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Muzak

En AmĂ©rique du Nord, le terme muzak (en français, selon le cas : « musique d'ascenseur Â», « musique de supĂ©rette Â» ou « musique d'aĂ©roport Â») dĂ©signe une forme de musique d'ambiance, fonctionnelle, très aseptisĂ©e, normalisĂ©e[1] qui est diffusĂ©e dans les galeries commerciales, les supermarchĂ©s, les restaurants Ă  service rapide, les salles d'attente, les cabines d'ascenseurs d'hĂ´tels ou encore sur les lignes d’attente tĂ©lĂ©phoniques, lente et sans thème ni mĂ©lodie qui se dĂ©marque : sitĂ´t diffusĂ©e, sitĂ´t oubliĂ©e.

Ce terme, qui est passé dans le langage américain courant, est une antonomase du nom de la société Muzak Holdings, qui fut pionnière dans ce domaine.

Histoire de la société Muzak

George Owen Squier.

Le mot muzak est inventĂ© par le gĂ©nĂ©ral amĂ©ricain George Owen Squier, qui dĂ©pose un brevet sur la diffusion de musique par les lignes Ă©lectriques domestiques dans les annĂ©es 1920. Le terme est forgĂ© Ă  partir des mots « musique Â» et « Kodak Â».

La société de Squier prend le nom de Muzak Inc. en 1934 et se recentre sur la diffusion de musique — toujours via les lignes électriques — auprès de clients professionnels. L’appellation péjorative de « musique d’ascenseur », désignant des musiques répétitives ou jugées peu intéressantes, suivra les réussites de ces premières années, une grande partie des gratte-ciel construits à cette époque diffusant dans leurs ascenseurs de la muzak.

Dans les années 1950, la société commence à s'intéresser aux effets stimulants de la musique sur le comportement humain, et commande une étude démontrant les bienfaits de leur système de diffusion musicale dans le cadre d'un environnement de travail[2].

Caractéristiques

La muzak proprement dite repose sur des cycles d’une quinzaine de minutes, au cours desquelles le rythme s’élève progressivement. Elle est censée masquer discrètement les bruits désagréables — voix, bruits ambiants — et augmenter soit le bien-être sur le lieu de travail (hôtesses), soit la disposition à acheter des consommateurs.

Si la muzak n'a pas de finalité artistique, des morceaux de toutes origines allant du répertoire classique à la variété fournissent les mélodies à celle-ci, permettant une identification rapide et rassurante. La réorchestration que ces œuvres subissent de cette façon leur enlève toutefois une part de leur pouvoir émotionnel, ce qui fait d'ailleurs partie des buts recherchés de la muzak. Pour cette raison, elle est parfois critiquée comme une forme de manipulation inconsciente.

La muzak est aussi classée dans le genre de l'easy listening.

Ĺ’uvres notables

Des artistes respectés ont créé de la muzak ou musique d'ambiance à visée particulière :

  • Glenn Miller : Pennsylvania 6-5000 (six-five thousand) composĂ© spĂ©cialement pour l'hĂ´tel Pennsylvania (aujourd'hui Ramada Pennsylvania) de New York, y a effectivement Ă©tĂ© diffusĂ©, et l'est toujours en compagnie d'autres compositions de l'orchestre de Miller, dans son hall et dans ses ascenseurs.
  • Brian Eno revendique Ă©galement ce genre qu'il dĂ©veloppe sous forme d'ambient music avec notamment le plus connu d'une sĂ©rie de quatre : Music for Airports, sorti en 1978.

Dans la culture populaire

D'autres artistes ont évoqué, plus ou moins péjorativement, la muzak dans leurs œuvres :

  • John Lennon dans How Do You Sleep?, sur l'album Imagine en 1971, après la sĂ©paration des Beatles, s'adresse Ă  Paul McCartney : « The sound you make is muzak to my ears Â»
  • Queen dans Flick of the Wrist sur l'album Sheer Heart Attack en 1974 : « Seduce you with his money make machine [...] Reduce you to a muzak fake machine Â»
  • Le groupe de rock progressif Porcupine Tree dans The Sound of Muzak : « Hear the sound of Muzak drifting in the aisles - Elevator Prozac stretching on for miles - Music of the future - Will not entertain - It's only meant to repress - And neutralise your brain - Soul gets squeezed out - Edges get blunt - Demographic - Gives what you want... Â»

Notes et références

  1. Les passages de niveau sonore très forts ou très faibles en sont nivelés.
  2. (en + de) Anika Lampe, Building a better consumerism. Kaufentscheidungen durch Musik am Beispiel des Klangkonzeptes der Mall of America, UniversitĂ© de Lueneburg,

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