Orungu
Les Orungu sont une population gabonaise qui fait partie du groupe Myènè.
Ils sont aujourd'hui peu nombreux. En 2000 on dénombrait environ 10 000 locuteurs de l'orungu[1], un dialecte myènè.
Ethnonymie
Selon les sources et le contexte, on peut observer notamment les formes suivantes : Marongo, Ombéké, Oroungou, Oroungous, Orungou, Orungu, Orungus, Rongo[2].
Histoire
Implantés probablement depuis la fin du XVe siècle sur le littoral et dans le delta de l'Ogooué dans la région de Port-Gentil, ils participèrent activement, comme d'autres peuples côtiers, à la traite des esclaves avec les Européens. Certains de leurs chefs ont laissé un souvenir comme Ndongo (ou Réto-Ndongo) qui guida son peuple vers l'océan avec l'aide d'un guide Pygmée, Bèndjè, Rénwombi-Mpolo « le Grand », le plus puissant des chefs Orungu, Rogombé « le Batailleur », dit Passol, qui guerroyait contre les Nkomi vers 1840. Ombango, dénommé roi Pascal par les Européens, accueillit l'explorateur Paul Belloni Du Chaillu en 1856. Le chef Nyanguényona négocia la cession de l'île Mandji (site de Port-Gentil) aux Français en 1873. Rebela, dernier chef de cette lignée, mourut en 1932.
Langue
Selon la classification des langues bantoues établie par Malcolm Guthrie, l'orungu appartient au groupe des langues myènè (B10) et est codé B11b[3] - [4].
Notes et références
- (en) Fiche langue
[mye]
dans la base de données linguistique Ethnologue. - « Oroungou (peuple d'Afrique) »Bnf
- (en) Jouni Filip Maho, NUGL Online, The online version of the New Updated Guthrie List, (lire en ligne [PDF]), p. 17
- Ngwe myene, Goré !
Voir aussi
Bibliographie
- A. Akalaguelo, « Esquisse d'histoire ethnique du Gabon », Présence Africaine (Paris), 1984, n° 132, p. 3-32
- Odette Ambouroue, Éléments de description de l’orungu, langue bantu du Gabon (B11b), Université libre de Bruxelles, 2006-2007, 409 p. (lire en ligne [PDF]) — thèse
- M. Pierre Ayamine-Ancuilet, « Les arts et techniques Bantu : Le cas des Orungu », in Africa, 1999-2001, n° 22-23, p. 49-86
- Hubert Deschamps, « Shaké et Danbomo », dans Traditions orales et archives au Gabon. Contribution à l'ethno-histoire, Paris, Berger-Levrault, (lire en ligne [PDF]), p. 113-119
- (en) David E. Gardinier et Douglas A. Yates, Historical Dictionary of Gabon, Lanham (Maryland), Toronto (Canada), Plymouth (U.-K.), The Scarecrow Press, Inc., coll. « Historical Dictionaries of Africa » (no 101), , 3e éd.
- François Gaulme, Le Pays de Cama : un ancien État côtier du Gabon et ses origines, Karthala, Centre de recherches africaines, Paris, 1981, 269 p. (ISBN 2-86537-021-6) (texte remanié d'une thèse de 3e cycle à l'Université de Paris 5)
- (en) Karl David Patterson, The Mpongwe and the Orungu of the Gabon coast, 1815 to 1875 : the transition to colonial rule, Stanford University, 1971, 283 p. (thèse)
- (en) Karl David Patterson, The northern Gabon coast to 1875, Clarendon Press, Oxford, 1975, 167 p. (ISBN 0198216963)
- André Raponda-Walker, Notes d'histoire du Gabon (avec une introduction, des cartes et des notes de Marcel Soret), Impr. Charité, Montpellier, 1960, 158 p., [lire en ligne]
- André Raponda-Walker, « Les Oroungous », in Les Tribus du Gabon, les Classiques africains, Versailles, 1993, p. 21-22, [lire en ligne]