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Nuages de Kordylewski

Les nuages de Kordylewski sont de grandes concentrations de poussière qui pourraient exister aux points de Lagrange L4 et L5 du système Terre-Lune. On les compte au nombre des troyens que possède la Terre, dont les seuls autres représentants connus sont les astéroïdes 2010 TK7 et (614689) 2020 XL5 du système Terre-Soleil (même si l'orbite de l'astéroïde (3753) Cruithne pourrait laisser penser à un troyen).

Diagramme montrant la position des points de Lagrange du système Terre-Lune ; les nuages de Kordylewski pourraient exister aux points L4 et L5.

Hypothèse de leur existence

L'existence des nuages de Kordylewski a été envisagée pour la première fois dans les années 1960, par l'astronome polonais Kazimierz Kordylewski, qui pensait avoir découvert un astéroïde troyen de la Lune ; mais elle est longtemps restée sujette à caution. En effet, on a longtemps pensé qu'il puisse ne s’agir que de phénomènes temporaires de concentration, puisque ces points forment des positions d'équilibre instable à cause de perturbations du Soleil.

Kordylewski les aurait observés pour la première fois en , lorsqu'il détecta une lueur d'un diamètre angulaire d'environ 2° (soit, au plus, 14 000 km de large) et moitié moins brillante que le gegenschein. Il les photographia en 1961 alors qu'ils semblaient changer de forme et de taille[1]. En 1967, J. Wesley Simpson en réalisa des observations à l'aide du Kuiper Airborne Observatory[2]. En 1975, J. Roach confirme l'existence des nuages, avec l'Orbiting Solar Observatory[3]. Encore très peu de gens ont réussi à observer ces nuages. En 1979, Francisco Valdes et Robert Freitas effectuèrent une recherche d'objets situés près des points de Lagrange du système Terre-Lune, mais n'en détectèrent aucun[4].

La Terre possède aussi une concentration de poussières au point de Lagrange L4[5].

Confirmation de leur existence

En , Judit Slíz-Balogh, András Barta et Gábor Horváth, astronomes et physiciens hongrois confirment l'existence de ces nuages par un article dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society[6]. C'est la très faible luminosité de ces nuages qui a rendu leur détection difficile. Les lumières parasites (lumière galactique, celle des étoiles, et la lumière zodiacale) ont gêné le travail des astronomes. L'utilisation de filtres de polarisation spéciaux a été nécessaire pour détecter la lumière diffusée par les particules individuelles des nuages[7].

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Références

  1. (de) Kazimierz Kordylewski, « Photographische Untersuchungen des Librationspunktes L5 im System Erde-Mond » [« Relevé photographique du point de libration L5 du système Terre-Lune »], Acta Astronomica, vol. 11, no 3,‎ , p. 165-169 (Bibcode 1961AcA....11..165K, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  2. (en) Simpson, J. W., « Dust Cloud Moons of the Earth », Physics Today, vol. 2,‎ , p. 39-46
  3. http://www.infoster.be/negepl/hypo.html
  4. (en) Freitas, R. A., « A search for natural or artificial objects located at the earth-moon libration points », Icarus, vol. 42,‎ , p. 442-447 (DOI 10.1016/0019-1035(80)90106-2, résumé)
  5. (en) « Lagrange points », sur math.ucr.edu (consulté le )
  6. "Celestial mechanics and polarization optics of the Kordylewski dust cloud in the Earth–Moon Lagrange point L5 – I. Three-dimensional celestial mechanical modelling of dust cloud formation", Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, 1 septembre 2018
  7. "Deux autres "lunes" orbiteraient autour de la Terre", National Geographic, consulté le 22 août 2019
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