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Oblitération

Une oblitération est une marque postale ou fiscale qui permet d'annuler la validité (découlant ou non de la valeur faciale) d'un timbre-poste ou d'un timbre fiscal, et d'indiquer également le lieu et la date de son apposition (Départ du courrier, transit, ou enregistrement de l'acte). Notons que ceci correspond à une définition contemporaine.

Oblitération française de 2004


Fonctions de l'oblitération

Oblitération d'annulation, sans information, Canada 1872
Timbre néerlandais oblitéré le 24 janvier 1918 à Gouda
  • La fonction d'annulation

L'invention du timbre mobile de port-payé, en 1840, a entraîné la nécessité de l'annuler chaque fois qu'il affranchissait une lettre. Car l'annulation du droit d'usage de tout timbre utilisé conditionnait le bon fonctionnement de la réforme postale de 1840 à l'origine de la naissance du Penny Black : il importait que le timbre-poste, destiné à prouver le paiement du port par l'expéditeur, ne soit pas utilisable une seconde fois. Pour autant les anciennes marques postales n'ont pas disparu et ont désormais été utilisées conjointement avec l'annulation, pour indiquer le nom du bureau et la date de départ.

  • La fonction d'information

Dans l'empire d'Autriche, les premiers timbres de 1850 ont été oblitérés avec une information sur le lieu du cachet, poursuivant ainsi une tradition des précurseurs. Ces oblitérations sont très variées en style (voir Cotation des oblitérations des timbres d'Autriche de la période 1850-1867). L'oblitération d'annulation, dite aussi "muette" (parce qu'on ne peut y lire le lieu d'expédition) est très rare[1].

9 kreuzer oblitération encadrée de Vienne sur l'émission de 1850, 24 SEPT sans année
  • Les fonctions accessoires

Par la suite, comme pour le timbre, l'oblitération s'est vue investir de nouvelles fonctions accessoires à celle d'annulation :

    • la fonction de propagande :

- Des slogans ou illustrations patriotiques
- Des slogans ou illustrations touristiques

    • la fonction de commĂ©moration :

- La commémoration de souvenirs historiques, scientifiques, etc.
- La commémoration d'évènements philatéliques (expositions, premiers jours).

Couleurs des oblitérations

Après l'expérience d'annulation en rouge du premier timbre-poste, couleur contrastée nécessaire sur un timbre aussi foncé que le 1 penny noir, la couleur par excellence des oblitérations postales devint le noir.
Cependant, le bleu servit largement dans les colonies françaises ou pour certains cachets militaires de 1914-18. D'autres couleurs ont aussi été utilisées ponctuellement, comme le violet par la poste française en Crète, et le rouge ou le vert pour certains cachets commémoratifs de France ou de Tchécoslovaquie.

Dans l'empire d'Autriche, outre la couleur noire de base, le rouge est réservé aux timbres pour recommandés; le bleu, le brun (Levant) et même le vert sont permis, et recherchés[2].


  • Couleur rouge utilisĂ©e pour les plis recommandĂ©s Ă  Vienne depuis 1850
    Couleur rouge utilisée pour les plis recommandés à Vienne depuis 1850
  • Couleur bleue sur l'Ă©mission de 1859 (BohĂŞme)
    Couleur bleue sur l'Ă©mission de 1859 (BohĂŞme)
  • Couleur brune rĂ©servĂ©e aux bureaux du Levant autrichien (Rhodes) vers 1867
    Couleur brune réservée aux bureaux du Levant autrichien (Rhodes) vers 1867

En Hanovre et Oldenbourg, la couleur de base est le bleu.

Formes des oblitérations

Les oblitérations ont revêtu plusieurs formes, même si le cachet circulaire allait devenir finalement le plus courant:

  • OblitĂ©ration avec 2 cerclesconcentriques avec cercle intĂ©rieur en pointillĂ© (avant 1914).
    Oblitération avec 2 cerclesconcentriques avec cercle intérieur en pointillé (avant 1914).
  • Cachet crĂ©nelĂ© d'ambulant postal utilisĂ© jusque dans les annĂ©es 1930.
    Cachet crénelé d'ambulant postal utilisé jusque dans les années 1930.
  • OblitĂ©ration avec_2_cercles_concentriques.
    Oblitération avec_2_cercles_concentriques.
  • OblitĂ©ration hexagonale.
    Oblitération hexagonale.
  • OblitĂ©ration illustrĂ©e.
    Oblitération illustrée.

