Nezha
Nezha (chinois traditionnel : ćȘć ; chinois simplifiĂ© : ćȘć ; hanyu pinyin : NĂ©zhÄ, Wade : Ne Cha ; vietnamien : Na Tra ; (E.F.E.O.) : No Tcha ; japonais : ćȘć ; romaji: Nataku), (orthographiĂ© aussi Nazha, Nazhuo, Natuo, Nata, ou Nuozha), plus connu sous le nom de Nezha Santaizi (chinois traditionnel : ćȘćäžć€Șć ; chinois simplifiĂ© : ćȘćäžć€Șć ; hanyu pinyin : NĂ©zhÄ Santaizi ; japonais : ćȘćäžć€Șć ; romaji: Nataku Santaishi) le TroisiĂšme Plus Haut Fils.
Nezha est le troisiĂšme fils et lâassistant de Li Jing (æé, ), gĂ©nĂ©ral de la dynastie Shang dĂ©ifiĂ© et chef de l'armĂ©e cĂ©leste chargĂ©e de mettre Ă la raison les esprits malfaisants qui contrecarrent les volontĂ©s divines et tourmentent les hommes ; Nezha commande lui-mĂȘme une section de lâarmĂ©e. PersonnalitĂ© jeune et rebelle, il Ă©tait lâun des rares dieux Ă conserver une certaine faveur officielle en tant que figure culturelle populaire en Chine durant les annĂ©es 1960 et 70.
Attributs
Nezha avait tout d'abord l'aspect d'un enfant normal, vĂȘtu juste d'une mousseline rouge, les cheveux coiffĂ©s avec deux chignons sur la tĂȘte, armĂ© de l'anneau cosmique, le Cercle du Ciel et de la Terre, avec lequel il tua Aobing (æäž), le fils du Roi-Dragon des Mers de l'Est, Aoguang (æ滣) et le Ruban du Jour de Brume. Il est Ă©galement dotĂ© dâun tempĂ©rament capricieux dâenfant. AprĂšs sâĂȘtre donnĂ© la mort, il va renaĂźtre sous la forme d'un jeune guerrier au corps de lotus, vĂȘtu d'une armure d'or. Son maĂźtre va lui offrir deux roues de feu comme vĂ©hicule, placĂ©es sous ses pieds et une lance. Il peut se faire pousser jusqu'Ă 3 tĂȘtes et 6 membres supplĂ©mentaires. Certains ont proposĂ© que sa figure sâinspire du dieu vĂ©dique Nalakuvara.
Dans les notes de PĂ©rĂ©grinations vers l'Ouest (è„żæžžèź°, , « Le Voyage en Occident », il est dit qu'il est le garde du corps de Yudi (chinois : çćž), lâEmpereur de Jade, qu'il mesure environ 20 mĂštres de haut, qu'il est pourvu de trois tĂȘtes, six ou huit bras, neuf yeux et qu'il crache des nuĂ©es bleues de sa bouche. Son nom signifierait "Danseur, Mime".
Dans « Xiyouji » il est nommĂ© avec son pĂšre pour punir le rebelle Sun Wukong (ć«æç©ș) et reçoit le titre de Dashen Santan (性ç„äžç), Grande DivinitĂ© de l'AssemblĂ©e Vaste Comme la Mer aux Trois Estrades (Livre I, Chap. IV, p. 78).
Dans les temples taoĂŻstes, il apparaĂźt souvent avec un visage rĂ©barbatif, revĂȘtu d'une armure antique et armĂ© dâune lance, chevauchant un dragon[1].
Mythe
La lĂ©gende de Nezha est Ă©voquĂ©e dans Fengshen Yanyi (ć°ç„æŒäč) l'Investiture des dieux. Il naquit aprĂšs trois ans de grossesse ; sa mĂšre, Yin Shi accoucha dâune boule de chair qui tournait sur elle-mĂȘme. Lorsque Li Jing accourut Ă son chevet, il fut effrayĂ© Ă la vue de cette masse informe qui aurait dĂ» ĂȘtre son fils ; il Ă©tait furieux et brandit son Ă©pĂ©e pour la fendre en deux, lorsqu'il entendit pousser un cri. Il entrouvrit dĂ©licatement la boule de chair et dĂ©couvrit Ă l'intĂ©rieur un petit bĂ©bĂ© au corps Ă©carlate et au visage maquillĂ©, qui tenait en sa main droite un anneau d'or et qui avait sur son ventre une mousseline rouge ; ses yeux Ă©tincelaient d'une lumiĂšre dorĂ©e. Ă ce moment-lĂ , l'Immortel Taiyi Zhenren (ć€Șäčçäșș) fit son apparition Ă la porte et demanda Ă ĂȘtre reçu, car il savait que l'enfant Ă©tait nĂ© ; il demanda Ă Li Jing s'il consentirait Ă ce qu'il devienne son disciple. Comme c'Ă©tait un honneur et que Li Jing lui-mĂȘme, ainsi que ses deux autres fils avaient Ă©tĂ© enseignĂ©s par un Immortel, il accepta la proposition avec enthousiasme. une seule chose le terrifiait toutefois : Taiyi Zhenren lui prĂ©dit que son fils transgresserait 1 700 fois l'interdiction de tuer Ă cause de l'heure de sa naissance, situĂ©e entre 1 h et 3 h du matin.
Ce que Li Jing ignorait, c'est que son fils Ă©tait la rĂ©incarnation de l'immortel Ling Zhuzi (le Sage Ă la Perle Lumineuse), venu sur terre pour prĂȘter main-forte Ă l'Immortel Jiang Ziya (ć§ćç) dans sa mission de renverser du trĂŽne, Zhouwang (çŽç) de la Dynastie Yin ou de la Dynastie Shang (ćæ) et y mettre Ă sa place, Wuwang (chinois : æŠç) et crĂ©er ainsi la Dynastie des Zhu (chinois : ćšæ). le Ciel en avait dĂ©cidĂ© ainsi et lui, ainsi que tous les grands hĂ©ros de ce roman allaient avoir un destin hors du commun.
Nezha et Li Jing font aussi plusieurs apparitions dans Le Voyage en Occident[2].
Ăvocation dans les pratiques spirituelles
Une méditation Bhakti dite « de la Perle » ou de Nezha existe, sans que son origine soit clairement définie. Elle vise, pour le pratiquant, à renforcer son aura, son espace intérieur (Chidakasha), sa conscience au monde et aux autres. Nezha y symbolise l'enfant dans l'utérus, l'Homme dans l'univers, la lumiÚre intérieure, le So Ham (« Je suis cela »), premier stade de l'éveil au monde, conduisant à la sagesse, à l'amour de son prochain.
Bibliographie
- Ho Kin-chung, « Nezha, figure de lâenfant rebelle », Ătudes chinoises, no 7-2, 1988. [lire en ligne]
- Wu Cheng'En Xiyouji La Pérégrination Vers l'Ouest (éditions de la Pléiade 1991)
- PÚre Henri Doré Recherches et Superstitions en Chine, le Panthéon Chinois (éditions You Feng, 1995) Vol. 9
- Hsu Chunglin Fengshen Yanyi l'Investiture des Dieux (Ă©ditions You Feng, 2002)
Références
- Xiyouji (La Pérégrination Vers l'Ouest, éditions de la Pléiade, 1991), livre I, chapitre IV, p. 78.
- Hsu Chunglin, Fengshen Yanyi (l'Investiture des Dieux, Ă©ditions You Feng, 2002), chapitre 12, p. 138 et 139.