Musée d'histoire de Ouidah
Le musée d'histoire de Ouidah est un musée du Bénin localisé dans la ville de Ouidah, dans le département d'Atlantique. Il est situé dans l'ancien fort portugais São-Jão-Batista-de-Ajuda construit en 1721.
Type |
Musée historique (d) |
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Ouverture |
6 septembre 1967 |
Gestionnaire |
Department of Cultural Patrimony (d) |
Dirigeant |
Micheline Egounlety |
Surface |
1 hectare |
Visiteurs par an |
23 211 visiteurs en 2007 |
Site web |
Collections |
Archéologie, histoire, anthropologie, arts plastiques, artisanat, traditions populaires |
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Nombre d'objets |
700 |
Protection |
MH (1964) |
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Il héberge 700 pièces de collection traitant de l'archéologie, de l'histoire et des arts à Ouidah.
Localisation
Le musée est situé entre la route des Esclaves et la Rue van Vollenhoven.
Histoire
Contexte
Sur environ 15 millions d'Africains déportés lors de la traite négrière, plus de 2 millions parmi elles sont partis du Bénin avec 60% qui ont embarqué de Lagos au Nigeria et de Ouidah au Bénin.
Dans ce royaume centralisé sous Agaja d'Agbomi (1708-1740), la traite négrière devient le monopole du roi Kpengla (1774-1789). Les razzias hors du royaume approvisionne l'ethnie Fon.
Le site de Ouidah, autonome du reste du royaume et sous le contrôle d'un « Chef des Blancs », le Yovoghan, joue le rôle d'intermédiaire commercial entre négriers européens et le royaume du Danxomè (appelé Dahomey par les colons européens).
Les captifs rassemblés pour être vendus parcourent enchaînés quelques kilomètres entre le lieu de vente et les barracoons d'internement. Ils prennent ensuite les canots qui les conduisent vers les navires négriers qui traversent l'Atlantique.
A cet endroit de la côte africaine, le fort portugais de Ouidah est la seule grande infrastructure. Sur quelques sites au Ghana, il existe quelques bâtiments aussi[1].
Le bâtiment
Le fort portugais São-Jão-Batista-de-Ajuda est construit en 1721. C'est un comptoir fortifié jusqu'en 1816 puis devient une mission catholique jusqu'en 1893. Il sert par la suite de siège à la représentation de l'État portugais. En 1961, pour célébrer l'indépendance du pays, le gouvernement du Dahomey annexe l'enclave portugaise. Avant de partir, les occupants incendient les bâtiments[2].
Par décret du , le fort est classé monument historique. Il est restauré avec l'aide financière de la France et des États-Unis avec les conseils et les ressources du Portugal de la fondation Calouste-Gulbenkian. Un musée y est aménagé sur l'histoire de Ouidah, et ouvre ses portes le [3].
Collections
Logé dans l'ancienne résidence du gouverneur portugais du fort, le musée est constitué de 11 salles exposant les objets et collections acquis depuis 1967 par le musée lors de dons ou achats de collections de familles notables d'Ouidah, avec l'aide de partenaires étrangers ou lors des fouilles archéologiques.
Il héberge notamment des objets liés à l'ancien fort, au royaume de Xwéda et du royaume du Dahomey ainsi que du commerce et du rapatriement des esclaves[3].
Fréquentation
Références
- (en) Unesco, « Héritages de l'esclavage : un guide pour les gestionnaires des sites et itinéraires de mémoire », (consulté le )
- Effiboley 2015, p. 39
- Joubert et Vital 2008, p. 139
- Joubert et Vital 2008, p. 131
Annexes
Bibliographie
- Hélène Joubert et Christophe Vital, Dieux, rois et peuples du Bénin : arts anciens du littoral aux savanes, Paris, , 304 p. (ISBN 978-2-7572-0185-5), p. 139
- Romain-Philippe Ekanyé Assogba, Découverte de la côte des esclaves : le Musée d'histoire de Ouidah, Éditions Saint-Michel, Ouidah, 1994, 46 p. (ISBN 2-908004-02-X)
- Emery Patrick Effiboley, « Les musées béninois : du musée ethnographique au musée d'histoire sociale », French Studies in Southern Africa, no 44,‎ , p. 30-61 (lire en ligne) (article tiré de la thèse de l'auteur, Les Béninois et leurs musées : étude ethno-historique, soutenue à l'université Paris-Nanterre en 2013)
- Pierre Verger et Clément da Cruz, Musée historique de Ouidah, Porto-Novo, Dahomey, Ministère de l'éducation nationale et de la culture, Institut de recherches appliquées du Dahomey, 1969, 23 p.
- Section histoire et mémoire pour le dialogue, Héritages de l'esclavage : un guide pour les gestionnaires des sites et itinéraires de mémoire, New York, Unesco, (lire en ligne), p. 80, 81.