Oblitérations postales manuscrites

Oblitération manuscrite d'un timbre sur une carte expédiée de Montbrehain (Aisne) par le bureau de Paris 4 Distribution.

Les oblitérations postales n'ont qu'exceptionnellement été manuscrites :

  • Ce fut le cas, en 1871, de certains petits bureaux d'Alsace qui, pendant une brève pĂ©riode, dans l'attente des nouvelles oblitĂ©rations, annulèrent Ă  la main les premiers timbres allemands dont ils venaient d'ĂŞtre dotĂ©s.
  • En 1914, au moment du recul français, puis en 1917-18, lors de la reconquĂŞte des dĂ©partements envahis, certains bureaux dĂ©pourvus de leurs cachets rĂ©glementaires, annulèrent les timbres du courrier en inscrivant Ă  la main le nom du bureau ou la date du dĂ©part.
  • Les mĂŞmes pratiques se reproduisirent lors de la dĂ©bâcle de mai-.

Les timbres ainsi oblitérés sont très rares, mais doivent être conservés sur les plis entiers.

  • Les oblitĂ©rations manuscrites se trouvent Ă©galement sur des timbres qui n'ont pas Ă©tĂ© touchĂ©s par le cachet du bureau de dĂ©part, aussi lors de la distribution le prĂ©posĂ© est tenu d'annuler le timbre par tous les moyens en sa possession. Ainsi il arrive de recevoir des lettres dont le timbre est simplement biffĂ© au stylo bille ou au crayon. Ces "ratures" dĂ©bordent obligatoirement sur l'enveloppe.

Oblitérations fiscales manuscrites

Certains timbres fiscaux apposés par des particuliers ont nécessairement reçu des oblitérations manuscrites (cf. Philatélie fiscale). Ce sont :

  • Les timbres d'effets de commerce de 1860, puis ceux d'impĂ´t sur le revenu de 1915-17, qui durent obligatoirement ĂŞtre oblitĂ©rĂ©s Ă  la plume et signĂ©s par les redevables. Seuls, par exception, certains grands Ă©tablissements, comme le CrĂ©dit lyonnais furent autorisĂ©s Ă  utiliser leurs cachets privĂ©s pour annuler ces timbres, mais Ă  condition de dĂ©poser prĂ©alablement le modèle de ces cachets dans leurs recettes des finances.
  • Les timbres de quittances utilisĂ©s par les commerçants et les particuliers furent frĂ©quemment oblitĂ©rĂ©s Ă  la plume.
  • Les timbres fiscaux gĂ©nĂ©raux utilisĂ©s pour l'un des usages ci-dessus sont eux aussi souvent oblitĂ©rĂ©s Ă  la plume.

Oblitérations socio-postales manuscrites

Sur les cartes d'assurances sociales françaises ou allemandes, les timbres de cotisation devaient être apposés en fin de semaine, et annulés par le cotisant lui-même, par inscription de la date sur chaque timbre.

Cachets annulateurs spéciaux ou killers

  • La première oblitĂ©ration fut une croix de Malte, qui fut utilisĂ©e en Angleterre sur les tout premiers timbres-poste et entiers-postaux.

- Par la suite des cachets composés de barres parallèles très rapprochées constituant un ovale presque entièrement noir ont remplacé cette première oblitération au Royaume-Uni. On a appelé ces oblitérations stamp killers (tueurs de timbre), avant de désigner ainsi, dans les pays anglo-saxons, tous les cachets maculant le timbre.

