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Ojas

Ojas (sanskrit IAST ; devanagari : à€“à€œà€žà„) est un terme utilisĂ© dans l'hindouisme, notamment le yoga, qui signifie « force, Ă©nergie, puissance[1] ». C'est une « Ă©nergie spirituelle » emmagasinĂ©e dans le cerveau, qui peut ĂȘtre alimentĂ©e par la sublimation de l'Ă©nergie sexuelle[2].

Origine

Selon Jan Gonda, Ojas Ă©tait dans le VĂ©da une « Puissance ou Énergie vitale, crĂ©atrice qui, distinguĂ©e de la force physique ou la dominant », Ă©tait attribuĂ©e Ă  Indra, ainsi qu'Ă  d'autres dieux. Parfois les dieux sont simplement appelĂ©s Ojas[3].

Descriptions

Selon Vivekananda : « Les yogis prĂ©tendent que, de toutes les Ă©nergies que renferme le corps humain, la plus haute est celle qu’ils appellent ojas. Or, cet ojas est emmagasinĂ© dans le cerveau, et plus il y a d’ojas dans la tĂȘte d’un homme, plus l’homme est puissant, intelligent, et spirituellement vigoureux. Tel homme peut employer de belles paroles et exprimer de belles pensĂ©es sans faire aucune impression sur ceux qui l’écoutent ; tel autre, sans beau langage et sans belles idĂ©es, charme par ses paroles. Chacun de ses mouvements a de la puissance. C’est la puissance d’ojas. Or, en chaque homme se trouve emmagasinĂ©e une quantitĂ© plus ou moins grande d’ojas. Toutes les forces qui travaillent dans le corps deviennent Ă  leur degrĂ© suprĂȘme, des ojas. Il faut vous rappeler qu’il ne s’agit lĂ  que d’une transformation. La mĂȘme force qui est Ă  l’Ɠuvre en dehors de nous comme Ă©lectricitĂ© ou comme magnĂ©tisme se changera en force intĂ©rieure ; les mĂȘmes forces qui opĂšrent comme Ă©nergie musculaire se transformeront en ojas. Les yogis nous disent que la partie de l’énergie humaine qui s’exprime comme Ă©nergie sexuelle, comme pensĂ©e sexuelle, se transforme facilement en ojas lorsqu’on la refrĂšne et qu’on la dirige[4] ».

Selon Jean Herbert, « l’injonction de continence (brahmacharya), sur laquelle insistent tous les moralistes hindous, n’a pas seulement, comme on pourrait s’y attendre, un caractĂšre moral. Elle procĂšde aussi, et peut-ĂȘtre surtout, de conceptions physiologiques nettement dĂ©terminĂ©es. Pour les hindous, en effet, la force (ojas) que l’ĂȘtre humain dĂ©pense dans l’activitĂ© sexuelle, en pensĂ©es et en actes, est prĂ©cisĂ©ment la mĂȘme qui, autrement dirigĂ©e, permet le progrĂšs spirituel[5]. »

Selon Lilian Silburn : « Énergie consciente, la kuáč‡ážalinÄ« est Ă  l'origine des deux courants qui rĂ©gissent la vie : prāáč‡a, Ă©nergie vitale, et vÄ«rya, efficience virile au sens large, le premier mettant l'accent sur l'aspect Ă©panoui de l'Ă©nergie et le second sur son intensitĂ© adamantine. Ce sont les deux manifestations de la vitalitĂ© profonde (ojas) dont ils Ă©manent avant de se fondre en une seule Ă©nergie Ă  saveur unique (sĂąmarasya), bĂ©atitude propre Ă  la fusion de la vie de l'instinct et de la vie intĂ©rieure et mystique[6]. »

Références

  1. Gérard Huet, Dictionnaire Héritage du Sanscrit (lire en ligne).
  2. Swami Sivananda Sarasvati, Pratique de la méditation, Albin Michel, (lire en ligne), p. 231.
  3. Jan Gonda, Les religions de l'Inde, I : Védisme et Hindouisme ancien, Payot, , p. 43-44.
  4. Swami Vivekananda, Les Yogas pratiques, Albin Michel, .
  5. Jean Herbert, Spiritualité hindoue, Albin Michel, , p. 214.
  6. Lilian Silburn, La Kuáč‡ážalinÄ« ou l'Énergie des profondeurs : Ă©tude d'ensemble d'aprĂšs les textes du ÚivaĂŻsme non dualiste du Kaƛmir, Paris, les Deux OcĂ©ans, , 266 p. (ISBN 2-86681-006-6, BNF 34758911, lire en ligne), p. 17.
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