Otoemon Hiroeda
Otoemon Hiroeda (廣枝 音右衛門) ( - ) est un officier de police japonais posté à Taïwan. Durant la guerre du Pacifique, aux Philippines, il désobéit à l'ordre de lancer une attaque suicide et de sacrifier ses 2 000 soldats taïwanais de l'armée impériale japonaise avant de se suicider lui-même. Son action lui vaut d'être honoré sur une tablette mortuaire au temple Quanhua à Taïwan.
廣枝 音右衛門
Naissance |
Odawara, Préfecture de Kanagawa |
---|---|
Décès |
(à 39 ans) Manille, Philippines |
Nationalité | Japonaise |
Profession |
Officier de police |
Biographie
Né en 1905 dans le village de Kataura (aujourd'hui dans la ville d'Odawara) dans la préfecture de Kanagawa[1], Hiroeda est scolarisé au lycée junior Kaisei à Zushi et commence à préparer son entrée à l'université. En , il entre à l'école d'élève-officier et est assigné à la 57e division basée à Sakura. Il atteint le grade de sergent au moment de sa décharge puis devient enseignant dans une école primaire de Yugawara. En 1930, il passe l'examen pour devenir officier de police et part travailler pour le gouverneur-général de Taïwan[2].
À Taïwan, Hiroeda sert comme assistant-inspecteur au commissariat de Shichiku (Hsinchu) dans la préfecture de Shinchiku (en) de 1939 à 1940, au même poste au commissariat du comté d'Ōtani (Daxi) en 1941, et comme inspecteur au commissariat du comté d'Ōko (Dahu) en 1942[3].
Par la suite, Hiroeda sert comme chef du gouvernement local à Zhunan dans le comté de Miaoli. En pleine guerre du Pacifique, Hiroeda est nommé commandant d'un escadron de patrouille naval composé de 2 000 soldats taïwanais[4]. En 1943, Hiroeda et ses hommes montent à bord d'un navire marchand aménagé (le Busho Maru) à Takao d'où ils partent pour Cavite sur l'île philippine de Luçon[5]. En , les forces américaines atteignent la capitale Manille. Les forces japonaises encerclées sont lentement forcées de se replier, et Hiroeda reçoit l'ordre d'équiper ses soldats taïwanais de bâtons où sont attachés des explosifs pour effectuer une charge suicide contre les chars ennemis. Cependant, il refuse d'exécuter cette ordre et, avec son sergent taïwanais Liu Wei-tian (1922-2013), commencent des négociations secrètes avec les forces américaines. Dans l'après-midi du , Hiroeda ordonne à ses hommes de se rendre aux Américains en leur disant : « Vous êtes Taïwanais et avez sans doute des femmes, des parents, et des frères et sœurs qui vous attendent chez vous. Il est malheureux que nous ne rentrions pas tous ensemble mais vous au moins allez rentrer vivants à la maison. Je suis Japonais et j'assume la responsabilité de tout cela[6] ». Hiroeda se suicide alors par arme à feu à 39 ans[7].
Postérité
À partir de 1976, Liu Wei-tian organise une cérémonie commémorative annuelle en l'honneur de Hiroeda et demande également qu'il soit célébré au temple Quanhua. En 1985, Liu retourne sur le site du suicide de Hiroeda à Manille, et ramasse une poignée de terre pour remettre aux proches de Hiroeda (pour remplacer les restes de Hiroeda qui n'ont jamais été redécouverts[4]). En 1988, l'autorisation est accordée d'ajouter le nom de la femme de Hiroeda, Fumi Hiroeda, à la tablette mortuaire. Après la mort de Liu en 2013, son beau-fils continue de rester en contact avec les proches et amis de Hiroeda qui se rendent régulièrement à Taïwan pour prier au temple Quanhua[8].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Otōemon Hiroeda » (voir la liste des auteurs).
- (en) « 廣枝音右衛門のお墓と顕彰碑を参拝 »
- (en) « 台湾人日本軍兵士数百名を救った 廣枝音右衛門大隊長と報恩感謝を今につないだ人たち »
- (en) « 中央研究院-臺灣史研究所。 »
- (en) « 動容!二戰日警不惜自裁 保全2000名台籍兵性命 »
- (en) « IJN BUSHO MARU: Tabular Record of Movement »
- (ja) « 2013年廣枝音右衛門氏慰霊祭レポート », : « 「お前達は台湾から来た者だ。家には妻子父母兄弟が待っているだろう。連れて帰れないのが残念だが、お前達だけでも、生けるところまで行け。俺は日本人だから責任はこの隊長が持つ」 »
- (en) « Altar dedicated to veneration of Japanese soldier »
- (en) « 2013年廣枝音右衛門氏慰霊祭レポート »