  • certaines villes de l'ouest des États-Unis ont eu pendant quelques annĂ©es une oblitĂ©ration en forme de mule qui rue (kicking mule), Ĺ“uvre d'un artisan local.
  • dans le royaume des Deux-Siciles, l'annulation a Ă©tĂ© un carrĂ© sur trois cĂ´tĂ©s, en forme de guirlande, destinĂ© Ă  annuler le timbre sans porter atteinte Ă  l'effigie du roi.
  • en France, l'annulation a d'abord Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par une grille losangique ou en Ă©toile, de 1849 Ă  1851.

On a ensuite remplacé celle-ci en 1852 par un numéro dans un losange ou une étoile de points, désignant le bureau de départ. Ce numéro était initialement composé de Petits chiffres (ou PC), puis, de 1863 à , par un numéro dénommé Grands chiffres (ou GC).

Mais en cette occasion, de nouveaux cachets à Grands Chiffres ont été créés pour remplacer les premiers cachets Petits chiffres. Il s'ensuit que, compte tenu des nouveaux bureaux créés, la plupart de bureaux français ont utilisé successivement 2 numéros différents, le premier à petits chiffres le second à grands chiffres.

À la suite de cette réforme, certains cachets Petits Chiffres ont été redistribués à divers bureaux, nouveaux attributaires de leurs anciens numéros: Les philatélistes les ont surnommés les « petits chiffres des grands chiffres ».

À noter que les timbres fiscaux de dimension apposés sur les actes, à partir de 1863 ont été oblitérés eux de « rectangles de points » à numéros. Ces numéros ne correspondent en aucun cas à ceux des losanges de points postaux, puisque le nombre de recettes de l'Enregistrement était différent de celui des bureaux de poste.

Comme signalé plus haut, les oblitérations muettes sont rares dans l'empire d'Autriche: celle de Cracovie illustrée figure sur une lettre vendue 9500 FS en 2003[3].

Oblitération muette de Cracovie vers 1850

Cachets à date utilisés comme annulateurs

Cachets à date postaux' De 1849 à 1875, on l'a dit plus haut, les grilles d'oblitération, puis les losanges de points avaient été complétés de cachets à date frappés sur les plis, à côté du timbre et qualifiés pour cela de "cachets de lecture". Ce sont ces cachets à date qui, à partir de 1876, ont été apposés sur les timbres et sont devenus eux-mêmes, à partir de cette époque et jusqu'à nos jours, les oblitérations. Mais les cachets à date ont souvent été frappés 2 fois, une fois sur le timbre pour l'annuler, et une fois sur l'enveloppe, pour que le bureau et la date de départ soient bien lisibles. Du moins n'était-il plus nécessaire d'utiliser deux tampons successivement pour chaque lettre. Mais l'économie d'effort restait cependant limitée.

Formes des cachets

Certains cachets d'oblitérations ont revêtu des formes originales, comme, en Bavière, des cachets en demi-cercle ou en roue de moulin (voir le « un kreuzer noir »). Probablement le champion des formes est l'empire d'Autriche: cachet linéaires, ovales, encadrés, doubles cercles, muets, etc. Un (tout petit) aperçu figure à l'article Cotation des oblitérations des timbres d'Autriche de la période 1850-1867 déjà cité.

Cachets Ă  date fiscaux

  • Dans le domaine fiscal, de grands cachets ovales d'oblitĂ©ration sont apparus Ă  la fin du Second Empire, dans quelques bureaux d'enregistrement de la RĂ©gion parisienne.

Mais ils ont coexisté avec les rectangles de points et non pris leur place, puisque ces derniers subsistaient encore dans certains petits bureaux comme celui de Guines, dans le Pas de Calais, jusqu'en 1942.

  • Par ailleurs, Ă  partir de 1919, de grands cachets Ă  date de type postal, dits "rototypes", ont commencĂ© Ă  entrer en service dans une partie des bureaux d'enregistrement.
  • Enfin, dans le domaine fiscal Ă©galement, de nombreux cachets Ă  date privĂ©s de formes variĂ©es ont peu Ă  peu servi Ă  oblitĂ©rer les fiscaux dans de nombreuses entreprises.

