Nuktawiyya
Le mouvement Nuktawiyya (en arabe : نقطوية, soit Nuqṭawiyyah) est fondé par Mahmûd Pasīkhānī (en persan : محمود پسیخانی) quand il se proclame le Mahdi en 1397. Le groupe est une ramification de l'hurufisme, dont Pasīkhānī a été expulsé pour son arrogance. Le groupe est apparu pour la première fois à Anjudan, près de Kashan, une région connue pour son islam chiite nizari ismaélien. Le groupe a tenté de proclamer Tahmasp Ier comme Mahdi après la mort de Pasikhani.
Doctrines
Mahmoud Pasikhani ne s'est jamais marié et a encouragé le célibat parmi ses disciples en disant que les célibataires ont atteint le rang de wāḥid, qui a la valeur numérique de dix-neuf. Les Nuqtavis accordaient une importance exceptionnelle au nombre dix-neuf. Ils défendaient également une vision cyclique du temps, qui rappelle celle des Isma'ilis. Les Nuqtavis estimaient que la durée totale de l'existence de la Terre était de 64 000 ans, divisée en quatre périodes de 16 000 ans, elles-mêmes subdivisées en deux sections de 8 000 ans, l'une arabe et l'autre persane[1].
Influences intellectuelles
Les Nuqtavis doivent la plupart de leurs doctrines aux ḥurūfis. Le lien personnel entre Mahmoud Pasikhani et Fazlallah Astarabadi (m.1394), fondateur du Hurufisme, est le plus évident. Les influences notables sont l'obsession des significations numériques et phonémiques des lettres de l'alphabet persan. De même, Astarabadi s'était proclamé Mahdi ainsi que Jésus revenu. Comme de nombreux groupes musulmans dissidents en Iran, les Hurufis pensaient que le Javedanname d'Astarabadi abrogeait la révélation précédente (c'est-à-dire le Coran).
Influences modernes
Les écrits d'Ali Mohammad Shirazi, connu sous le nom de Báb, contenaient de nombreux chronogrammes codifiés, des interprétations cabalistiques, des figures talismaniques, des tables astrologiques et des calculs numériques, dont certains semblent similaires au symbolisme Nuqtavi. ʿAlī Muḥammad Nāżim al-Sharī'ah affirme que le Báb a appris les doctrines Nuqtavi alors qu'il était emprisonné à Maku et qu'il les a incorporées directement dans son Bayān [1]. Saiedi affirme cependant que si certains éléments de l'école Nuqtavi sont confirmés dans les écrits du Báb (Nuqtaye Ula), l'accent littéral mis par l'école Nuqtavi sur les lettres en tant qu'éléments directs de la création divine est étranger aux enseignements du Báb ; ses enseignements n'ont pas grand-chose à voir avec la question des lettres proprement dites ou de leur caractère divin littéral, mais concernent plutôt une vision mystique du monde où le caractère sacré des êtres humains est l'image de Dieu[2].
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Bibluiographie
- Hamid Algar: Nuqtavi, Encyclopedia of Islam, 1994, p. 114-117
- Marshall G. Hodgson : The Venture of Islam, Vols. I and II
- Hamid Algar, « Horoufism », The Encyclopedia Iranica, vol. NA, n.d., p. 1–15
- Nader Saiedi, Gate of the Heart, Waterloo, ON, Wilfrid Laurier University Press, (ISBN 978-1-55458-035-4)
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Nuqtavi » (voir la liste des auteurs).
- Hamid Algar, Nuqtavi: The Encyclopedia of Islam, Leiden, Leiden, , 114–117 p..
- Saiedi 2008, p. 53–54.