Mosadi Seboko
Mosadi Seboko, née en 1950, est la première Botswanaise intronisée cheffe (kgosikgolo) du peuple des Balete, au Botswana, membre à ce titre de l'Assemblée des chefs, seconde Chambre du pays.
Biographie
Fille et sœur de rois d'un peuple de 30 000 membres, les Balete, Mosadi Seboko est née le à Ramotswa, à 30 kilomètres au sud de Gaborone, la capitale du Botswana[1] - [2]. À sa naissance, son père, Mokgosi II, s'attendait à ce qu'un garçon soit son aîné, mais en voyant sa fille, il dit: « Eh bien, c'est une femme, que puis-je faire, c'est mon enfant? »[1]. En 1969, elle termine ses études au Collège Moeding, une institution catholique d'Oste[3]. Deux ans plus tard, elle devient responsable de département à la banque Barclays. Elle met fin à son mariage de six ans avec son mari abusif en 1978[1]. Elle vit depuis en femme célibataire, avec ses quatre enfants[2].
Son frère a été kgosikgolo (chef de tribu) des Batele du au , date à laquelle il est mort[3]. Tumelo Seboko, un oncle de Mosadi, est devenu kgosikgolo, du au . La mère et les sœurs de Mosadi l'ont alors poussée à devenir le kgosikgolo suivant, en quittant son travail de salarié. Elle fonde sa candidature auprès de son peuple sur l'«équité du droit d'ainesse» : puisqu'elle était la première née, elle doit avoir préséance en devenant kgosikgolo[4]. La mise en avant de sa candidature a provoqué des critiques, par exemple sur sa capacité à mener la traditionnelle chasse au léopard ou à faire pleuvoir, deux rituels nécessaires pour prouver la légitimité d'un kgosikgolo. Elle a réfuté ces arguments, en disant que beaucoup de ces traditions sont désormais tombées en désuétude[4].
Choisie par son peuple, elle a pris ses fonctions le . Dans cette société traditionnellement patriarcale, où les femmes ne sont pas autorisées à participer à la kgotla (réunion de village), sauf à être invitées par un homme, elle est la première femme intronisée chef du peuple Balete, et devient également membre à part entière de l'Assemblée des chefs, seconde Chambre du pays[2] - [5]. Elle a pris ses fonctions le [3]. Elle a été couronnée le [3] - [6].
Références
- (en) Sharon LaFraniere, « A Tribe in Botswana Follows a Leader Called Woman », The New York Times, (lire en ligne)
- « Cws mosadi seboko. Une reine au Botswana », Courrier international, (lire en ligne)
- (en) Henry Soszynski, « bamaLETE (Tribe) », Royalty and Nobility from around the world,
- (en) Werner Zips, « Fashion Designs under a Leopard's Skin: Emerging Forms of Complementary Governance in Botswana », dans Werner Zips et Markus Weilenmann (dir.), The Governance of Legal Pluralism: Empirical Studies from Africa and Beyond, LIT Verlag Münster, (ISBN 9783825898229, lire en ligne), p. 181-212
- (en) « Botswana : First female paramount chief welcomed », Irin News, (lire en ligne)
- (en) « Botswana gets first female chief », BBC News, (lire en ligne)