Oblitérations conjointes

  • La Grande-Bretagne ayant pris l'habitude, Ă  son tour d'appliquer ses cachets postaux Ă  date de dĂ©part au recto, en complĂ©ment de l'annulation, on se prĂ©occupa de rĂ©aliser les deux frappes simultanĂ©ment, de façon Ă  annuler et dater d'un seul coup.

Ainsi fut inventé un cachet de départ surnommé "Duplex", comprenant un cachet à date et un killer jumelés.

  • En France, un postier nommĂ© Daguin, lassĂ© de frapper 2 fois sur chaque lettre le mĂŞme cachet, imagina, en 1881, un appareil qui permettait de frapper d'un seul coup les deux cachets Ă  date. Ce type d'oblitĂ©ration aujourd'hui recherchĂ© se reconnaĂ®t Ă  ce que les deux oblitĂ©rations ne sont pas parfaitement identiques.
  • Mais un perfectionnement de la machine Daguin allait permettre de repĂ©rer ses frappes encore plus facilement. Au lieu de frapper simultanĂ©ment deux cachets Ă  date, cette nouvelle machine allait frapper Ă  la fois un cachet Ă  date oblitĂ©rant et une publicitĂ© touristique ou autre (gĂ©nĂ©ralement incluse dans un carrĂ© Ă  coins arrondis).

Oblitérations typographiques

  • OblitĂ©ration des timbres de journaux:

Les timbres de journaux émis sous le Second Empire ont normalement été oblitérés typographiquement: Ils devaient être apposés, préalablement à leur impression, sur le papier des futurs journaux. De la sorte, l'impression de chaque journal annulait du même coup le timbre correspondant. Après la suppression des timbres de journaux des timbres-poste normaux ont continué à être apposés pendant quelque temps sur ceux-ci et ont reçu la même oblitération.

  • OblitĂ©ration des timbres d'affiches:

Lorsque, au début de la IIIe République, une taxe sur les Affiches a été instituée, les nouveaux timbres fiscaux d'affiches, ont normalement été collés sur le papier des affiches, préalablement à leur impression, et ont ainsi, à leur tour, été oblitérés typographiquement. Par la suite, quand les timbres d'Affiches ont été supprimés, à leur tour, en 1925, les timbres fiscaux généraux qui les ont remplacés, ont continué à être collés sur les affiches avant leur impression et ont reçu, eux aussi la même oblitération typographique.

Oblitérations mécaniques

Ce sont finalement les machines à oblitérer qui ont permis d'économiser la corvée de frappe des postiers.

  • Les oblitĂ©rations mĂ©caniques, après avoir fait l'objet en Grande-Bretagne et aux États-Unis, de multiples expĂ©riences, ont Ă©tĂ© inaugurĂ©es en France Ă  la veille de l'exposition de 1900, et pendant celle-ci:

- Une flamme française de fabrication américaine ("Bickerdike"), comportant un drapeau hachuré flottant, avec les lettres "R.F." à plusieurs types a été utilisée à Paris départ, puis à l'exposition de 1900. - Une flamme américaine a été utilisée, dans un bureau postal américain pour oblitérer divers plis revêtus de timbres français.

  • Par la suite une machine Flier, Ă  Paris RP. et Paris 81, a imprimĂ© un autre type de Drapeau, Ă  partir de 1904. Elle a ensuite poursuivi sa carrière avec divers slogans de propagande ou de publicitĂ©.
  • D'autres oblitĂ©ration mĂ©caniques sont entrĂ©es en fonction Ă  partir de 1907, avec des lignes ondulĂ©es, parallèles, pointillĂ©es ou diagonales, courtes ou continues.
  • Les philatĂ©listes ont pris l'habitude de dĂ©nommer flammes postales les slogans qui accompagnent souvent le cachet d'oblitĂ©ration, permettant ainsi de placer de la publicitĂ© commerciale ou touristique, ou des informations sur la poste (rĂ©forme du code postal par exemple).

