
  7. voir Ă  ce sujet
  8. cf. Article Tinomana Ariki
  9. CélÚbre pasteur originaire de Ngatangiia formé par les missionnaires de la London Missionary Society. On lui doit un récit autobiographique, traduit et publié en 1982 par Marjorie Tuainekore Crocombe sous le titre « Cannibals and Converts »
  10. Report No. 19 Mr F.J. Moss to His Excellency the Governor, Wellington, 18th November 1895, 1896 AJHR A-3: 26, citĂ© par Ross Holmes, juriste spĂ©cialisĂ© en droit foncier, « Land lawyer corrects Tupe Short » (Letters to editor, Cook Islands News du 9 fĂ©vrier 2011)
  11. Dick Scott "Years of the Pooh-Bah" p.92

Sources

  • « Ko to Rarotonga are-korero teia no Iro-nui-ma-oata », by Tamuera Te Rei, JPS, vol.22 (1917), p.45-65.
  • e tuatua teia no te tupuanga mai o Pa, Ariki o Takitumu, no roto aia i te uanga ariki a Atea ma Papa mei Avaiki, Genealogies and historical notes from Rarotonga - Part I, JPS, vol.1 (1892), p.20-29.

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