Nadine Ballot

Nadine Ballot naît en 1941[1]. Du fait que son père occupe un poste d'employé de banque en expatriation, elle vit en Afrique de l'Ouest à partir de l'âge de quatre ans[2]. En 1958, à dix-sept ans, elle est scolarisée au lycée d'Abidjan en Côte d'Ivoire lorsqu'elle rencontre Jean Rouch chez Jean-Luc Tournier, directeur de l'Institut français d'Afrique noire (IFAN)[3] - [4]. Elle discute à cette occasion des bons rapports entre élèves noirs et blancs au lycée, mais aussi de leur absence de fréquentation en-dehors des cours, donnant à Jean Rouch l'idée de réaliser le film La Pyramide humaine[4]. Le tournage a lieu à l'été 1959. Nadine Ballot joue dans ce film l'un des personnages principaux.

Elle part ensuite étudier à Paris. À partir de mai 1960, elle participe au tournage de Chronique d'un été où elle apparaît notamment aux côtés de Marceline Loridan pour interroger des badauds dans les rues de Paris et leur poser la question « Êtes-vous heureux ? ». Le tournage, qui dure jusqu'à la fin de l'été, lui permet de nouer une amitié durable avec Marceline Loridan et Edgar Morin[5]. À l'automne 1960, Jean Rouch en fait le personnage principal de son film La Punition, également tourné dans la logique du cinéma-vérité : les situations sont mises en scène, mais les dialogues sont improvisés[4] - [6].

À la même époque, elle est contactée par François Truffaut qui lui propose un bref rôle de figuration dans Tirez sur le pianiste, qu'elle accepte[4]. Jean-Luc Godard lui propose également de tenir un rôle dans l'un de ses films, mais Nadine Ballot refuse, n'ayant pas le souhait de devenir actrice professionnelle[4].

En octobre 1963, elle se trouve à Abidjan pour une enquête statistique dans le cadre d'une thèse de troisième cycle et assiste Jean Rouch sur le tournage du film La Goumbé des jeunes noceurs tourné à Treichville[6].

Elle réapparaît devant la caméra de Jean Rouch en 1964 dans deux courts-métrages. Gare du Nord, qui constitue l'une des séquences du long-métrage Paris vu par…, est tourné à Paris dans l'appartement où elle réside, situé entre les gares du Nord et de l'Est, ainsi que dans les rues adjacentes[4]. Elle y donne la réplique à Barbet Schroeder puis à Gilles Quéant dans un style toujours inspiré du cinéma-vérité malgré une intrigue entièrement scénarisée. Le second et dernier court-métrage auquel elle participe, Les Veuves de quinze ans, constitue l'une des séquences du film Les adolescentes. Le film est tourné dans le 16ème arrondissement de Paris ; il s'agit d'une fiction mettant en scène la jeunesse bourgeoise parisienne[7].

En 1965, elle épouse Etienne Becker, directeur de la photographie présent sur le tournage de Gare du Nord[7].

Elle apparaît par la suite dans des documentaires relatifs au travail de Jean Rouch, notamment À propos d'un été (2012).

• 1959 : La Pyramide humaine
• 1960 : Chronique d'un été
• 1960 : La punition
• 1964 : Paris vu par... : Gare du Nord
• 1964 : Les Veuves de quinze ans

: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

• Collectif, Dans le sillage de Jean Rouch : Témoignages et essais, Editions Fondation maison des sciences de l'homme, 2018 (ISBN 978-2-7351-2391-9).