Force probante des oblitérations

  • Les « cachets Ă  date » ont donnĂ© naissance Ă  l'expression « le cachet de la poste faisant foi » :
    • utilisĂ©es par les administrations ou les jeux-concours pour vĂ©rifier le respect de certains dĂ©lais, en considĂ©rant comme valides les envois en fonction de leur date de remise au service postal, date dĂ©terminĂ©e par l'oblitĂ©ration de dĂ©part.
    • utilisĂ©e Ă©galement par les expĂ©diteurs d'envois en quantitĂ©, pour Ă©viter d'assurer eux-mĂŞmes le travail de datation de leurs envois.

Mais pour certaines procédures prévues par la loi, la date de l'oblitération ne peut servir de preuve que sur une lettre recommandée avec accusé de réception. Par précaution, certaines personnes envoient ces recommandés sur une feuille simple et soigneusement pliée, afin d'éviter certaines contestations liées à la théorie de l'enveloppe vide.

En 2007, une note de service de La Poste (datée du ) impose de nouvelles normes d'oblitérations à la branche courrier (différente des branches "Enseigne", "Colis" et "Banque Postale"), officialisant la disparition des lieux géographiques déjà constatée depuis quelques mois sur les oblitérations Neopost et Toshiba.


Ceci apporte plusieurs nouveautés :

  • Anonymat gĂ©ographique ; la disparition des indications gĂ©ographiques s'est faite progressivement, au grĂ© des remplacements des machines Ă  oblitĂ©rer. Pour les cachets manuels, il fallut mĂŞme attendre que ceux qui Ă©taient en service soient usĂ©s.
    Les noms de villes et de départements sont remplacés par un « code ROC » (référentiel des organisations du courrier) : cinq chiffres suivis de la lettre A. Les codes ROC ne sont pas attribués aux bureaux de poste mais aux centres de traitement du courrier[4] regroupant plusieurs communes, d'où désormais l'impossibilité pour le destinataire de savoir exactement où a été postée la correspondance. Pour les machines Neopost en service, la modification a été beaucoup plus rapide car le changement d'une carte à puce suffisait. Des logos La Poste ont été rapidement livrés pour tous les matériels d'oblitération, y compris les timbres à date (cachets manuels). Conséquence inattendue : l'anonymat géographique a entraîné une forte dévalorisation des cartes postales puisque le lieu de leur envoi n’apparaît plus, le cachet de la poste du lieu de villégiature étant remplacé par un code ROC que les gens ne connaissent pas, ceci au grand dam des collectionneurs. Autre conséquence, cela a aussi entraîné la disparition de la maximaphilie au désespoir des amateurs .
  • Fin des indications horaires... et « du cachet de la poste faisant foi » ; avant, les oblitĂ©rations indiquaient l'heure Ă  laquelle le courrier avait Ă©tĂ© relevĂ© dans la boĂ®te aux lettres. Le courrier relevĂ© après le dĂ©part Ă©tait oblitĂ©rĂ© du jour-mĂŞme mais l'indication horaire Ă©tait remplacĂ©e par une Ă©toile signifiant : courrier relevĂ© au jour J mais traitĂ© seulement Ă  partir de J1. Cette Ă©toile disparaĂ®t donc, comme toute indication horaire. La note de La Poste explique : "La suppression du timbre Ă  Ă©toile suppose que seules seront oblitĂ©rĂ©es Ă  la date du jour les lettres prioritaires pouvant ĂŞtre acheminĂ©es ce mĂŞme jour." La mesure ne modifie pas fondamentalement les procĂ©dures actuelles. On sait que le courrier "non prioritaire" (Ă©coplis) peut ne pas ĂŞtre traitĂ© immĂ©diatement, selon les charges de travail du moment... tout en prĂ©cisant ensuite que "les chefs d'Ă©tablissement s'assureront que seuls sont oblitĂ©rĂ©s Ă  la date du jour les plis acheminĂ©s le jour mĂŞme", ce qui gĂ©nĂ©ralise la mesure prĂ©cĂ©dente. Si l'on suit cette directive Ă  la lettre, n'importe quel courrier, retardĂ© pour une raison quelconque, peut recevoir une oblitĂ©ration dont la date n'a plus rien Ă  voir avec la date d'expĂ©dition. Cela revient Ă  retirer toute valeur Ă  la date de l'oblitĂ©ration... la fin du « cachet de la poste faisant foi » ;
  • Modification d'apparence ; outre le code ROC, les oblitĂ©rations comprennent trois mentions : « LA POSTE », « FRANCE » et la date sous la forme « JJ-MM-AA ». Ne sont donc plus indiquĂ©s ni le lieu du dĂ©pĂ´t, ni l'heure de dĂ©pĂ´t[5].

Le statut des timbres oblitérés

Neuf ou oblitéré ?

Les philatélistes ont, dès la seconde moitié du XIXe siècle, souvent débattu de ce qu'ils devaient collectionner :

  • Les timbres neufs, immaculĂ©s, parfaitement visibles.

À l'origine, les pères de la Philatélie conseillaient vivement de retirer la gomme des timbres neufs, celle-ci risquant de se craqueler et de compromettre leur état. Ce système a été abandonné, et l'on a admis ensuite comme collectionnables les timbres-poste neufs non amincis portant des traces de charnières (c'est d'ailleurs toujours le cas pour les timbres neufs fiscaux, qui, selon le catalogue Yvert fiscal qui en donne les raisons, sont « de premier choix » s'ils disposent de légères traces de charnières, sur une gomme intacte).

Mais de nos jours, pour ce qui concerne les timbres-poste, la majorité des collectionneurs les préfèrent avec une gomme intacte. C'est ce qui a entraîné l'apparition dans les catalogues, pour les neufs, de deux colonnes de cotes, celle avec et celle sans charnières.

  • Des timbres oblitĂ©rĂ©s, ayant accompli leur mission postale et dont l'Ă©tude permet d'imaginer l'histoire du pli.

La préférence des philatélistes avancés s'est portée de plus en plus sur les timbres neufs remplissant les conditions de qualité évoquées ci-dessus, et ces timbres neufs beaucoup plus demandés que les oblitérés ont atteint des cotes généralement plus élevées que ces derniers. Il y a cependant des exceptions pour certaines catégories de timbres, par exemple pour ceux des colonies allemandes qui cotent beaucoup plus cher oblitérés que neufs. Bien entendu, c'est la rareté qui fait la cote: beaucoup de timbres anciens des États allemands, du Levant autrichien, de Suisse ou de Finlande sont plus chers oblitérés (véritables !) que neufs. Quoi qu'il en soit, pour les jeunes débutants, les nombreux oblitérés coûtent moins cher que les neufs et sont donc plus facilement accessibles.

Une vraie gomme des timbres rares anciens devient d'ailleurs un luxe qu'il faut expertiser ; nombreux sont les regommages. Les timbres des états anciens d'Allemagne ont dès lors 3 cotes (neuf avec ou sans gomme, oblitéré). Mieux vaut un neuf sans gomme, qu'un neuf regommé, qui sera détecté et déprécié en vente professionnelle.

De nos jours, de nombreux collectionneurs ont les deux types de timbres dans leurs albums : les neufs servent à avoir une collection complète des émissions de son pays, les oblitérés permettent d'avoir une connaissance des émissions étrangères. Néanmoins, face à l'inflation du coût des émissions d'un seul pays, certains collectionneurs français commencent à collectionner leur pays en oblitéré seulement.

Il est recommandé de ne pas mélanger les neufs et les oblitérés sur les mêmes pages, vu la grande difficulté de leur cotation (en cas de liquidation, mais aussi par respect philatélique). De plus, les oblitérés peuvent être réinstallés autant de fois que l'on veut par des charnières; chaque (nouvelle) charnière sur un neuf en diminue la valeur. Le collectionneur avisé ne mettra jamais de charnière sur un timbre neuf (il y a pour cela les bandes de protection prégommées dites "cristal").

Sur lettre ou décollés ?

Un autre grand débat concerne uniquement les timbres oblitérés : faut-il les collectionner avec la lettre entière, sur un fragment de l'enveloppe ou décollés ?

Certains timbres même ordinaires détachés méritent d'être conservés sur documents, pour diverses raisons, telles que les suivantes :

  • Timbres très peu utilisĂ©s, par exemple ceux des Ă©missions "Seebeck" d'AmĂ©rique latine (cf. Nicholas Seebeck) sur lettre.
  • Timbres de colis postaux sur leurs bulletins d'expĂ©dition,
  • Timbres tĂ©lĂ©graphe sur leurs messages,
  • Timbres de journaux sur leurs journaux,
  • Timbres d'un État donnĂ© oblitĂ©rĂ©s dans un autre pays,
  • Timbres de grève sur lettres ayant circulĂ©,
  • Timbres avec des oblitĂ©rations maritimes,
  • Timbres avec des oblitĂ©rations de fortune du temps de guerre,
  • Timbres de pays comme ceux d'HĂ©ligoland ou les derniers timbres de Tour et Taxis vendus en feuilles aux philatĂ©listes, après leur retrait
  • Timbres fiscaux oblitĂ©rĂ©s postalement ou timbres-poste oblitĂ©rĂ©s fiscalement,
  • etc.

Les lettres et les timbres les plus anciens méritent souvent d'être conservés tels que le collectionneur les trouve, en raison de leur valeur potentielle et des risques de destruction au décollage à la vapeur ou dans l'eau.

Pour les timbres actuels, tout dépend du souhait du collectionneur, de son intérêt pour la pièce en question, et de ses moyens en espace de rangement.

Autres

Certaines collections postales font la part belle aux oblitérations, en complément d'une collection de timbres d'un pays, ou pour renouveler complètement sa façon de collectionner : marcophilie, philatélie spécialisée, philatélie fiscale, philatélie thématique, maximaphilie, Premier Jour.

Références

  1. Handbook of Austria and Lombardy-Venetia Cancellations on the Postage Stamp Issues 1850-1864, Edwin MUELLER, 1961 (en anglais et allemand)
  2. Handbook of Austria and Lombardy-Venetia Cancellations on the Postage Stamp Issues 1850-1864, by Edwin MUELLER, 1961, Introduction.
  3. Voir Cotation des oblitérations des timbres d'Autriche de la période 1850-1867.
  4. Liste des codes ROC
  5. [PDF] Nouvelles oblitérations

Bibliographie de base

(à compléter)

  • Jean Pothion, Nomenclature des bureaux de poste français, 1852-1876, La poste aux Lettres, Paris, 1971.
  • Jean Pothion, France OblitĂ©rations (sans Paris), 1849-1876, La poste aux Lettres, Paris, 1985.
  • Vincent Pothion, Catalogue des oblitĂ©rations temporaires de France (Non illustrĂ©es) 1855-1961, La poste aux Lettres, Paris, 1972.
  • Arthur Lafon, Catalogue des oblitĂ©rations mĂ©caniques Ă  flamme illustrĂ©es ou stylisĂ©es
  • M. Langlois et V. Bourselet, Les oblitĂ©rations des bureaux de poste des colonies françaises, Yvert, Amiens, 1927.
  • M. Langlois et V. Bourselet, Les oblitĂ©rations des bureaux de poste de l'Afrique du nord, Yvert, Amiens, 1930.
  • M. Langlois et L. François, Les oblitĂ©rations des bureaux de poste français Ă  l'Ă©tranger, Yvert, Amiens, 1924.
  • R. Salles, La poste maritime française(tomes 1 Ă  7), Paris, 1961 Ă  1969.
  • Prof. Yves Maxime Danan ÉlĂ©ments de Marcophilie fiscale, Feuilles Marcophiles, n°s 270, 271 et 272, Union Marcophile, Paris, 1992 et 1993.
  • Charles Ab der Halden et E.H. de Beaufond, Catalogue des marques postales et oblitĂ©rations d'AlgĂ©rie, 1830-1876, Ed. E.H. de Beaufond, Paris, 1949.
  • Dr J. T. Whitney, Collect British Postmarks, PBH. Publications, Londres, 1980.

Voir aussi

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